Maintenir l’équilibre acido-basique
Nous ne le savons pas toujours, mais certains aliments libèrent des substances acides néfastes pour notre organisme. Ongles, cheveux, os et globalement tout notre métabolisme peuvent être affectés par cette acidification. Voici nos conseils pour choisir ses menus de façon à maintenir cet équilibre menacé par de mauvaises habitudes.
La production d’acides par notre corps est un phénomène naturel. Mais comme souvent en matière de santé, ce processus est en principe régulé par notre organisme. Ce dernier a pour priorité de maintenir un pH sanguin qui doit rester autour de 7,4 (un pH neutre étant égal à 7). Toute la chimie du corps – et son bon fonctionnement – repose en effet sur un subtil équilibre entre acide et base. Or de nombreux facteurs concourent à l’acidification de notre organisme. Si le vieillissement, le stress et la pollution en font partie, une mauvaise alimentation est aussi à l’origine du déséquilibre acido-basique. Nos reins, nos poumons et notre peau, chargés de cette régulation, se trouvent alors débordés, obligeant notre corps à piocher dans ses réserves minérales pour se défendre. Cheveux, ongles, dents et os sont souvent affectés par cette déminéralisation.
Ainsi, l’ostéoporose en particulier trouve son origine dans ce déséquilibre. « En naturopathie, on appelle cela une dérive de terrain, explique Odile Chabrillac, naturopathe. Cette acidification entraîne une inflammation des tissus qui peut être plus ou moins importante selon les personnes et génère toutes sortes de fragilités: sinus, problèmes digestifs...» Ongles striés, gencives qui saignent, perte de cheveux, problèmes de peau, douleurs articulaires ou dentaires, courbatures et problèmes de peau (dartres) doivent nous alerter. Le déséquilibre perturbe également l’activité enzymatique, d’où souvent des symptômes de fatigue, de déprime ou d’irritabilité. Il convient alors d’agir rapidement, sous peine de créer un terrain favorable à l’apparition de pathologies plus importantes (maladies cardiovasculaires, rhumatismales...). Il faut en priorité modifier ses habitudes alimentaires.
Acides ou acidifiants ?
Adopter une alimentation anti-acidose devient de plus en plus nécessaire à mesure que l’on avance en âge. Mais encore faut-il savoir dans quelle direction aller... Certes, en étant végétarien, on règle une partie du problème: la viande ou le poisson font partie des aliments les plus acidifiants pour l’organisme, tandis que les fruits et légumes ont au contraire une action alcalinisante grâce à leur teneur en minéraux. Hélas, tout n’est pas aussi simple, car chez les légumes, il existe de nombreux faux amis. Quand on parle d’alimentation...
anti-acidose, il faut commencer par faire la différence entre les aliments acides et les aliments acidifiants. « Les premiers sont facilement identifiables, note Odile Chabrillac. Généralement, ils sont acides en bouche !»
Ce critère permet de faire une première liste d’aliments à consommer avec modération : agrumes, kiwis, ananas, fruits de la passion, fruits rouges, baies, rhubarbe, oseille, mais aussi cornichons, câpres... Sans oublier les épinards et les tomates cuits, le café, le thé noir et les eaux gazeuses. Le citron est un cas particulier, se révélant être « parfois acide, parfois alcalin, selon la capacité de chacun à métaboliser les acides ». Ensuite, il faut apprendre à identifier les aliments acidifiants, c’est-à-dire « non acides en bouche, mais acides dans le processus de digestion». La viande, le poisson, mais aussi les laitages et les yaourts, les pâtes, le riz, le soja, le sucre blanc, le vin blanc, le champagne ainsi que les céréales et certaines légumineuses sont visés. Chez ces dernières, les protéines sont source d’acidité.
Équilibrer plutôt que se priver
Mais faut-il vraiment se priver de tous ces aliments ? « Pas du tout, rétorque Odile Chabrillac. Il faut apprendre à doser les proportions quand on les mange, pour ne pas obliger notre organisme à piocher dans ses ressources minérales afin de maintenir l’équilibre.» Autrement dit, au sein d’un même repas ou sur la journée, il faut compenser la prise d’aliments acides par la consommation d’aliments alcalins, qui vont venir rééquilibrer naturellement la balance.
