Persévérer sans s'entêter
Chez les têtes de mule, l'obstination relève d'une seconde nature. Mais tout le monde a déjà fait preuve d'entêtement, un jour ou l'autre, à tort ou à raison. Pour ne pas confondre acharnement avec persévérance et se buter en vain, les élixirs floraux peuvent nous aider à voir clair en nous-mêmes.
« Il faut y croire. Quand on veut, on peut. » Ce genre de mantra incite à s’accrocher coûte que coûte à ses projets. Il en va de même avec les convictions, lorsqu’on les défend pour, dit-on, rester fidèle à soi-même. Avoir de la détermination est un signe de stabilité et d’opiniâtreté de bon aloi, mais si cela vire à l’entêtement, on risque de s’enfermer dans son propre piège, de lasser les autres et de s’isoler. Alors, jusqu’où persévérer ? Dans certaines situations, la réponse n’est pas évidente.
Se remettre en question
Pour beaucoup, la ténacité est une grande qualité, soulignant une confiance en soi inébranlable. Mais gare à l’orgueil mal placé ! C’est le message de la violette d’eau, dont les fleurs s’étagent tout au long de la tige. Au sommet, elles pourraient se croire au-dessus des autres, isolées sur leur piédestal. Or ses racines évoluent dans la vase, sorte d’humus aquatique qui la nourrit. Humus… comme humilité. Cet élixir ramène sur terre les vaniteux logés dans leur tour d’ivoire. Il aide les têtus à ne pas faire de ce trait de caractère un personnage dans lequel ils se complaisent. Car quand on n’en fait qu’à sa tête, on ne reconnaît pas ses torts, sûr que l’on est de maîtriser son sujet mieux que quiconque. On se montre sourd aux conseils d’autrui. Or rien n’est jamais acquis.
L’élixir de bourgeons de marronnier s’appuie sur le symbole d’ouverture et d’expansion de cette petite excroissance de l’arbre. Il donne la force de suivre son premier élan pour renouveler une expérience vécue, mais avec une capacité d’analyse qui laisse émerger un doute utile, celui qui ouvre des portes sur une autre façon d’affronter un projet ou un problème. Les perfectionnistes ont parfois intérêt à dévier leur route et à se faire plus « coulants », telle l’eau, élément fluide, jaillissant de la roche, par nature rigide. L’élixir fabriqué à partir de cette eau apporte la souplesse d’esprit qui permet d’aller jusqu’au bout, oui, mais avec pertinence. Et elle se situe là, la différence entre persévérance et entêtement.
Un optimisme raisonné
Pour mener sa barque ou ses discussions sans acharnement, mieux vaut donc réfléchir avant d’agir ou de parler. Ce qu’invite à faire l’élixir de citronnier, qui n’a pas sa pareille pour éclairer notre propre pensée, tout comme on verserait quelques gouttes de cet agrume dans son thé...
; pour l’éclaircir. Encore faut-il être capable d’écouter sa petite voix intérieure… C’est elle qui a raison ! Mais comment se « brancher » sur cette intuition vraie, venue du fond du cœur, sans faux-semblant ? La carotte sauvage, par sa signature, nous montre la voie. Ses fleurs blanches regroupées en ombelles portent au centre une tache rouge, comme si un insecte s’était posé là. Or, il s’agit d’une de ses fleurs qui se distingue ainsi par sa couleur. Son élixir indique la réalité des choses, en profondeur, afin de les considérer non plus tels qu’on aimerait les voir, mais comme elles sont véritablement.
Affronter ses peurs
Si les idéalistes peuvent y recourir, un autre élixir leur est toutefois destiné : celui de verveine. Ces personnes tiennent souvent leur ténacité d’un optimisme sans faille, à l’image du robuste système racinaire de cette plante auquel rien ne résiste. Certes, il faut toujours continuer à espérer que ce qu’on entreprend ou ce en quoi l’on croit soit juste, mais on peut s’appuyer sur ce positivisme pour poursuivre son chemin sans se buter.
