Rites purificateurs chez les Amérindiens
Chez les Indiens d'Amérique du Nord et du Sud, certaines plantes étaient utilisées en fumigations dans un but de purification. Cet usage bienfaiteur a survécu au fil des siècles associés à certains rituels. Zoom sur quatre plantes toujours magiques !
Purifier le corps et l’esprit, chasser les mauvaises énergies, mais aussi « bénir » un lieu afin d’offrir un contexte favorable à la prière pour ces rites, les Indiens d’Amérique ont toujours eu recours à des plantes « magiques », souvent utilisées en fumigations. La sauge blanche de Californie (Salvia apiana) est la plus emblématique. Dès sa récolte, la plante donne lieu à des rites de remerciement à la Terre Mère. Elle est ensuite conservée dans un panier avant d’être brûlée comme un encens dans un coquillage. Sa fumée est reconnue par les Amérindiens comme purificatrice, protectrice, capable de chasser les énergies négatives. Les feuilles de sauge séchées entrent aussi dans la composition de la pipe sacrée « chanunpa », avec laquelle les Indiens des Plaines prient le Grand Esprit et communiquent avec leurs ancêtres et l’ensemble de la création. Autrefois, ils la fumaient pour conclure une alliance, une amitié ou la paix. La sauge est aussi utilisée, lors du rituel de la hutte de sudation.
Cèdre et...
plantes odoriférantes
Le cèdre (Thuya occidentalis) a toujours été considéré comme un arbre sacré par les Amérindiens. Ceux-ci jettent ses branches et ses épines dans le feu pour éloigner les mauvaises pensées et attirer les pensées positives et la sérénité. La fumée est censée accélérer la guérison, chasser les mauvais rêves et favoriser un sommeil réparateur. Il y a aussi la sweet grass (Hierochloe odorata), herbe douce et sucrée ou foin odorant. Cette plante pousse dans les prairies humides d’Amérique du Nord. Les Indiens l’appellent aussi « cheveux de la Terre Mère ». Elle est tressée et brûlée dans une perspective de guérison spirituelle. Les Amérindiens en mettent un peu dans leur « sac médecine » qu’ils portent autour du cou afin de se protéger.
D’autres plantes odoriférantes sont utilisées par les chamans ou curanderos pour purifier et soigner les peurs, les angoisses ou ce que l’on appelle « perte de l’âme ». Les curanderos de la région de Veracruz se servent du basilic (Ocimum basilicum) pour faire des limpias. Ce rituel énergétique existe depuis l’époque préhispanique. La limpia consiste à soigner, en balayant de façon énergique, le corps du malade avec des plantes odoriférantes, tel le basilic, la rue officinale (ruta graveolens), le jasmin de nuit (Cestrum nocturnum), mais aussi avec des fleurs parfumées comme les roses rouges. Ce rituel s’accompagne de chants et de prières. Ainsi, toutes ces plantes sont à la fois associées à une démarche spirituelle, afin de conjurer le mauvais sort et à une quête d’harmonisation du corps et de l’esprit.
Une hutte de sudation aux odeurs de sauge
La sweat lodge (littéralement « tente à suer ») est un rite de purification des premiers autochtones qui se déroule avant toutes les cérémonies importantes. Ces bains de vapeur ont lieu dans une hutte, de forme circulaire, et dont la structure est fabriquée de branches de saules. Le chaman y entre les pierres incandescentes une à une. La cérémonie alterne les chants et les prières qui s’élèvent dans la chaleur humide de la vapeur d’eau et les senteurs de la sauge.