La ménopause en douceur grâce aux plantes
La ménopause n’a rien d’une maladie ! C’est une période tout à fait normale de la vie des femmes. Pourtant, certaines femmes la vivent comme un soulagement et d’autres comme une calamité. Face aux symptômes de la ménopause tels que les bouffées de chaleur ou l'irritabilité on peut agir en faisant appel aux plantes et à leurs bienfaits.
Elle commence vers 45 ans et se termine vraiment dix ans plus tard. Pendant ce temps, certaines femmes souffrent de troubles désagréables : bouffées de chaleur, prise de poids, nervosité, tristesse… Les traitements naturels, plantes en tête, permettent de les éliminer pour passer en douceur ce cap délicat. Nos explications.
Depuis que les traitements hormonaux substitutifs ont été mis au point par les grands laboratoires pharmaceutiques, un discours dominant s’est installé dans le corps médical. Le message en est simple : il faut absolument prendre des hormones à l’approche de la ménopause pour éviter les troubles. Il est souvent véhiculé de manière très culpabilisante par certains médecins, qui n’hésitent pas à traiter d’irresponsables les femmes qui refusent de se plier à ce diktat.
Pourtant, elles n’ont pas forcément tort ! Ces traitements hormonaux sont loin d’êtres vraiment dénués de risques. Mal dosées ou mal associées, ces hormones semblent augmenter les risques de cancer du sein chez certaines femmes. Mieux vaut donc se tourner vers des méthodes plus naturelles, plus douces et… très efficaces !
À chacune sa ménopause
D’abord, toutes les femmes ne sont pas égales devant la ménopause. Voilà qui montre bien l’absurdité des traitements à grande échelle, identiques pour toutes. « J’ai commencé à sentir les premiers symptômes très tard, après 50 ans, raconte Solange. C’était assez léger : quelques bouffées de chaleur, quelques vertiges… Mais rien d’insupportable. J’ai tout de même suivi un traitement que m’a donné mon médecin homéopathe et très vite, tout cela s’est arrêté. Depuis, je ne ressens plus aucun trouble ».
Francine, elle, a connu davantage de difficultés. « J’ai été réglée très tôt, raconte-t-elle, et j’ai toujours eu des règles très douloureuses. J’avais à peine 43 ans lorsque mon cycle a commencé à être perturbé : d’abord des règles plus rapprochées, plus abondantes et plus douloureuses que jamais. Un cauchemar qui se reproduisait toutes les trois semaines ! Puis le rythme s’est calmé, les épisodes se sont espacés, mais j’ai commencé à avoir des bouffées de chaleur très intenses, suivies de sueurs froides. J’étais très déprimée. Ma peau devenait de plus en plus sèche. J’avais peur de l’ostéoporose.
Qu’est-ce qui se passe alors dans le corps d’une femme ?
Et pourtant, je n’arrivais pas à me décider à aller voir un médecin. J’avais peur qu’il me donne des hormones de substitution, et je n’en voulais à aucun prix car ma sœur aînée était décédée peu de temps auparavant d’un cancer du sein, et le discours médical sur les traitements hormonaux de substitution me terrifiait. J’ai fini par consulter un naturothérapeute, qui m’a d’abord tranquillisée. Il m’a expliqué avec beaucoup de patience ce qui se passait dans mon corps, et m’a conseillé un réglage alimentaire, des hormones végétales (soja et yam), des plantes, des vitamines. Les résultats ont été très rapides. Époustouflants ! Depuis, je me sens en pleine forme ! ».
De fait, dans le corps des femmes se produit, aux abords de la cinquantaine, une petite révolution. La ménopause est caractérisée par l’arrêt total des règles. Elle est effective lorsque la femme n’a plus de saignements depuis au moins un an. Avant cela, on parle de pré-ménopause. Cet arrêt signe la fin de la période de fécondité. Une femme ménopausée ne dispose plus d’aucun ovule fécondable. Le cycle menstruel, destiné à faire descendre chaque mois dans l’utérus un œuf susceptible de rencontrer un spermatozoïde, n’a donc plus de raison d’être. L’intense ballet hormonal qui organisait chaque mois ce scénario immuable se calme donc peu à peu. Et c’est justement la raison des symptômes.