Par ailleurs, certaines habitudes vont vous aider : privilégiez les produits non raffinés (sucre de canne au lieu du sucre blanc) et les aliments complets bio, notamment pour les céréales et tous les produits qui en découlent. Parmi les légumes protecteurs, on aura une préférence pour ceux à feuilles ou colorés: brocolis, épinards, haricots verts, avocat, potiron et courges en général, graines germées comme l’alfalfa... Pour les fruits, certains contiennent une proportion calcium-magnésium particulièrement favorable pour notre organisme. La banane, la pomme douce, la poire, la pêche, les dattes, les châtaignes, les figues ou les fruits séchés (sauf les abricots secs) sont parfaitement à même de compenser les éléments acidifiants. De façon générale, consommez avec modération les produits laitiers et méfiez- vous des phénomènes cumulatifs: trop de stress et d’excitants ne font pas bon ménage avec un régime anti-acidose !
La diète occidentale, riche en protéines animales et en aliments raffinés, très pauvre en fruits et légumes, est l’exemple parfait d’une diète acidifiante à ne pas suivre pour ne pas augmenter son risque d’ostéoporose. Il n’est pourtant pas difficile de préserver son équilibre acidobasique si l’on suit les principes d’une saine alimentation : manger davantage de fruits et de légumes foncés et feuillus, éviter les céréales et les sucres raffinés, les excès de protéines, d’alcool ou de stimulants. Ne reste plus qu’à pratiquer régulièrement de l’activité physique et à prendre la vie avec humour, et le tour est joué !
Cinzia Cuneo cofondatrice de SOSCuisine.com
Infusions de plantes purifiantes
Pour remplacer le thé noir ou le café, vous pouvez aussi privilégier des infusions d’ortie, de prêle, de trèfle rouge, de pissenlit, d’avoine, de fleur de sureau, de camomille et d’angélique. Ces plantes dotées de vertus toniques et purifiantes facilitent l’élimination des acides. Préparées sous forme de tisanes, elles constituent un apport significatif en minéraux et se substituent avantageusement au thé ou au café, trop stimulants et sources de stress pour le système nerveux. Le pouvoir diurétique de ces derniers breuvages entraîne en outre l’excrétion des minéraux. Vous pouvez préparer vous-même ces infusions ou les acheter en sachets en magasin bio (certaines portent la mention « équilibre acido-basique »).
Les légumes secs, de faux amis ?
Oui... et non ! Dans la famille des légumineuses, on trouve des légumes secs acidifiants mais également alcalinisants. Certains, du fait des protéines qu’ils contiennent (lentilles, pois chiches...), sont acidifiants. D’autres (fèves, haricots secs dont haricots blancs et haricots azuki) sont plutôt alcalinisants du fait de leur richesse en minéraux : potassium, calcium et magnésium. Difficile de s’y retrouver ? Ce qu’il faut retenir en somme, c’est la nécessité de ne pas se priver de légumes secs qui sont dotés de grandes propriétés nutritionnelles et complètent bien vos besoins en zinc, en calcium, en folates (vitamine B9) et en manganèse. Pour limiter le côté acide de certains, conjuguez-les simplement avec des légumes verts (brocolis, betteraves, carottes, haricots verts, salade, endives, avocat...) au cours du même repas.
Misez sur l’eau de source
La sélection d’une eau à pH neutre, autrement dit une eau de source, est nécessaire au rétablissement de l’équilibre acido-basique : elle facilite le travail des reins, entraînant le bon nettoyage de l’organisme et renforce ainsi la capacité de défense naturelle du corps face aux agressions extérieures. Contrairement à ce que l’on peut lire parfois, les eaux de source ne sont pas des eaux qui ont été déminéralisées : elles sont peu minéralisées naturellement. Parmi les plus recommandées figurent souvent celles prisées pour les bébés : Mont Roucous, Rosée de la Reine, Montcalm ou Volcania. Pour drainer votre circulation et éliminer les toxines, buvez 1,5 litre d’eau par jour.