Minimalisme : Posséder moins, s’épanouir plus
Des vêtements à la mode, des meubles de récupération, une machine à pain, une sorbetière… Toujours plus ! Quelles émotions nous poussent à accumuler des biens ? Et si nous inversions la tendance ? En vouloir moins, c’est opérer un recentrage sur soi et redonner du sens à sa vie.
Le minimalisme fait un retour en force, à voir le nombre d’ouvrages actuellement publiés sur le sujet. Dans la même veine que le jeûne thérapeutique, ce concept invite à consommer moins et à se débarrasser de ce qui encombre nos intérieurs. Au sens large ! Posséder moins d’objets, c’est aussi alléger son corps et son esprit. Les produits qui embellissent notre corps et notre décor ou censés faciliter notre vie quotidienne restent bien sûr indispensables. Et même si le souci environnemental nous encourage à « utiliser » et à « partager », nous cédons toujours au besoin de « posséder ». Et plus que le strict nécessaire à notre bien-être ! Les acteurs du marketing savent habilement en jouer : les raisons qui nous poussent à acquérir et à conserver des biens sont essentiellement affectives. S’engager dans une démarche de « dépossession » suppose donc d’explorer quels mécanismes nous relient aux objets.
Se valoriser autrement
Avouons-le, nous avons souvent tendance à déplacer les objets dont nous devrions nous séparer dans un autre placard. Jeter… le mot peut provoquer des inquiétudes. Il fait écho à « rejeter » et réveille parfois une peur de l’abandon. Certaines plantes utilisées dans les élixirs floraux transmettent une énergie bénéfique pour dépasser les anxiétés profondes qui se manifestent quand il s’agit de renoncer à certains objets. C’est le cas du bottlebrush, dont la fleur forme un goupillon semblable à celui utilisé pour récurer le fond des bouteilles. Son élixir aide à faire le ménage ! S’accrocher aux objets comme l’enfant à son doudou est instinctif. Ceux-ci partagent notre vie quotidienne, et, au fil des jours, nous tissons avec eux une relation affective. En rétablissant le lien émotionnel mère-enfant, ce remède sécurise (sans doudou !) et permet d’opérer une transition entre le passé et l’avenir. Résister au changement, c’est bloquer son évolution, indique cette fleur qui peut inciter à donner ou à jeter sans douleur.
Nous avons tous tendance à nous identifier aux objets qui nous entourent, mais chez les accros au shopping, cela vire parfois à une quête effrénée de valorisation. Qu’achètent-ils, au fond ? L’amour d’autrui ? L’élixir californien de sagebrush (armoise) permet de se relier à son identité véritable. S’appuyant sur cette plante...
qui pousse en plein vent et menace de s’envoler si elle est mal enracinée, il évite aux dépensiers de tomber dans le piège de la surconsommation, reflet de leur vide intérieur. Il renforce l’image de soi tout en amenant à comprendre qu’acquérir des biens en signe de réussite sociale est un jeu de dupes.
Traiter son anxiété
Chacun de nous accumule des objets un peu comme on superpose des couches de vêtements pour se protéger du froid. Mais gare à l’indigestion ! La boldoflorine, tisane autrefois célèbre pour réguler le transit, utilise les propriétés des feuilles du boldo, un arbre de la cordillère des Andes. Sa fleur, elle, fournit un élixir pour ceux qui sont dans la rétention par peur de manquer. Elle apporte une sensation de sécurité et de réconciliation avec soi qui permet de lâcher prise. « Je garde ce jean et le porterai quand j’aurai maigri » ou « il vaut mieux que j’aie un deuxième robot si jamais celui-ci tombe en panne ! »
Et si on vivait au présent au lieu de se projeter dans un avenir incertain ? On réagit parfois à l’image de la fleur de pétunia, qui ressemble à une corne d’abondance ouverte à toutes les richesses et opportunités. Mais on peut aussi comparer sa forme à un entonnoir, et tout ne passera pas par le tube ! Cette fleur du renoncement aide se focaliser sur ses besoins réels sans nourrir le sentiment de rater quelque chose. Parfois, c’est l’incapacité à choisir qui favorise la conservation ou l’acquisition d’affaires en trop. Élixir anti-doute, le scléranthe stabilise les indécis. Ses fleurs vertes se confondent avec les feuilles. Elle pousse pêle-mêle sans tige principale et reste petite, presque insignifiante. Prendre de la hauteur permet de stopper les tergiversations et de statuer sur le sort de tel ou tel objet.
