Donnons-leur les clés
Bien que l’horizon soit encore peu dégagé, septembre invite à se mobiliser. Peu importe notre mode de vie, notre âge, chacun fait sa rentrée, revêtue de ses propres enjeux, lestée d’une pointe d’inquiétude et de nostalgie. Alors, pour bien aborder cette période chargée en émotions, évoquons les initiatives positives destinées à ceux pour qui la rentrée garde son sens premier : les enfants.
Il me semble important de souligner les efforts déployés afin de former et sensibiliser les écoliers à l’importance d’agir en tenant compte de la nature et de la planète. Ainsi, les grandes institutions sortent de leur pré carré scientifique pour toucher le jeune public. Le Conservatoire botanique national de Brest a accueilli 5 000 élèves l’an dernier. Dans les serres ou lors d’ateliers, ils ont été sensibilisés à la conservation des espèces et des milieux naturels et, plus largement, à l’importance du végétal dans nos vies. Dans les parcs nationaux, quelque 1 048 classes, soit 25 667 élèves, ont pu bénéficier d’animations et d’activités conçues pour eux. Tirons notre chapeau à toutes les associations qui impliquent les enfants dans un potager, un jardin.
Support de ces thématiques, la créativité n’est pas en reste. Ainsi des élèves de sixième du collège Dupleix de Landrecies (Nord), conduits par une artiste plasticienne, ont réalisé les empreintes végétales du bocage avesnois. Vesce commune, ortie, achillée ont stimulé leur imaginaire et leur envie d’écriture pour devenir des Poèmes en herbes. Le recueil, consultable en ligne, est simplement magnifique. On peut aussi féliciter ces professeurs qui, dès la maternelle, repoussent les murs de la classe et emmènent leurs élèves au contact de la nature, en forêt ou dans le parc voisin. Née en plein Covid, la pratique, bien connue dans des pays comme le Danemark ou l’Écosse, se déploie chez nous. Avec à la clé des résultats épatants pour la santé : prévention de la myopie, du risque allergique, un système immunitaire renforcé et des enfants moins souvent malades et moins sujets à l’obésité. Mais ce nouvel espace d’apprentissage soutient aussi l’attention, la concentration et favorise le savoir-vivre en groupe. Le programme d’éducation morale et civique a une tout autre portée quand il faut s’entendre à plusieurs pour porter un morceau de bois, ou mettre ses capacités de mémorisation en commun pour retrouver un arbre…
Soyons confiants. De telles initiatives augurent d’une génération de citoyens engagés, capables de s’entendre pour définir et garder un cap toujours vert dont nous avons tous besoin.