Le champignon coriolus versicolor traque le cancer
En Chine et au Japon, le Coriolus versicolor est un remède de longévité. Depuis les années 1970, le champignon est devenu un remède anti-cancer.
[Mis à jour le 11/06/2018]
En Chine et au Japon, le Coriolus versicolor est une référence incontournable des manuels de médecine traditionnelle. On le connaît sous le nom de kawarataké (champignon près de la rivière), au Japon et de yun-zhi (champignon-nuage) en Chine et on recommande de le consommer séché et réduit en poudre dans du thé, sur de longues périodes, pour vivre longtemps et plein de vigueur.
En 1970, un chercheur japonais qui travaillait pour le laboratoire Kureha Chemicals apprit que son voisin, atteint d’un cancer de l’estomac et condamné par l’hôpital, avait pu se rétablir complètement en suivant les conseils d’un herboriste qui lui avait recommandé de prendre tous les jours en décoction un champignon appelé «kawarataké ». Intrigué, le chercheur entreprit une étude qui aboutit à la mise au point d’un médicament, le PSK (un complexe de polysaccharides issus du champignon).
Vingt ans plus tard, le PSK au Japon représentait un quart des dépenses de recherche consacrées aux remèdes anticancers. C’est à cette même époque que des chercheurs chinois créèrent le PSP (un polysaccharide-peptide) sur le même principe. Et, depuis cette date, plus de 400 études cliniques ont été publiées sur ces deux médicaments avec une conclusion unanime : les polysaccharides issus du karawataké, pris seuls ou avec les traitements conventionnels (radiothérapie et chimiothérapie), à la dose de 3 grammes ou plus par jour, par voie orale, peuvent montrer une activité antitumorale principalement dans le traitement du cancer de l’estomac et du cancer colorectal.
Cancer de l’estomac et coriolus versicolor
Le PSK a d’abord été utilisé en complément de la chimiothérapie pour traiter les cancers de l’estomac : la survie après deux ans fut plus que doublée. Ce résultat a été ensuite confirmé par au moins trois autres études plus vastes (en tout près d’un millier de patients). Une autre étude clinique, menée en 1985 sur 144 patients, a ensuite étudié le rôle du PSK utilisé seul. Elle a montré un accroissement significatif des rémissions et de la survie.
En Chine, une importante étude clinique en phase 3 (650 patients) a été réalisée sur le PSP dans les hôpitaux de la ville de Shanghai sur des malades atteints du cancer de l’estomac. À la dose d’1 g, trois fois par jour pendant deux mois, les résultats confirment le rôle du PSP comme modificateur de la réponse biologique pour améliorer l’état immunologique du patient après la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie et qu’il en découle une prolongation des rémissions.