Les déménagements offrent l’occasion de réaménager son intérieur avec un regard neuf. Ces modifications impactent notre attitude face à la vie, et chez certains, le désir d’« être » parvient à supplanter le désir d’« avoir ». L’élixir de nénuphar blanc renforce cette capacité à prendre de la distance vis-à-vis des biens matériels. Sa couleur est signe de pureté. Princière, cette fleur posée sur l’eau et solidement ancrée dans les profondeurs d’un étang enseigne que le don nourrit le sentiment d’abondance et de plénitude. Incitant à renoncer à l’illusion d’un bonheur passant par des satisfactions pécuniaires, elle nous inscrit dans des valeurs de coopération, dénouant au passage l’écheveau des problématiques transgénérationnelles. Quand la nostalgie encourage à récupérer les gadgets de son enfance ou à écumer les videgreniers, privilégiez l’élixir de chèvrefeuille, fleur au parfum envoûtant et tenace. Il promet de goûter pleinement le présent, riche d’un passé culturel et social qui n’a pas besoin d’être matérialisé pour exister.
Car posséder moins revient à faire un peu plus de place chez soi, et en soi. Reste à savoir pour qui ou pour quoi !
La cynoglosse contre le matérialisme
« Hound’s tongue » signifie « langue de chien » en anglais. C’est sous ce nom populaire de la plante que Flower Essence Society (FES) présente l’élixir de cynoglosse. Ses grandes feuilles pesantes évoquent cette partie anatomique de l’animal assoiffé. « La forte orientation terrestre de la fleur indique une orientation matérialiste de l’âme, qui a besoin d’être élevée », précise le fabricant. Et d’ajouter : « On note un rameau central vertical saisissant, s’éloignant de la gravité et se transformant en lumière, avec de belles fleurs célestes bleues. » C’est ainsi que l’élixir issu de cette espèce toxique pour les animaux des pâturages invite à être moins terre-à-terre et à donner un sens plus spirituel à la réalité. Il travaille lentement, mais sûrement, pour nous délester de ces possessions superflues qui nous empêchent d’évoluer dans notre maison et dans notre vie.
Trier, penser, classer ses affaires
Pour qui souhaite faire le tri dans ses affaires, les pros du rangement recommandent de se poser plusieurs questions.
• Cet objet est-il source de joie dans ma vie ? A-t-il un but ? Une valeur ajoutée ?
• Fait-il doublon avec un autre que je possède déjà ?
• Si je le perdais, est-ce que je le rachèterais aujourd’hui ?
• Combien de fois l’ai-je utilisé ? Vais-je l’utiliser prochainement ?
La célèbre Japonaise Marie Kondo, conseille aussi de tenir l’objet en question contre soi et d’écouter ses réactions corporelles pour savoir s’il génère en soi de la joie, de l’indifférence ou de la pesanteur.
Bien sûr, plutôt que de jeter, nous pouvons recycler, réparer ou customiser pour lutter contre l’obsolescence programmée. Mais attention, les bricoleurs sont aussi les rois de la conservation sur l’air de « ça peut toujours servir » !
Le numérique est aussi devenu une source d’accumulation. Photos, vidéos, musique, documents scannés, mails, e-books, applications pour smartphone… Nous stockons une multitude d’objets immatériels. La mémoire de nos appareils sature comme nos étagères bondées. Deux solutions se présentent alors. Cliquer sur le bouton « Tout supprimer » : angoissant mais libérateur ! Ou… après s’être posé les bonnes questions, ne garder que l’essentiel : enrichissant !