Des élixirs floraux pour la fierté et l'équilibre émotionnel
Voilà un sentiment difficile à cerner. Excessive, la fierté flirte avec l’arrogance ou la vantardise. À l’opposé, elle embarrasse les plus modestes qui peinent à dire « je suis fier ». Pour trouver le bon équilibre, arrêtons-nous sur ce qui fait notre valeur. Et forts de cette prise de conscience, regardons de quoi nous pouvons réellement tirer fierté.
Parce qu’elle relève de l’autosatisfaction, la fierté prête le flanc à la critique et à l’incompréhension. Le mot recouvre d’ailleurs plusieurs définitions, mettant en évidence la frontière ténue qui la sépare d’autres sentiments. Ainsi, ce vocable désigne le défaut des personnes qui affectent un air supérieur, la qualité de celles qui cultivent le sens de l’honneur ou la sensation de bonheur consécutive à une épreuve surmontée avec succès grâce à ses propres efforts. Tout dépend de quoi on se dit fier : de ses origines ou autre critère identitaire, de ses enfants, de travailler pour telle entreprise, de sa réussite à un examen ou d’une bonne action. La fierté légitime provient d’un élan du cœur. Il est bon de reconnaître ce sentiment et de le laisser émerger car il stimule l’audace et l’autonomie. Mais il faut le doser. Pourquoi ne pas recourir aux élixirs oraux dont la vocation est précisément de favoriser une expression authentique de soi ?
Une bonne estime de soi
Nous avons tous une réserve d’amour-propre. Mais certaines personnes humbles, mues par une petite voix intérieure, ne se donnent pas le droit de s’accorder de l’importance. L’élixir de tournesol, relié à l’image du père, symbole d’une présence affirmée et autoritaire, peut aider ces trop modestes à intégrer la nature rayonnante de ce végétal (il peut aussi à l’opposé modérer un ego trop fort). Le sentiment d’illégitimité qui entrave la fierté est souvent régi par un manque de confiance en soi, notamment chez ceux qui ont trop intégré les « tu n’arriveras jamais à rien » de leur entourage. Autre fleur solaire, le bouton d’or revalorise ces êtres vulnérables qui, en proie au doute, ont la sensation de compter pour du beurre. Ces timorés reprennent leur vie en main, peuvent à nouveau croire en leur potentiel et retrouver de la dignité.
Apprécier ses succès
Admettre qu’on a participé au succès d’une entreprise en s’attribuant un mérite justifié conduit d’ailleurs à développer des liens plus forts avec les autres. Quant aux plus sévères avec eux-mêmes, ils mettent la barre si haute qu’ils s’arrangent inconsciemment pour ne pas arriver à leurs fins. Et ils culpabilisent. « Pas de quoi être fier ! », se disent-ils, sans indulgence avec leurs failles. L’élixir de pin sylvestre les...
rendra plus complaisants. Si la fierté est parfois difficile à appréhender, c’est aussi parce qu’on la confond avec des émotions apparentées. Est-ce de la fierté ou de l’exaltation qui anime les supporters d’une équipe sportive ? La réussite scolaire d’un enfant est-elle un motif légitime de fierté pour ses parents ? Une personne fusionnelle se sent parfois investie d’un tel sentiment alors que les mérites reviennent à l’objet de leur amour inconditionnel. En prenant de la distance grâce à l’élixir de cœur de Marie, elles ne vivent plus dans l’espace émotionnel de l’autre. Elles restent à leur place, éprouvant alors de la joie ou de la gratitude, émotions plus appropriées.
Notons qu’on peut néanmoins être fier de ce que d’autres ont accompli si on a contribué, même indirectement, à leur victoire ! La notion de fierté suppose d’avoir donné de sa personne. Mais malgré leur investissement, certains pessimistes doutent de leur mérite. La gentiane est tout indiquée pour ces défaitistes qui, focalisés sur les déconvenues ayant jalonné le chemin de leur réussite, remettent en cause leur succès. Cet élixir leur donne de l’objectivité, une vision positive des événements et d’eux-mêmes. Pour ressentir de la fierté, il faut avoir un moral de vainqueur ! Un élixir tel que celui d’orme, apte à redonner de l’espoir quand on est au creux de la vague, est aussi le bienvenu pour reconquérir notre aptitude à être fier.
