Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Sept organes négligés... et pourtant si utiles (3/8)

Au sein de notre organisme se logent certains organes méconnus, dont on ignore parfois jusqu'à l'existence. Ils jouent pourtant des rôles essentiels, voire indispensables à la vie. Ce dossier a pour but de mettre en lumière ces organes  mal compris, voire impopulaires, tels que la rate, l'appendice, la vésicule biliaire  ou le thymus, et souligner l'importance de les maintenir en bonne santé.

Les surrénales, notre système d’alarme

Les surrénales, notre système d’alarme

Les glandes surrénales jouent un rôle clé dans la gestion du stress et notre adaptation au changement. Situées au sommet de chaque rein, elles sont constituées de la médullosurrénale et de la corticosurrénale. La première réagit face au danger " en déclenchant immédiatement de l’adrénaline, engendrant une hausse du rythme cardiaque, de la pression artérielle et une attitude de combat ou de fuite ", explique Jean-Michel Morel, médecin phytothérapeute. La corticosurrénale produit le cortisol, qui participe à la réponse prolongée au stress, des androgènes (hormones sexuelles) et l’aldostérone, chargée de l’équilibre entre sodium et potassium.

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), les surrénales correspondent à l’élément eau et à l’énergie du rein, appelée shen, symbolisant la force de se tenir toujours debout. Elles interagissent avec la vessie et le foie : " Si ce dernier ne fait pas bien son travail de purification du sang, les reins vont se fatiguer et les surrénales auront plus de mal à gérer leurs hormones ", explique Yvanne Le Goff, naturopathe et acupunctrice. En MTC, on renforce les surrénales entre début novembre et début février " en frottant le milieu du dos le matin avec 2 gouttes d’huile essentielle de pin sylvestre diluées dans une huile végétale, jusqu’à ressentir une sensation de chaleur ", conseille l’experte, qui invite aussi à se coucher vers 22 heures, car " c’est la nuit que les surrénales rechargent leur énergie ". Un massage aromatique de la voûte plantaire peut aussi...

rééquilibrer le système nerveux.

Massage plantaire aromatique dynamisant

Pour remonter l’énergie yang des surrénales et les renforcer en douceur, l’acupunctrice Yvanne Le Goff invite à réaliser un automassage du point Rein 1 ou Yŏng Quán. Situé sous la voûte plantaire, il est relié au méridien du rein. Pour le localiser, on recroqueville le pied pour sentir un creux se créer : le point Rein 1 se trouve au centre de ce creux. On pratique alors durant 2 minutes un massage circulaire à cet endroit précis avec la pulpe des doigts, dans le sens horaire, avec 2 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus citronné diluées dans un peu d’huile d’amande douce. L’eucalyptus citronné possède des propriétés régulatrices du système nerveux central, relaxantes et même hypotensives.

Car lorsque ces glandes sont trop mobilisées, le risque est de s’épuiser dans un stress chronique avec " des syndromes dépressifs ou anxieux, une fatigue chronique, de l’hypertension, de l’urticaire ou de l’eczéma, des troubles du cycle… ", prévient le Dr Morel. Il conseille alors des plantes adaptogènes, pour " majorer les fonctions adaptatives des surrénales ". Ainsi, la rhodiole agira sur les troubles psychoémotionnels, tandis que l’éleuthérocoque est préconisée contre la fatigue physique et l’hypertension, et le ginseng (contre-indiqué en cas de cancer hormonodépendant), pour traiter les ménopauses précoces ou aménorrhées dues au stress.

 

Ces adaptogènes sont à prendre en cures d’un à deux mois, à raison de 400 mg d’extrait sec par jour. " On tonifiera aussi en douceur " avec les petits fruits rouges, riches en vitamine C, et du bourgeon de cassis. Aux sujets qui sont dans une résistance permanente au stress, en hypersécrétion de cortisol – présentant souvent une " obésité faciotronculaire " –, il recommande des plantes rééquilibrantes, telle la teinture-mère de racine d’angélique.

 

Un peu d’histoire // Insaisissables surrénales

Le grand médecin Galien de Pergame, qui œuvrait dans la Rome du IIe siècle, est le premier à les mentionner et les décrit comme des « capsules de chair molle » situées au-dessus des reins. La Renaissance nous apporte des croquis plus précis, dont ceux de l’anatomiste italien Bartolomeo Eustachio (vers 1520-1574), qui déplore que l’on soit si longtemps passé à côté, tout en reconnaissant que ces « glandes coiffant » les reins peuvent, si l’on n’est pas attentif, passer inaperçues… De nombreux médecins restent toutefois alors des « négationnistes des surrénales », affirmant qu’elles ne sont que des « excroissances rénales ».

Aux XVIe et XVIIe siècles, une cinquantaine de publications proposent des théories fantaisistes sur le rôle de ces glandes. L’Académie des sciences de Bordeaux organise en 1716 un concours pour tenter de découvrir le rôle de cet étrange organe, mais aucune réponse apportée n’est convaincante. Il faudra attendre 1856 et les travaux du neurologue franco-américain Charles-Édouard Brown-Séquard pour comprendre leur rôle essentiel dans notre physiologie.

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