Covid-19
L’Artemisia annua efficace contre le Covid-19 selon l’institut Max-Planck
L’institut Max-Planck a annoncé que l’Artemisia annua (l’armoise annuelle) a un effet antiviral contre le coronavirus. Une étude clinique va démarrer aux États-Unis, alors que le pays est encore sévèrement touché par le Covid-19.
Plusieurs extraits hydroalcooliques d’Artemisia annua sont efficaces contre le Covid-19. C’est la conclusion de l’étude lancée en avril par des chimistes de l’institut de recherche Max-Planck sur les colloïdes, à Postdam (Allemagne), qui ont travaillé en collaboration étroite avec des virologues de l’université libre de Berlin. « Ayant travaillé sur les composants dérivés de l’Artemisia annua, j’étais familier du potentiel de la plante contre plusieurs maladies très différentes, incluant un panel de virus. C’est pourquoi il nous semblait intéressant d’explorer son activité contre le Covid-19 », a précisé le professeur Peter H. Seeberger qui a initié et supervisé l’étude avec le Dr Kerry Gilmore. L’objectif de cette étude cellulaire, réalisée en laboratoire, était également de mettre en évidence sous quelle forme la plante pouvait être active contre le coronavirus. Les chercheurs ayant souligné le fait que ses différents extraits ou composants sont parfaitement sûrs, mais aussi d’une disponibilité rapide à un faible coût.
Le café pour renforcer l’action de l’Artemisia
Les principes actifs extraits avec de l’alcool ou de l’eau distillée se sont révélés avoir l’activité antivirale la plus significative. Les chercheurs ont, en effet, constaté que la plante empêche la formation de plaque virale. Mais c’est l’extrait hydroalcoolique conjoint d’Artemisia et de café, (ensuite séché), qui s’est révélé le plus efficace. « Le café contient de l’acide chlorogénique et des polyphénols qui sont connus pour stabiliser d’autres composants comme l’artémisinine. Par ailleurs, il soutient l’assimilation de certaines substances », nous a expliqué Peter H. Seeberger. En revanche, l’artemisinine seule – molécule utilisée dans les traitements antipaludiques – n’a pas présenté beaucoup d’activité antivirale. Un résultat qui a surpris les scientifiques : « J’ai été étonné que des extraits du totum de la plante marchent mieux que son dérivé pur, l’artémisinine, et que l’ajout de café soutienne encore plus cette efficacité », a déclaré Klaus Osterrieder, virologue à l’université libre de Berlin qui a conduit les essais.
Premiers essais cliniques
Au vu de ces résultats, des essais cliniques vont commencer au centre médical universitaire du Kentucky : l’Artemisia annua provient de cette région où elle est cultivée par la société Artemilife. L’essai clinique va permettre de comparer deux galéniques naturelles : une tisane d’Artemisia annua et l’extrait associant le café à l’Artemisia annua. Par ailleurs, un dérivé synthétique de l’artémisinine, l’artesunate, utilisé pour traiter la malaria, sera également testé. « Le traitement sera donné dans les trois jours après le diagnostic, nous a expliqué le professeur Seeberger. Il n’est pas destiné aux malades sévèrement atteints ». Les premiers résultats de l’étude clinique devraient être connus d’ici trois à quatre semaines.