Dossier
Un hiver sous haute protection (3/4)
Si certains ont déjà hâte de se retrouver en haut des pistes, d’autres redoutent les désagréments habituels de la saison froide. Comme chaque année, la prolifération de virus aura pour effet une multiplication des maladies respiratoires et des états grippaux. Mais devons-nous vraiment composer avec rhume, angine et moral en berne en attendant le retour de la belle saison ? Pas forcément !
Réagir aux premiers signaux
On a beau se prémunir, il peut tout de même arriver que la gorge commence à donner des signes d’irritation ou qu’un état grippal s’empare de nous tout à coup. La bonne nouvelle, c’est que si vous avez pris quelques mesures de prévention, rhume, bronchite et autre grippe seront d’autant moins virulents et passeront d’autant plus vite.
Observez autour de vous celles et ceux qui ne font rien, mais courent chez le médecin au moindre tressaillement : leur rhume ou leur état grippal prennent souvent une forme larvée et finissent par durer des semaines, malgré les médicaments (ou peut-être à cause d’eux ?). C’est que rhume et grippe ne se manifestent pas uniquement par hasard. Ils sont souvent aussi un moyen pour l’organisme de se nettoyer grâce à une forte et brève poussée de fièvre, ou d’exprimer sa fatigue et son besoin de repos. Dans tous les cas, dès les premiers signes, on aura recours à la vitamine C, naturelle bien entendu. Tous les processus métaboliques, en particulier ceux relatifs à l’immunité, sont plus efficaces avec un apport en vitamine C optimisé. Choisissez de préférence de l’acérola, et prenez-en de manière à totaliser entre 3 et 4 grammes de vitamine C quotidiennement pendant votre épisode maladif.
Comme les ennuis commencent le plus souvent au niveau du nez et de la gorge, autant agir tout de suite sans attendre que le mal ne gagne les bronches. Le réflexe de nettoyer un nez qui coule avec du sérum marin est maintenant assez courant, mais ce n’est pas forcément la meilleure solution. En effet, si les muqueuses sont déjà irritées, la solution saline va certes nettoyer et désencombrer sur l’instant, mais aussi irriter des muqueuses déjà inflammées, ce qui n’est pas idéal pour la suite. Même chose pour la gorge. La sauge officinale est un remède bien plus doux, et tout aussi efficace. Pour le nez, portez de l’eau à ébullition, puis préparez vous pour l’inhalation et incorporez quelques feuilles de sauge au dernier moment. Pour la gorge, infusez quelques feuilles de sauge dans de l’eau frémissante et, une fois l’infusion refroidie, gargarisez-vous 3 à 5 fois dans la journée. On pourra utiliser l’infusion en lavage de nez, en la coupant pour moitié avec du jus d’aloe vera ou l’aloe arborescens, pour leurs vertus antiseptiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes.
Une fois le refroidissement ou l’état grippal déclaré, le macérat de bourgeon d’aulne est intéressant en renfort, pour circonscrire les syndromes inflammatoires qui pourraient gagner la sphère ORL ou pulmonaire. Il minimise les risques de rhinite, rhino-pharyngite, bronchite et autre sinusite. Un adulte peut en prendre 15 gouttes plusieurs fois par jour, et un enfant également à raison de 1 goutte par kilo de poids corporel.
À faire - L’inhalation, toujours d’actualité
Un peu oubliée avec l’arrivée sur le marché des spécialités pharmaceutiques contre le rhume, l’inhalation reste pourtant bien plus efficace et surtout moins dangereuse.
Préparation
Dans un bol d’eau bouillante ou un inhalateur, verser 3 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus, antitussive et expectorante, 2 gouttes d’HE de lavande vraie, adoucissante et antispasmodique, et 1 goutte d’HE de thym, antibactérienne et antifongique. Essayez de tenir au moins 3 minutes. Répéter la manoeuvre 3 fois par jour. En général, 3 jours suffisent pour aller beaucoup mieux.
Attention les personnes aux peaux sensibles et couperosées se tiendront un peu en retrait du bol.
L’ajowan, un remède de cheval
L’HE d’ajowan (Trachyspermum ammi) présente peut-être le spectre d’action le plus large par sa puissance antivirale, antibactérienne et antifongique. Très riche en phénols, elle est préconisée en cas d’infection sévère et de forte fièvre. Tenez-vous en à une utilisation externe exclusivement, toujours diluée à 5 % au moins dans une huile végétale, et à partir de 7 ans seulement. L’ajowan est un tonique physique, mental et même sexuel, qui instille courage et enthousiasme selon la médecine ayurvédique. Appliquer quelques gouttes en massage sur le haut du dos, le plexus solaire et les ganglions de la gorge.