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Carencé, moi ? Jamais! (4/5)

Un manque de fer, magnésium, vitamine C... et nous voici soudain fatigués, stressés ou en panne d’énergie. Quel rôle jouent les vitamines, oligoéléments et sels minéraux indispensables à notre équilibre? Comment éviter les carences? Ce dossier vous donne des pistes pour optimiser vos réserves nutritionnelles grâce à l’alimentation, aux végétaux et à une supplémentation bien dosée.

Les carences, sources de maladies

Les carences, sources de maladies

Une carence, de quelque nature qu’elle soit, nous expose à de nombreux troubles de santé. Certains commencent à être bien connus, comme l’anémie en cas de déficit en fer ou l’anxiété en cas de manque de magnésium. Mais il ne faut pas négliger le fait que de telles carences interviennent aussi pour bon nombre de maladies comme un facteur prédisposant, à côté de la génétique, du mode de vie et de l’environnement ou de l’âge de chaque personne, toute pathologie étant multifactorielle. Par ailleurs, « la sensibilité individuelle intervient également, explique Jean-Paul Curtay, médecin formateur en nutrithérapie, président de la Société de médecine nutritionnelle. Ainsi, certaines personnes vont manifester des troubles avec un léger déficit, d’autres présentant un seuil de résistance plus élevé ».

Si ces mécanismes sont complexes, on se rend compte que nombre de carences, au-delà des inconforts physiologiques qu’elles peuvent causer (fatigue, palpitations, troubles du sommeil, fragilité immunitaire…), sont également impliquées dans le déclenchement de pathologies plus graves. On a ainsi découvert des liens avec la dépression, les maladies cardio-vasculaires, le psoriasis, la cataracte, les pathologies auto‑immunes… « Avec la multiplication des études scientifiques, de nouveaux axes se dégagent », explique Mathieu de Nutrastream, biologiste biochimiste et créateur de contenus sur les réseaux sociaux. Ces nouvelles données portent notamment sur la vitamine D, dont on sait désormais que sa carence est associée à une augmentation de la mortalité, toutes causes confondues. De nouveaux travaux investiguent aujourd’hui son rôle dans la prévention des maladies auto-immunes. Ainsi, une étude clinique publiée en janvier 2022 dans le British Medical Journal a démontré que la prise de vitamine D chez des participants âgés de plus de 50 ans réduit de 22 % le risque de développer ce type de pathologie (polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune de la thyroïde, psoriasis), grâce à une meilleure régulation de l’immunité.

Prévention toute

Mathieu Bouarfa (@Nutrastream sur les réseaux sociaux) est un biologiste et biochimiste spécialisé en...

santé naturelle. Dans ce livre publié récemment, il fait le point sur les façons de prévenir de nombreux problèmes de santé en utilisant au mieux les ingrédients naturels. Il donne moult conseils pour lutter contre la baisse de nutriments dans notre assiette. Une vision renouvelée des compléments alimentaires, qu’il préfère appeler « produits de santé naturelle ».

Compléments alimentaires, votre révolution santé (éd. Marabout).

Présent aussi sur Instagram, TikTok et YouTube : @Nutrastream

Le chrome pour réguler la glycémie

Cet oligoélément permet de maintenir une glycémie normale, faciliter le transport de l’insuline et contrôler l’appétit. Si vous avez souvent des fringales, si vous présentez une résistance à la perte de poids ou un prédiabète/diabète, consommez des aliments riches en chrome (levure de bière, germe de blé, viande, poissons et crustacés, noix…). Et consultez votre médecin pour instaurer une éventuelle complémentation.

De nouvelles études portent également sur le rôle du magnésium. Une déficience de cet oligoélément nous expose à de la fatigue, une perte d’appétit, des spasmes musculaires, des palpitations cardiaques, des tremblements, ainsi qu’un risque accru d’hypertension et de maladies cardio-vasculaires. Des travaux récents ont mis en avant son rôle moins évident d’anti-­inflammatoire. Le magnésium en supplémentation a en effet montré sa capacité à abaisser significativement la concentration plasmatique en protéine C-réactive (un des marqueurs de l’inflammation), ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques en cas de maladies chroniques inflammatoires.

Quant au zinc, il s’agit d’un oligoélément aux multiples casquettes. Aussi, de nombreuses pathologies peuvent être liées à une déficience, allant des infections à répétition au syndrome de l’ovaire polykystique, en passant par la difficulté à procréer ou encore le prédiabète. Mais on n’avait jusqu’à présent pas vu son impact sur la santé intestinale. C’est ce qu’a montré la méta-analyse de 2021 publiée dans Nutrients, qui fait état de sa capacité à diminuer la perméabilité intestinale en renforçant les jonctions serrées chez les malades de Crohn, et de son rôle dans le maintien d’un microbiote sain. Le statut en zinc apparaît désormais comme une des composantes à prendre en compte dans de nombreuses pathologies liées à une dysbiose (intestins irritables, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, cancer du côlon…).

Autre minéral indispensable, le fer est bien connu pour son rôle dans le transport de l’oxygène par les globules rouges. Il est également impliqué dans la synthèse de nombreux neuro­transmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. La méta-­analyse de 2023 publiée dans Current Psychiatry montre les liens, encore trop peu connus des professionnels de santé, entre les troubles de la santé mentale et la déficience en fer. Sont concernés l’anxiété, la dépression, les troubles psychotiques mais aussi les troubles du sommeil ou la difficulté de concentration.

Ces nouveaux travaux incitent donc à réfléchir à des ajustements alimentaires ou à des supplémentations bien menées. Peu de médecins sont formés à la nutrithérapie. La situation est complexe, d’autant que la prise de certains médicaments peut causer une moins bonne absorption des micronutriments. « Il faut savoir que les traitements antireflux gastrique épuisent nos réserves en vitamines B9, B12, C, D, calcium, fer, zinc, magnésium et phosphore, indique le fondateur de Nutrastream ; que les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent provoquer un manque en vitamines B9, C et fer ; que les traitements contre le diabète exposent à une carence en vitamines B6, B9, B12, zinc, magnésium et coenzyme Q10 et que la prise d’aspirine au long cours affecte notre statut en vitamines B9, C, fer, potassium et sodium. Le savoir ne peut qu’inciter à corriger le tir grâce à l’alimentation ou à une complémentation, sous surveillance médicale », conclut l’expert. 

Pépite végétale : la prêle

Elle est reconnue comme l’une des plantes les plus riches en silicium, un oligoélément qui stimule la synthèse de collagène et consolide l’os. On emploie sa tige stérile sous forme de poudre en cas d’entorse, de fracture osseuse, de trouble de la cicatrisation, de chute des cheveux ou d’ongles cassants, en prévention des vergetures ou de l’ostéoporose.

Ostéoporose : les bonnes plantes en soutien

Cette maladie qui rend les os fragiles et poreux affecte principalement les femmes après la ménopause, en raison d’une carence en œstrogènes. Si l’exercice physique, la vitamine D et une alimentation équilibrée restent la meilleure prévention, il est possible d’améliorer la trame osseuse grâce à un protocole de phytothérapie. La docteure en pharmacie Christine Cieur conseille d’associer une algue, le lithothamne, et le bambou. Le lithothamne contient calcium, magnésium, fer, manganèse, soufre, fluor, cobalt, cuivre, molybdène… indispensables à la santé osseuse. Et la tige de bambou présente une teneur très élevée en silice (77 %). À prendre en gélules, 400 à 600 mg de bambou, et 1 à 2 g de lithothamne par jour, en cure de 2 à 3 mois renouvelable.

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