Méditer avec facilité
Ceux qui l’ont expérimentée le savent bien : la méditation n’est pas une pratique qui consiste à s’asseoir en lotus pour se couper du monde et se vider la tête. Au contraire ! La pleine conscience, l’une de ses variantes les plus accessibles, apaise souffrances et tourments en nous apprenant à nous reconnecter à l’instant présent. Pas toujours facile…
Lorsqu’on évoque la méditation en Occident, c’est le plus souvent à la pleine conscience qu’on se réfère actuellement. Fondée sur l’enseignement du bouddha Siddhartha Gautama il y a 2 500 ans, cette pratique a pris son essor chez nous grâce au biologiste américain Jon Kabat-Zinn, fondateur de la clinique de réduction du stress à l’université du Massachusetts et, dès 1979, du programme MBSR (Mindfulness-based stress reduction). La méditation prend alors une forme laïque, en phase avec nos mentalités.
« La pleine conscience consiste à être présent à l’expérience du moment que nous sommes en train de vivre, sans filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne cherche pas si c’est bien ou mal, désirable ou non), et sans attente (on ne souhaite pas que quelque chose de précis arrive ou se passe). C’est tout. Mais quand on adopte cette attitude, tout est différent », annonce Jon Kabat-Zinn. De nombreux stages proposent désormais de s’y initier, mais on peut s’entraîner chez soi en débutant par 15 minutes matin ou soir, couché ou assis. Avec ces maîtres-mots : calme, régularité, engagement.
Déployer son attention
Le premier exercice consiste à focaliser son attention sur sa respiration, sans forcer celle-ci. « Observer » intérieurement l’air qui entre et sort au niveau des narines. On peut aussi essayer de distinguer un son auquel on ne prête pas attention d’habitude : le ronron de son frigo, le passage d’une voiture au loin…
Que se passe-t-il ? À coup sûr, votre esprit en ébullition aura du mal à se calmer. La pleine conscience vous invite alors à regarder vos pensées comme des nuages qui passent dans le ciel. Mais les élixirs floraux peuvent vous soutenir. En l’occurrence, celui de marronnier blanc est tout indiqué, car il stoppe le bavardage mental. Comme nos pensées stériles, les fleurs de cet arbre sont nombreuses, mais peu donneront des graines et des fruits mûrs. En mettant l’esprit au repos durant la méditation, son élixir aide à rester présent à ses sensations.
Parfois, ce sont plutôt des émotions qui nous assaillent. Elles aussi sont difficiles à contrôler et un autre arbre à l’écorce dure et épaisse fournit un élixir d’ancrage : l’araucaria. Arbre national...
du Chili, magnifique avec son tronc pouvant atteindre 1,5 m de diamètre, il transmet sa résistance et sa rectitude quand les émotions nous chahutent, tout en stimulant notre énergie.
Ressentir un état de disponibilité plein et entier après cette première étape permet maintenant d’accueillir une pensée spécifique : l’intention, la raison pour laquelle on médite. Apprendre à gérer son stress ? Besoin d’évacuer une colère liée à un conflit ? Laissez émerger les mots, images et sensations qui surgissent. Cette prise de conscience accroît l’engagement. Au début, on se trouve généralement mille excuses : « Je n’ai pas le temps. Tant pis, je méditerai demain… » Prenez donc trois gouttes d’élixir de charme pour inclure la méditation dans votre routine ! La floraison du Carpinus betulus est lente et aléatoire, mais une fois enclenchée, c’est parti ! Cet arbre affiche une belle vitalité. Comme les méditants !
Nourrir le calme intérieur
Autre grand classique : « Je m’ennuie à rester assis sans bouger. » Un élixir du bush aide à se poser quand on a ce tempérament hyperactif : Black-eyed Susan. C’est aussi le surnom du Rudbeckia hirta, utilisé chez Deva, mais en version australienne, il s’agit de Tetratheca ericifolia, un arbuste qui pousse autour de Sydney. Sa fleur aux quatre pétales mauves en forme de cloche appelle à ralentir, et ainsi à se rappeler pourquoi on se tourne vers une pratique invitant à nourrir le calme intérieur.
