Mère-fille , construire un lien équilibré
Mère et fille ont en commun la féminité, mais leur relation est toujours compliquée. Y compris à l’âge adulte. Fusionnelle, jalonnée de conflits ouverts ou inconscients, elle induit des tensions psychiques. Comment se positionner l’une par rapport à l’autre sans se blesser ? Les élixirs floraux poussent à réfléchir à ce jeu de miroir et à établir un lien fait d’amour et d’autonomie.
Elles sont capables à la fois de s’adorer et de se déchirer, de se confier des heures au téléphone et de s’envoyer des piques acérées au cours d’un repas. L’histoire que partagent une mère et sa fille se révèle complexe. Un garçon parvient souvent à couper le cordon en s’identifiant à son père. Une fille, elle, doit se construire sur le modèle maternel. Réciproquement, une mère qui a une fille évolue avec le sentiment de reproduire du « semblable »... tout en étant, elle aussi, la fille d’une mère ! Être soi est pour chaque femme une bataille truffée d’ambivalences. Certaines mettent à jour des souffrances lors d’une psychanalyse, d’autres abordent leurs difficultés par la médiation familiale, décryptent la nature de leurs relations au cours d’un stage de développement personnel ou à travers des lectures. Il faut du temps pour se comprendre... Les élixirs floraux, en plus d’aider à surmonter les crises émotionnelles, participent à cette démarche introspective.
Sortir de l’idéalisation
Ainsi, certaines mères restent possessives toute leur vie ! Ce besoin de rester fusionnelle avec sa fille permet de maintenir le fantasme que celle-ci est le prolongement de soi. Éloquente par sa forme et son nom, la fleur cœur de Marie s’adresse à ces mamans un peu invasives qui souffrent d’être séparées de leur enfant. Son élixir apprend à ne pas se sentir rejetée lorsque sa fille, devenue femme, prend ses distances. Elle parvient alors à l’accompagner dans sa vie d’adulte sans tristesse ni sentiment d’inutilité. Inversement, une fille se conforme parfois trop volontiers aux attentes de sa mère. Elle en accepte les caprices, rejette tout amant qui ne lui plaît pas, adopte un métier correspondant aux espoirs maternels... L’élixir de Red Grevillea, un arbuste endémique d’Australie, lui permet d’aller de l’avant sans se préoccuper de ce que pense sa mère. D’avoir de l’audace ! Ainsi, la « gentille fille » hypersensible aux critiques ou aux avis maternels découvre et assume sa propre voie.
Se libérer des influences diverses inutiles qui continuent d’interférer, c’est aussi le message d’une fleur andine révélée par la société chilienne Sylfos en collaboration avec Deva : Yerba Maté. Elle aide à rompre les cordons étouffants (y compris avec des aïeuls décédés) qui nous empêchent de nous inscrire dans le présent. En les amenant à vivre dans l’« ici et maintenant », elle peut convenir à ces couples mère-fille « copines » qui veulent à tout prix gommer les différences entre générations.
Reconnaître ses failles
Derrière l’amour filial, il y a toujours un peu de compétition. Elle a pu commencer...
à l’âge du complexe d’Œdipe lorsque la fillette cherche à séduire son père tout en entrant en rivalité avec sa mère. Adulte, le conflit peut virer à la jalousie. Une mère qui rabaisse sa fille n’en connaît pas toujours les raisons sous-jacentes : père absent ou trop complice avec la fille, mari qui ne la désire plus ? « Holly déverrouille le cœur », répond le Dr Bach qui vantait les vertus du houx pour apaiser les rancœurs ! En se débarrassant des comparaisons défavorables et autres pensées négatives, les mères parfois irascibles parviennent à transformer une haine non assumée en fierté pour leur fille.
