Jean-Claude Peretto : Cœur grenadine
À 55 ans, Jean-Claude Peretto change de vie et s’installe dans le Gard pour cultiver 4 000 grenadiers sur un terrain de dix hectares. Sept ans plus tard, ses fruits sont estampillés «Grenade de France» et produisent un jus bio et végan.
Après mon licenciement, j’ai quitté avec la région parisienne pour ma maison de domazan, dans le Gard. J’ai toujours aimé le jardinage et, soutenu par mon épouse Marie-José, j’ai envisagé une reconversion dans l’agriculture. J’ai opté pour le grenadier. Enfant, j’en ai toujours vu dans les jardins. Des fouilles archéologiques tendent d’ailleurs à prouver que le «Provence» est un cultivar endémique et des recherches m’ont confirmé que ce fruitier poussait dans la région Languedoc-Roussillon, qui exportait même des grenades au XIXe siècle.
En premier lieu, je me suis intéressé à une étude qui estime que la France est aujourd’hui le premier importateur de grenade d’Espagne, soit 3 500 tonnes par an. Un marché que, seul, je ne parviendrai jamais à satisfaire! Malgré mes...
arguments sur les débouchés potentiels, les banques n’ont pas suivi. J’ai donc autofinancé mon projet. Après m’être informé sur le mode de culture bio de la grenade en allant en Israël et en Espagne, j’ai rencontré des collectionneurs et des pépiniéristes de la région pour sélectionner les variétés. J’ai acheté dix hectares de terrain, commandé 4000 plants de Provence pour le jus et deux variétés de bouche aux grains souples et comestibles.
En octobre 2006, nous avons déposé la marque « Grenade de France ». En 2013, notre première vraie récolte a donné trente tonnes de fruits et 12000 bouteilles de jus, écoulées auprès de la centrale de distribution Satoriz. Je livre moi-même quelques Biocoop locales. Je me suis associé avec le vigneron bio Guillaume Renaud qui m’aide à fabriquer ce jus aux nombreuses vertus médicinales : c’est un antioxydant puissant qui réduit le cholestérol et les risques de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, ses bienfaits thérapeutiques semblent prometteurs sur les cancers du sein et de la prostate.
Les industries cosmétiques et pharmaceutiques s’intéressent aussi aux différentes composantes du fruit, notamment les graines, dont on extrait de l’huile pour la peau. Et j’ai bien l’intention de produire du vrai sirop de grenadine qui, en France, est exclusivement composé de fruits rouges... D’autant que la récolte 2015 s’avère prometteuse en qualité et en quantité !
À essayer. « Grenade de France » et vegan
Ce jus bio se distingue par son goût très doux, sans âpreté, et ce sans sucre ajouté. Il n’est pas clarifié avec des protéines animales (blanc d’œuf), ce qui lui vaut sa couleur sombre et son label vegan. Les bouteilles de 25 cl, consommation journalière recommandée, et de 50 cl garantissent la préservation des antioxydants.