Au fond, on s’accroche à de mauvais choix par peur de quelque chose. Mais de quoi ? Peur de l’échec ? Des conséquences sur soi ou sur son entourage ? C’est ce que l’élixir de tremble aide à déterminer. Sa fleur grise, ouatée, lunaire, nous rassure quand les voies alternatives semblent floues. Quand les mille questions que l’on se pose nous font trembler comme ses mille petites feuilles argentées, sensibles au moindre souffle d’air. Cet arbre bien décidé à grandir, droit comme un « I », nous donne de la hauteur de vue en toute sérénité.
Pour certaines personnes têtues, c’est clair : elles s’obstinent par crainte d’être jugées. « Si je changeais d’avis, on me trouverait versatile ou incompétente », se disent-elles. L’élixir de scléranthe permet de se recentrer et de réfléchir à la situation. Cette plante rampante qui s’allonge au ras de la terre à partir de deux tiges peut symboliser nos hésitations entre deux options. Mais ses fleurs s’accrochent de part et d’autre de la tige et, par leur vibration énergétique, transmettent la force de se situer au-dessus de ce que pourraient penser les autres.
Évidemment, reconsidérer son projet et entreprendre de nouvelles démarches nécessite quelques efforts. Et l’énergie dépensée dans leur détermination cloue sur place bien des entêtés. Le starter, en Fleur de Bach, est l’élixir de charme. À l’instar de la floraison soudaine et explosive de cet arbre, il aide à sortir de l’inertie et redonne de la créativité pour repartir du bon pied. Les efforts doivent être source de bonheur : continuer à suivre ses opinions ou ses projets est stimulant et constructif… tant que cela n’engendre pas de frustration ni n’entame la confiance en soi.
Le chêne, un sage résistant
Cet arbre, vénéré des druides qui cueillaient son gui et pratiquaient leur culte à l’abri de son feuillage, incarne la longévité et la robustesse. En dépit du lierre porteur de moult insectes et qui finit par l’étouffer ou des oiseaux bâtissant leur nid au creux de son tronc, ce géant aux bras immenses allonge ses branches encore et encore... Les autres êtres vivants se nourrissent à ses dépens, mais lui lutte et résiste. Obstinés, ses petits bourgeons ramassés patientent parfois des mois, voire des années, pour évoluer. Et puis, au bon moment, les fleurs femelles minuscules éclosent, arborant une teinte rouge vivifiante en récompense de cette ténacité. Le chêne nous envoie un message précieux : ne nous entêtons pas jusqu’à l’épuisement, mais préservons nos forces vitales pour voir éclore nos projets. Tout vient à point à qui sait attendre.
Auto-analyse
Êtes-vous têtu ? Par définition, celui qui fonce tout droit avec des œillères vers son objectif est généralement incapable de reconnaître qu’il l’est. Dès lors, comment choisir un élixir floral qui vous convient si vous ne vous sentez pas concerné ? Quelques critères sont à observer pour mener votre réflexion.
- Votre relation aux autres. A-t-on tendance à vous demander pourquoi vous vous entêtez toujours ? Avez-vous la fâcheuse manie de vous mettre à dos votre entourage ? Parfois, celui-ci n’essaie même plus de vous contredire. Par exemple, en couple, c’est vous qui décidez pour deux, car votre partenaire sait qu’il/elle ne parviendra pas à imposer ses choix.
- Vos expressions fétiches, telles « C’est rien, ça va le faire », « Y’a pas de soucis », « Ce n’est qu’une question de patience » ou encore « Il suffit d’enfoncer le clou » montrent que vous passez en force, sans voir l’impasse.
- Votre forme physique : vous êtes épuisé(e), mais luttez contre la fatigue. Vous avez des raideurs musculaires, souvent signes de tensions et du fait que vous forcez un peu trop. Selon certaines approches psychosomatiques, le genou représente symboliquement notre capacité à plier. Des douleurs ou une fracture touchant cette zone peuvent survenir pour dire stop quand l’entêtement génère de la culpabilité ou de la colère contre soi ou les autres. Un appel à la flexibilité.