De l’ego, mais pas trop
Mais attention : quand la fierté devient un objectif recherché, elle sonne faux. Les personnes soucieuses de leur réputation, de l’image qu’elles renvoient, tombent ainsi facilement dans la vantardise. L’élixir de bruyère est celui des bavards qui racontent leur vie à tout-va. Il peut aussi convenir à ces hâbleurs prompts à louer leurs mérites de-ci de-là. Au fond, ces égocentrés craignent la solitude et sont en déficit d’estime de soi. Pour être véritablement authentique, la fierté doit découler d’une action. En ce sens, elle n’est pas non plus le fruit d’un statut. D’aucuns la confondent aisément avec un sentiment de supériorité.
Cap sur la violette d’eau ! Chez Bach, c’est l’élixir des orgueilleux qui prennent des airs hautains. Les ego surdimensionnés enclins à tout dénigrer autour d’eux disposent aussi du lis martagon pour reconnaître la valeur d’autrui. Ces tempéraments dominateurs qui défendent leurs intérêts sans se soucier des autres peuvent avoir tendance à faire les coqs et à bomber le torse. L’élixir de violette d’eau leur apporte le sens de la coopération. Être fier de soi ne signifie pas être prétentieux ni dédaigneux. C’est avant tout un sentiment intime qui donne de l’assurance, mais aussi du plaisir !
La violette d’eau, la tête haute
Appelée également hottonie des marais (Hottonia palustris), cette plante se retire dans son élément : l’eau. Une eau pure, dénuée de toute pollution. Ses feuilles aussi sont immergées, et ses racines fragiles, à peine ancrées dans la terre sauf à être contraintes de s’enfoncer dans la vase quand l’eau baisse durant l’été, peuvent aussi contribuer à évoquer une certaine modestie. Raffinée et indépendante, elle craint l’envahissement des autres plantes, reste dans son territoire et crée une distance. En mai-juin s’élève sur sa tige raide et nue une hampe orale comme lancée dans l’air. Oxygénante, la violette d’eau arbore fièrement ses grappes de fleurs aux pétales lilas et au cœur jaune. Fièrement, mais délicatement.
Fierté tricolore ?
Aux yeux des étrangers, le Français serait arrogant, râleur, mais aussi raffiné, romantique, cultivé... et chauvin ! Hélas, au dire d’observateurs de plus en plus nombreux, nous pratiquons aussi l’autodénigrement. Le pays des Lumières et des Droits de l’Homme garde une certaine aura sur le plan culturel et technologique, mais nous-mêmes serions désabusés. Halte au « déclinisme » ! Voilà que l’ancien ministre de la Culture Jack Lang envisage une fête de la « fierté française » pour restaurer notre capacité à nous sentir fiers de notre art de vivre. Expositions et manifestations mettraient en exergue « notre énergie, notre créativité et notre mémoire des cultures. » Mais à l’heure où les partis nationalistes montent en puissance, prenons garde à ne pas basculer dans une arrogance de mauvais aloi.
Valoriser ses atouts
L’héliodore
Du grec « hélios », soleil, et « dorêa », don, ce cristal aide naturellement à valoriser nos atouts. Son élixir est indiqué pour les personnes enclines à se dénigrer facilement. Il apporte confiance en soi afin de suivre ses objectifs tout en se pardonnant des erreurs. Antistress, il prodigue du courage et incite à cultiver une paix intérieure qui permet d’agir sans s’encombrer de gestes ou de pensées inutiles. Ainsi, cette pierre porteuse d’énergie solaire favorise une vision positive de soi permettant de s’affirmer. Sans tomber dans l’égocentrisme.