Gare toutefois à ne pas confondre intention et attente de résultats. L’intention vous montre le chemin, mais qui sait ce que vous découvrirez en route ?
La troisième phase, qui consiste à observer son attitude durant la séance, met souvent en lumière une difficulté à lâcher prise. Ressentez ce qui se passe en vous. Probablement une certaine agitation qui reflète une envie irrépressible de vouloir y arriver tout de suite, émotion pour laquelle le Dr Bach a découvert « la » fleur idéale : l’impatience. Son élixir permet de surmonter cette nervosité. Plus doux, on est alors disposé à accueillir ses sensations « ici et maintenant », sans anticiper. Et sans se juger !
Beaucoup de débutants s’interrogent : « Est-ce bien comme ça qu’il faut faire ? » L’élixir d’eau de roche peut aider à « laisser couler » les choses. À abandonner ce perfectionnisme et cet idéalisme afin de s’exercer à cette discipline de façon juste et équilibrée. Quant à celui de gentiane, il aide à persévérer quand le doute et le découragement prennent le dessus.
La méditation en pleine conscience est une école de bienveillance envers soi. Mais l’expérience amène aussi à une ouverture plus large, plus impalpable. « C’est se connecter au monde si fortement que les distinctions entre soi et non-soi deviennent absurdes, inutiles et encombrantes », observe le psychiatre Christophe André dans son best-seller Méditer jour après jour. Une belle leçon de sagesse.
Le lilas pour tenir la posture
Faut-il encore présenter cette fleur dont le doux parfum annonce le printemps ? Elle peut sembler fragile, mais, pour l’État du New Hampshire, qui l’a prise comme emblème, elle « symbolise bien le caractère robuste des hommes et des femmes de l’État de granit ». Car à l’origine, cette plante de nos jardins pousse sur de la roche. On comprend mieux pourquoi son élixir procure à la fois force et souplesse et peut être pris avant de méditer : en effet, rester assis le dos droit et la nuque dans l’alignement de la colonne induit des douleurs. Cet élixir relâche la structure musculaire endolorie tout en maintenant cette verticalité qui libère la circulation énergétique. Les fleurs réunies en grappe du lilas rappellent d’ailleurs qu’il peut revigorer quand on a l’impression d’être en miettes ! Quant à la couleur du lilas, elle évoque celle de l’améthyste, pierre de la spiritualité.
Variations sur la méditation
Parce qu’il s’agit avant tout d’acquérir un état de disponibilité intérieure fait de présence « ici et maintenant », sans attente et sans jugement, on peut expérimenter la pleine conscience à chaque instant lorsqu’on jardine, câline ses enfants ou se brosse les dents ! De plus en plus de coachs sportifs insistent sur cette qualité de présence à soi durant l’activité physique tandis qu’elle est inhérente aux disciplines zen comme le yoga ou le qi gong. La marche consciente a notamment pris son essor en s’appuyant sur cet enseignement. Le programme MBSR et son corollaire thérapeutique MBCT (Mindfulness-based cognitive therapy) incluent d’ailleurs des exercices à effectuer ainsi, de façon informelle dans sa vie quotidienne.
Cette forme de méditation est également entrée de plainpied dans le champ médical. Des programmes spécifiques sont apparus pour prévenir les addictions, préparer à la naissance et à la parentalité ou gérer les troubles alimentaires. Cette dernière approche est même proposée dans le cadre de cures de thalassothérapie, comme à Concarneau. Enfin, de nombreuses techniques de développement personnel incluent aussi des exercices de méditation. Au risque de dévoyer un peu cette pratique. Dans une société qui court après la technologie et la performance, ce succès témoigne néanmoins d’une chose : notre besoin, humain, de prendre du recul !
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