Oestrogènes et progestérone
« Quand les règles sont encore normales, elles se décomposent en deux temps, explique Danielle Roux, docteur en pharmacie et spécialiste des plantes, dans Phyto Femme (Édition Similia/Hachette). Tout d’abord, la sécrétion d’œstrogènes, du 1er au 14ème jour du cycle, ce qui aboutit à la production de l’ovule. Ensuite, c’est la progestérone qui entre en scène, du 14ème au 28ème jour, préparant la nidation de l’œuf fécondé en cas de grossesse. S’il n’y a pas eu de fécondation, les sécrétions s’arrêtent et les règles se produisent ».
Pendant la pré-ménopause, c’est d’abord la progestérone qui se raréfie. C’est à cette diminution que l’on doit l’irrégularité des règles. Ensuite, les oestrogènes commencent à leur tour à se tarir. C’est à cette seconde diminution que l’on doit l’arrêt total des règles. Les symptômes sont provoqués dans un premier temps par les variations brutales des taux d’hormone dans le corps (bouffées de chaleur, irritabilité…), puis par leur tarissement total (sécheresse de la peau, sécheresse vaginale, perte de densité osseuse…).
La ménopause n’est pas une maladie
La ménopause n’a rien d’une maladie ! C’est une période tout à fait normale de la vie des femmes. Pourtant, certaines femmes la vivent comme un soulagement et d’autres comme une calamité. « Je ne me sentais plus moi-même, reprend Francine. J’avais l’impression que ma vie allait s’arrêter et que j’allais devenir une vieille femme, comme les femmes en noir et aux cheveux gris qui peuplaient mes souvenirs d’enfance. Pourtant, j’étais encore active, j’avais une vie sociale intense, je voyageais beaucoup… Et j’avais l’impression que tout cela allait s’arrêter ».
Au contraire, Solange attend le cap fatidique avec impatience : « Je ne suis pas tout à fait ménopausée car j’ai encore, de temps en temps, des saignements sporadiques. Je suis impatiente d’être enfin débarrassée de tout cela. J’ai eu trois enfants, j’ai rempli mon contrat en tant que mère. Je peux enfin me sentir femme. C’est comme si la ménopause me rendait à moi-même ! ».
À chaque pays ses manifestations…
Il semble que les femmes qui vivent bien leur ménopause sur un plan psychologique en subissent moins les symptômes désagréables. D’autres différences apparaissent selon les pays. Aux Etats-Unis, 85 % des femmes ont des bouffées de chaleur à l’approche de la ménopause, alors qu’elles ne sont que 18 % en Chine et au Japon, et près de 60 % en Malaisie. Ces différences sont probablement dues aux différences alimentaires.
En France, le chiffre officiel se situe autour de 70 %. Il est donc important de trouver des traitements naturels pour soulager ces symptômes sans risquer de créer d’autres déséquilibres qui pourraient, avec le temps, s’avérer plus graves. C’est possible ! Les plantes, notamment, offrent une très large gamme de traitements.
Les bouffées de chaleur
Pour soulager les bouffées de chaleur, il faut rétablir un équilibre hormonal. Il existe des plantes qui ont une activité hormonale. On les appelle «œstrogène-like».
- La sauge : elle stimule l’activité des ovaires et elle freine l’excès de sueur. Danielle Roux conseille de la prendre sous forme de gélule de poudre totale dosée à 300 mg, 1 matin et soir. La sauge sera encore plus efficace si vous prenez ces gélules avec une tisane de mélilot : 2 pincées de sommités fleuries pour 1 litre d’eau bouillante, laissez infuser 5 minutes.
- Le houblon : lui aussi favorise la production des oestrogènes par le corps. En infusion, comptez 15 g de feuilles et d’écorce pour 1 litre d’eau bouillante, laissez infuser 10 minutes. Buvez trois tasses par jour.
