Préférez le basilic sacré
Vous avez dit médicinal ?
Que le tulsi me pardonne de présenter en si peu de lignes toutes ses propriétés ! Parlons tout d’abord de ses qualités contre le stress chronique amenant un état que je qualifie de « brouillard mental ». Sous l’assaut constant de l’adrénaline et du cortisol, bringuebalé par les yoyos glycémiques qui s’ensuivent, le cerveau ne fonctionne plus clairement. Il « multitâche » d’une manière brouillonne et imprévisible. Le basilic sacré, pris en infusion de plante fraîche tous les jours pendant plusieurs semaines, a une action adaptogène. Il calme l’axe hypophyse-hypothalamus-surrénales et régule le taux de cortisol. Par ailleurs, le basilic sacré est une excellente plante de fond contre la rhinite allergique. Vous commencerez à boire l’infusion 2 à 3 semaines avant l’arrivée des premiers pollens. Comme le basilic culinaire, c’est une plante remarquable pour la régulation de la glycémie sanguine. Les études confirment cette propriété, que l’on soit à jeun ou que l’on vienne de manger. Il redonne à nos cellules une meilleure sensibilité à l’insuline. Je ne saurais trop vous conseiller une petite infusion concentrée juste après les repas. D’ailleurs, le tulsi réduit aussi les fermentations et calme les crampes intestinales. L’infusion est bien acceptée par les enfants.
Annuel ou vivace ?
Je ne vais pas m’attarder sur le semis, car il faut procéder de la même façon que le basilic culinaire, c’est-à-dire au printemps, lorsque les risques de gelée sont écartés. Couvrez à peine les graines de terre. Tassez bien et gardez humide jusqu’à la germination. Pour la suite tout dépend si vous avez semé des graines de basilic sacré annuel (Ocimum sanctum) ou des graines de basilic vivace (O. gratissimum).
Un peu d’espace
L’annuel germe très facilement et produit une grande quantité de feuilles et de fleurs. Il est trapu, de forme compacte et demande un certain espace pour bien se développer. Ne laissez qu’un plant par pot. Pour la pleine terre, espacez vos plants de 30 cm. Il produit une grande quantité de fleurs et se ressème avec abondance.
Disponible toute l’année
Le vivace germe moins facilement. Il produit moins de feuilles et elles sont moins tendres. Il prend de la hauteur, mais reste plus étroit et longiligne. Gardez trois plants par pot, ou cultivez serré en pleine terre. Il est un peu moins aromatique, un peu plus amer. En revanche, il a un avantage non négligeable : il reste disponible douze mois sur douze.
Entretien
Les deux espèces ne sont guère exigeantes en eau. En revanche, gardez-les en plein soleil, dans une terre normale qui draine bien. Attention de ne pas trop les laisser à l’humidité. Attention aussi aux chenilles et aux pucerons. Si vous voulez retrouver votre basilic vivace l’année suivante, n’oubliez pas de le rentrer durant les mois les plus froids de l’hiver. Et gardez-le devant une fenêtre bien ensoleillée.
À chacun ses goûts
Le goût des plantes nous en dit beaucoup sur leurs propriétés. Voici ce qu’il en est des deux cousins Ocimum sanctum et Ocimum gratissimum.
- Le basilic sacré est plus aromatique, plus épicé, légèrement poivré. Un peu à la manière d’un épice, il est plus énergétique, favorisant une meilleure circulation périphérique avec un léger effet fluidifiant sur le sang. En infusion chaude, il aura un effet réchauffant chez la personne ayant souvent froid aux extrémités.
- Le basilic vivace est plus amer et moins épicé. En plus de ses effets adaptogènes, il agit comme léger tonique des sécrétions gastriques et des muscles lisses, tout à fait indiqué chez la personne souffrant de digestion atonique. Il est aussi légèrement stimulant et protecteur du foie.