Parfois, c’est un conflit transgénérationnel avec sa propre mère qui empêche certaines femmes critiques, égoïstes ou indifférentes d’exprimer leur tendresse. L’élixir d’alchémille argentée reconnecte à l’archétype de la mère éternelle et redonne la capacité d’aimer. Il procure une sensation de protection et d’amour inconditionnel à celles qui souffrent d’avoir été séparées trop tôt de leur mère (décès, mise sous couveuse ou abandon). Il fait d’ailleurs partie de ces élixirs agissant directement sur le lien mère-fille, comme celui de Bottel Brush, un arbrisseau du bush qui restaure aussi le sentiment de sécurité première donné par sa mère quand le lien n’a pas pu s’établir naturellement. Telle la maman qui tient la main pour traverser la route, cet élixir apporte son soutien lors des grands caps de la vie.
S’autoriser à être soi
Difficile d’être fille, difficile d’être mère ! Cette dernière doit notamment savoir être présente sans se sacrifier. Deux élixirs s’avèrent utiles : l’alchémille commune et le grenadier. Le premier développe l’investissement maternel et nourrit la féminité. Il est même recommandé après une grossesse pour atténuer les chocs que laisse l’accouchement sur les organes génitaux, car il aide à dépasser les sensations de perte, de manque ou de vide. Cette propriété est intéressante à tout âge pour s’épanouir en tant que femme autonome et mère « suffisamment bonne », selon l’expression du célèbre psychanalyste et pédiatre Donald Winnicott. Le grenadier, lui, aide à équilibrer vie familiale et personnelle. La crainte d’être fâchées (et abandonnées !) conduit certaines mères à nier leur féminité en renonçant à toute vie sexuelle. D’autres culpabilisent d’avoir privilégié leur métier et s’auto-reprochent de ne pas être assez complices avec leur fille. Cet élixir harmonise les deux pôles, autorisant un plein épanouissement. C’est avant tout leur propre féminité que mères et filles recherchent incessamment à travers leurs échanges !
Lys de Mariposa, chère maman
Le lys de Mariposa (Calochortus leichtlinii), dit « mariposa lily », éclot dans les forêts de conifères et les maquis californiens. Ses fleurs en forme de cloche à trois pétales peuvent se regrouper jusqu’à cinq en une grappe qui semble plutôt mal fixée sur sa tige. Ceci expliquerait-il que son élixir s’adresse aux enfants souffrant consciemment ou non d’un sentiment d’abandon, ainsi qu’aux mères incapables de donner de l’amour à leurs enfants faute d’en avoir elle-même reçu ? En tout cas, leur couleur blanche, rose ou bleue et leur toucher soyeux appelle à donner de la tendresse et à restaurer positivement le lien maternel. Toute en sensibilité, cette plante à bulbe invite à renouer avec l’archétype du modèle féminin : doux et nourricier.
Jeux de rôles
La famille est régie par des rôles inconscients que chacun joue ou rejoue malgré lui. Certaines thérapies s’emploient à les mettre en évidence. L’analyse transactionnelle, par exemple, invite à détecter trois états du moi mobilisés dans nos relations (l’enfant, le parent, l’adulte). La psychogénéalogie révèle les répétitions à l’œuvre dans la lignée familiale sur plusieurs générations. Il apparaît souvent que les relations mère-fille sont soumises à un principe de loyauté complexe tandis que la libération de la femme au XX esiècle oblige chacune à créer un rôle innovant, non calqué sur un modèle ancestral. Ces thérapies permettent de comprendre que mère et fille sont complémentaires plus que semblables, chacune ayant la possibilité de faire évoluer l’identité féminine.
Vibration féminine
La pierre de lune
Il se dégage une profonde délicatesse de ce minéral incolore, argenté ou blanc, teinté de reflets bleus. On dit de lui qu’il possède une vibration féminine. Ainsi, son élixir renvoie à notre dimension yin : celle de la lune et de son cycle, de l’intuition, de la réceptivité ou du lien affectueux. Il invite à développer cette sensibilité, notamment l’amour maternel. Il régit la zone du bassin et rééquilibre le cycle hormonal sur le plan physique, favorisant la fertilité lorsqu’un blocage émotionnel est en jeu. On peut aussi le poser sur le bas-ventre pour en chasser les tensions. Tout un symbole.