Dossier
Les quatre éléments au service de notre santé (2/5)
Universels et intemporels, l’air, l’eau, le feu et la terre ont inspiré de nombreuses approches de santé. Prêts pour un bol d’air forestier, une cure d’eau argileuse ou un cataplasme réchauffant au gingembre ? Apprenez à puiser ces sources de bien-être profond dans votre environnement.
Respiration : le besoin de bol d’air
Nous inhalons quotidiennement quelque 20 m3 d’air. Cet élément vital est composé de diazote (78 %), de dioxygène (21 %) et de moins de 1 % de dioxyde de carbone et gaz rares. C’est essentiellement l’oxygène qui est utilisé par notre organisme: sans lui, pas d’énergie ! À cet air s’ajoutent aujourd’hui malheureusement de nombreux polluants : dioxyde d’azote, particules, oxone, benzène.
La recherche du grand air devient ainsi une véritable quête, même si l’on a compris de longue date son intérêt: des centaines de sanatoriums ont été construits en France au début du 20e siècle en réponse aux épidémies de tuberculose. Installés dans des régions éloignées des sources de pollution (montagnes, plateaux ensoleillés), ils étaient de préférence associés à une végétation de résineux riches en huiles essentielles aux vertus respiratoires.
On trouvait aussi des sanatoriums face à la mer. Avec une pression atmosphérique maximale et la présence des microalgues produisant la moitié de l’oxygène terrestre, l’air marin est en outre riche en ions négatifs. Créés par les embruns qui, en pulvérisant l’eau et l’air, cassent les molécules et les libèrent, ces ions négatifs entraînent une sensation de bien-être, un effet anti-inflammatoire et soulagent les problèmes...
respiratoires chroniques.
Nous accomplissons chaque jour plus ou moins 23 000 cycles respiratoires, aussi vitaux qu’automatiques : il est conseillé en sophrologie comme en méditation de prendre conscience de ce mécanisme primordial, garant du bon fonctionnement de notre organisme mais aussi de notre calme mental. On peut aller plus loin en faisant le choix de respirer mieux : plutôt que de gonfler uniquement le thorax, il faut essayer le plus souvent possible d’inspirer par le nez en remplissant aussi le ventre. La respiration est plus complète ce qui permet une meilleure oxygénation et, en cas de stress ou d’angoisse, une meilleure détente.
Un bol d’air forestier
L’air forestier est chargé en huiles essentielles comme les terpènes aux vertus thérapeutiques. Les forêts de feuillus ont ainsi des effets toni-sédatifs sur l’organisme alors que les forêts de résineux sont dynamisantes et antimicrobiennes. Une exposition prolongée dans une forêt de pins peut même être trop excitante au point d’augmenter la tension artérielle chez les personnes nerveuses et stressées, particulièrement en été. L’alternance feuillus/résineux est idéale pour se ressourcer et équilibrer ses énergies.
Un air enrichi
Les citadins peuvent avoir recours au Bol d’air Jacquier : constitué d’un réservoir à huile essentielle de résine de pin et d’une soufflerie pour en extraire les parties les plus volatiles, l’appareil reconstitue un air enrichi en transporteurs naturels d’oxygène, tels qu’il en existe de façon concentrée dans la canopée des forêts de pin. De plus en plus fréquent dans les cabinets de naturopathie mais aussi disponible en location, le Bol d’air Jacquier est intéressant en cure préventive des allergies, pour les pathologies ORL chroniques ou encore pour la préparation et la récupération sportive.
La conscience du souffle
Selon le « respirologue » Edouard Stacke, la respiration inconsciente que nous pratiquons la plupart du temps entraîne une hypoxie, soit un apport insuffisant en oxygène entraînant une vitalité réduite. À l’inverse, en respirant consciemment, on se ventile d’avantage et on ressent des bienfaits au niveau physique comme au niveau émotionnel par l’expulsion des émotions négatives. « En seulement quelques minutes de respiration consciente, lente et profonde, on stimule le système parasympathique et on commence rapidement à récupérer : meilleure circulation du sang et échanges métaboliques, drainage des toxines dans les tissus. » Idéal en cas de fatigue ou de travail important. Edouard Stacke conseille aussi des exercices pour monter en énergie, à l’instar du « rugissement du lion ».