- Le soja : c’est la plante la plus riche en oestrogènes naturels. Il suffit de manger chaque jour 60 g de graines de soja germées pour que les symptômes cessent. Il faut compter 15 jours de traitement avant de constater des effets. Responsables : les isoflavones qui sont présents en très grande quantité dans cette plante. Vous pouvez manger du soja en salade à tous les repas, utiliser la farine de soja ou le tofu dans vos préparations culinaires. Vous pouvez aussi le prendre sous forme de gélules (en pharmacies et parapharmacies).
Millepertuis contre tristesse et déprime
Si vous êtes déprimée, n’attendez pas trop pour vous traiter. Si vous êtes vraiment dépressive, ne vous ruez pas tout de suite sur les antidépresseurs chimiques. Il existe une plante très efficace contre ces baisses de tonus psychique, accompagnées de tristesse, voire de désespoir : le millepertuis. De très nombreuses études, notamment aux États-Unis et en Allemagne, ont montré que cette plante, lorsqu’elle est suffisamment concentrée en principes actifs, donne des résultats comparables à ceux des antidépresseurs chimiques, les effets secondaires en moins.
En cas de simple déprime, prenez chaque jour 3 tasses d’infusion (20 g pour un litre d’eau bouillante, faites infuser 10 minutes). En cas de vraie dépression, vous devrez consommer des extraits plus « musclés » (gélules, extraits hydro-alcoolique…) qu’il vaut mieux absorber sous contrôle médical.
La fatigue physique et psychique
Tous ces bouleversements ont de quoi vous fatiguer ! Votre organisme doit fournir des efforts supplémentaires pour faire face et s’adapter. S’ajoute à cela une fatigue psychique chez les femmes qui redoutent cette période et se sentent diminuées par la disparition des règles. Voici les bonnes armes végétales.
- Le romarin : c’est une arme de choix contre la fatigue permanente. Dans son livre Phyto Femme, Danielle Roux conseille de le prendre associé au fenugrec et au fenouil. Faites préparer par un pharmacien spécialisé des gélules contenant un mélange de poudre de plantes, à raison de 100 mg de romarin, 100 mg de fenouil et 150 mg de fenugrec par gélule. Prenez ensuite 1 gélule avant chaque repas.
- Le ginseng : il ne faut pas l’oublier dans cette panoplie végétale anti-fatigue ! Cette plante aide l’organisme à s’adapter aux situations de crise. Elle a des vertus toniques importantes, sans être excitante. Vous pouvez consommer de la racine fraîche (croquez un morceau chaque matin) ou vous tourner vers les gélules de poudre (dosées à 300 mg) à raison d’une gélule chaque matin.
La fragilité osseuse
Non ! Toutes les femmes ne font pas forcément de l’ostéoporose à la ménopause. Ce discours totalitaire a été martelé par les laboratoires
pharmaceutiques pour inciter toutes les femmes à suivre des traitements hormonaux substitutifs. Il n’en demeure pas moins que, chez celles qui ont déjà une faible densité osseuse, à cause notamment d’une alimentation carencée en calcium au cours des décennies précédentes, le problème peut s’intensifier à la suite du manque d’hormones. Car celles-ci participent à la fixation du calcium dans la trame de l’os. Là encore, la consommation de soja permet de freiner considérablement et naturellement le processus. Il convient aussi de faire attention à l’apport de calcium alimentaire. « Il n’est pas besoin de vous gaver de fromages, au risque de faire monter le cholestérol, prévient Danielle Roux. Les algues, les fruits de mer, les céréales complètes, le soja, les légumes secs, les légumes verts, les fruits… sont aussi d‘excellentes sources de calcium, associé correctement au phosphore qui en assure la fixation ». Il convient d’y ajouter une plante : la prêle. C’est une plante très reminéralisante. Elle est très riche en silice, ce qui lui permet d’améliorer en même temps l’état du cartilage, des tendons et des ligaments. Toute la machine articulaire en profite ! Elle se consomme en décoction : 50 g pour un litre d’eau froide, faites bouillir 10 minutes puis infuser 10 autres. Buvez 3 tasses par jour.