La pulmonaire : le grand air des sous-bois
L'hiver et son cortège d'affections de la sphère ORL nous incitent fortement à boire quelques bienfaisantes infusions... C'est la période idéale pour redécouvrir la pulmonaire, si utile quand les mouchoirs, bonnets et cache-nez sont de sortie.
Elle colonise les bordures de chemins en forêt, les clairières et les buissons. Pour l’implanter dans votre jardin, prélevez-en une touffe après la floraison, ou bien semez-la.
Où ?
Sa préférence va à une exposition à l’ombre ou semi-ombragée, mais surtout pas le plein soleil. Elle a besoin d’une terre plutôt humifère, voir un peu acide. Cette plante tapissante d’une vingtaine de centimètres de haut sera parfaitement installée sous des arbres.
Quand ?
La pulmonaire se plante au printemps. Les feuilles seront prélevées en été et peuvent être utilisées fraîches ou sèches. Les feuilles contiennent de la résine, de la saponine, du tanin, de la silice et des sels minéraux et doivent être séchées rapidement car sinon, la pourriture risque de se développer. Un séchage rapide, sur une plaque en métal, au-dessus d’un radiateur ou dans un four tiède (th. 1), lui conservera toutes ses propriétés, mais vous pouvez aussi suspendre la pulmonaire en petits bouquets dans un endroit chaud, sec et aéré. Ne mélangez pas feuilles et fleurs : ces dernières séchant beaucoup plus rapidement et facilement.
Comment ?
Vous trouverez la variété officinale en godets dans les pépinières spécialisées (il existe aussi des variétés horticoles, sans intérêt thérapeutique). On peut aussi la semer directement sur place, au début du printemps. Elle fleurira l’année suivante. Il est également très facile d’en prélever dans la nature, après la floraison, en divisant une touffe bien installée. La pulmonaire est une plante qui est rarement attaquée par les maladies ou les prédateurs, cependant, il faut que le sol lui convienne. Chez moi, la terre est argilocalcaire. Après trois tentatives (deux achats de plants en godets et un prélèvement dans la nature) j’ai dû renoncer à acclimater la charmante pulmonaire dans mon jardin. Elle chlorosait, dépérissait et a fini par disparaître.
Le tour de main de l’herboriste
- Infusion contre les rhumes d’hiver touchant la sphère ORL
Une cuillère à soupe de feuilles sèche par tasse d’eau, à laisser infuser 7 à 8 minutes. Boire 3 ou 4 tasses par jour. Poursuivre le traitement jusqu’à amélioration des symptômes. Il n’y a pas de contre-indication.
- Décoction sur la peau sèche
Décoction corsée : 60 g de pulmonaire pour un demi-litre d’eau.
- Mettez les feuilles dans l’eau froide. Amenez à ébullition, faites bouillir 3 minutes.
- Couvrez et arrêtez la source de chaleur. Laissez infuser 20 minutes.
- Filtrez.
Utilisez cette lotion pour vos soins du visage, matin et soir, mais aussi sur les engelures. Se conserve 3 jours au réfrigérateur.
- Cataplasme sur les dartres
Réduire en bouillie un bouquet de feuilles fraîches (sèches, elles sont plus astringentes). Enduire la partie à traiter (dartres et zones de peau très sèches). Couvrez avec des compresses. Laissez agir 30 minutes avant de retirer. Réitérer chaque jour, autant de fois que nécessaire.