L'ail délivre du mal
L'ail n'est pas seulement appréciée comme antiseptique et hypotenseur. Il est considéré comme une plante qui protège des maléfices dans de nombreuses légendes et traditions.
[Mis à jour le 19/06/2018]
Chez les Hébreux, les Grecs et les Romains, l’ail était considéré comme la panacée universelle. Pour Klaudies Galênos (Claude Galien) médecin grec, la « rose puante » était le « thériaque des paysans ». Les ouvriers égyptiens qui ont édifié les pyramides recevaient chaque jour une gousse d'ail pour ses vertus tonifiantes et antiseptiques. Dans cet alliacé originaire d’Asie, seul le bulbe est utilisé. La France l'a adopté avec le retour des Croisés et il est devenu la « truffe de la cuisine provençale ».
Propriétés thérapeutiques
En plus de ses propriétés culinaires incomparables, l'ail a une action spasmolytique et antiseptique qui lui confèrent de remarquables propriétés hypotensives. Ainsi, pour se débarrasser d’un rhume de cerveau, il faut respirer des gousses d'ail coupées en morceaux. Pour venir à bout d’une extinction de voix, Dioscoride, grande figure de la médecine grecque antique prescrivait un cocktail à base de lait ou d'eau, de miel et d’ail.
Utilisation rituelle
Dans la Grèce antique, l'ail jouait un rôle important dans les célébrations en l'honneur de la déesse Hécate qui présidait à la magie et à la divination. Les participants se gavaient d'ail, puis allaient en procession orner de guirlandes d'ail les autels de la déesse pour apaiser son courroux.
L’ail acquiert ses lettres de noblesse lorsque Homère l’utilise dans l’Iliade et l’Odyssée : la déesse Circé transformait d’un coup de baguette magique, en loups et en lions les imprudents voyageurs qui osaient s’aventurer sur son île. Ulysse, débarquant sur l'île, envoie plusieurs de ses compagnons en éclaireurs. La magicienne les capture et les change en pourceaux. Ulysse part les délivrer, après s’être procuré auprès d’Hermès un ail censé le protéger contre les maléfices de la déesse. Le héros grec déjoue toutes les ruses de Circé, se fait aimer d'elle et l'oblige à désensorceler ses compagnons.
Pouvoirs magiques
On prête à l’ail le pouvoir « d'absorber » le mal. Il suffit selon ces croyances de frotter la partie malade avec une gousse fraîchement pelée pour se débarrasser du mal. Les marins catalans introduisaient de l’ail dans un coquillage qu’ils déposaient à l'église comme ex-voto.
Au XVIIIèmesiècle, les paysans du Trentin soignaient la jaunisse à l’aide d’ail. Le malade portait, pendant treize jours, un collier fait de treize gousses d'ail enfilées sur une ficelle teintée en rouge en la faisant bouillir avec des airelles. Le treizième jour, à minuit, il se rendait à pied à un carrefour sans arbres, jetait le collier et, sans se retourner, courait à toutes jambes jusqu'à son lit. Enfin, au Moyen-Âge, les pèlerins et les voyageurs avaient coutume d’emporter dans leurs bagages de l’ail, censé les protéger contre les avalanches, les tempêtes et les bandits.