Bientôt un médicament booster d’antibiotiques à base d’huiles essentielles
Le chercheur marocain Adnane Remmal a mis au point un médicament à base d’huiles essentielles capable de booster les antibiotiques et ainsi lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques.
En 1922, l’huile essentielle de tea-tree était déjà utilisée pour ses propriétés anti infectieuses, bien avant l’arrivée de premiers antibiotiques de synthèse. Le chercheur Marocain Adnane Remmal vient de recevoir le Prix européen de l’inventeur 2017, décerné par l’Office européen des brevets, pour son invention : un médicaments à base d’huiles essentielles capable de booster les antibiotiques et ainsi lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques. Dans ses recherches sur
le phénomène de la résistance aux antibiotiques, considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, le chimiste s’est naturellement tourné vers les huiles essentielles, traditionnellement utilisées au Maroc. Après 10 ans de recherche et des tests cliniques, le laboratoire pharmaceutique Sothema a accepté de s’engager auprès d’Adnane Remmal pour transformer le principe actif de son brevet en un médicament qui devrait être commercialisé début 2018.
Une découverte pas si nouvelle
S’il faut se féliciter de la reconnaissance scientifique des vertus anti bactériennes des huiles essentielles, que ce n’est pourtant pas une nouveauté. Dans le magazine Plantes et Santé, nous rappelons régulièrement l’efficacité anti bactérienne, anti virale et anti fongique des huiles essentielles et la nécessité de les associer à un traitement antibiotique. Pour exemple, dans la rubrique aromathérapie du n° 179, Aude Maillard, préconise d’ « associer à chaque traitement antibiotique un protocole aromatique à large spectre » et propose une formule « antibiotique universel » à base d’huiles essentielles de tea tree, de thym vulgaire à Thymol, d’origan kaliteri, de cannelle de Chine, de palmarosa et d’huile végétale de nigelle. Les huiles essentielles vont ainsi permettre d’élargir le champ d’activité de l’antibiotique en atteignant la bactérie pathogène. Par ailleurs, elles vont agir sur les effets secondaires liés aux antibiotiques : en minimisant la dysbiose intestinale, en agissant sur le candida albicans et en réduisant les risques de baisse de l’immunité.