Dossier
Nos recettes de sobriété (1/4)
Réduire le volume de nos déchets, limiter le gaspillage alimentaire, apprendre à recycler et à partager… Portées par une prise de conscience globale, de nouvelles manières de consommer émergent, plus douces pour la nature et pour l’humain. Tour d’horizon des bonnes pratiques pour réduire votre empreinte sur l’environnement et mener une vie plus saine.
Réduire le volume de nos déchets
Depuis le champ, où l’on abandonne les produits trop petits ou non conformes, jusqu’à notre assiette, on jette chaque année environ 150 kilos par personne. Le gaspillage concerne aussi les distributeurs, les transformateurs, les restaurants. Dans les cantines, il peut représenter 25 à 30 % du budget repas avec 39 % de pertes pour les légumes. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a évalué ce gaspillage à 10 millions de tonnes par an. Face à ce gâchis, les pouvoirs publics ont décidé d’intervenir. La loi de transition pour la croissance verte d’août 2015 a entériné une démarche renouvelée de chasse au gaspi. Il s’agit d’inciter les services de restauration collective de l’état et des collectivités territoriales à moins gaspiller. Les magasins de plus de 400 m2 sont obligés de mettre en place le don alimentaire et ont l’interdiction de dénaturer les invendus. 2025 doit marquer la fin des biodéchets dans les poubelles des particuliers. L’objectif est de réduire de 50 % le gaspillage alimentaire à l’horizon 2050.
Dans cet état d’esprit, de nombreux acteurs se...
mobilisent pour concrétiser les changements. Carrefour développe ainsi les rayons vrac, qui permettent d’acheter en fonction de ce dont on a besoin. Soucieux de lutter contre le gaspillage alimentaire dans les collèges, les conseils départementaux sensibilisent les élèves et forment les cuisiniers à préparer des plats en respectant les préceptes du non-gaspillage. Les agriculteurs cèdent leur surplus. L’an dernier, l’association Solaal a distribué 4 850 tonnes de produits frais en provenance des champs. Une myriade d’initiatives caritatives et de solidarité s’emploient à utiliser et mettre en valeur les nombreux rebuts. Et à proposer des formations citoyennes.
Zéro déchet, zéro gaspi : le mouvement prend l’allure d’une lame de fond. Dans la foulée de précurseurs tels que Pierre Rabhi, chacun peut y prendre part et introduire plus de sobriété dans ses modes de consommation, et donc de vie. Chacun à sa manière. Au quotidien, chez soi, on a plutôt l’embarras du choix quant aux gestes « économes » à adopter. Dans les pages suivantes, nous avons privilégié des habitudes moins dispendieuses au jardin, en cuisine et en termes de santé. Et vous allez voir que les végétaux peuvent facilement proposer leurs services ! Sur le principe « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme », la nature peut nous donner de belles leçons.
Témoignage - Le pari zéro déchet d’une famille
Carole et Julien se sont engagés à réduire leurs déchets. Semaine après semaine, ils racontent leur démarche sur leur blog. Deux ans après, le bilan est très positif.
J’étais de plus en plus choquée par la quantité d’emballages qui remplissait ma poubelle. Donc, petit à petit, à chaque fois que nous finissions un paquet, nous le remplacions quand c’était possible par du vrac. Cette décision m’a obligée à anticiper, à prévoir les menus pour la semaine. Et aussi à faire des choix. Par exemple, j’ai deux variétés de farine de blé, la T55 et la T65, qui servent un peu à tout. Si je prévois de faire un plat particulier, j’achète uniquement la quantité dont j’ai besoin. Par ailleurs, nous n’achetons quasiment plus de produits industriels. Nous avons des poules, nous nous sommes mis aussi au compost. Ces changements se sont faits naturellement. Petit à petit, nous avons intégré une autre façon de faire les choses. Avec pour résultat l’an dernier seulement 5 kilos de déchets par personne (contre 590 kg en moyenne Ndlr) et, sans que je me l’explique, un vrai sentiment de bonheur. À retrouver sur https://greenerfamily.fr