Le lis blanc embellit la peau
Fleur ornementale immaculée dotée d'un parfum suave et envoûtant, le lis blanc (Lilium candidum) se distingue par sa grâce et sa beauté. Porteur de nombreux symboles (pureté, innocence, fertilité, etc.), il figure dans les écrits anciens et a inspiré les plus grands poètes. Cependant, cette « fleur des fleurs » recèle bien des vertus à la fois médicinales et cosmétiques à (re)découvrir sans tarder…
Au jardin
La culture du lis est très facile. Bien que son semis soit possible (mais il faudra attendre plusieurs années avant la floraison), la méthode la plus simple est de planter son bulbe. Pour s'épanouir au jardin, le lis exige beaucoup de luminosité, du soleil et une terre riche bien drainée. Bien installé, il formera progressivement d'imposants massifs.
Plantation
Elle s'effectue en août ou septembre durant la période de repos des bulbes, pour une floraison en juin-juillet l'année suivante. Commencer par bien ameublir la terre sur au moins 25 cm de profondeur en ajoutant du compost ; enlevez les gros cailloux, terminez en griffant le sol. Plantez les bulbes à 2 ou 3 cm de la surface du sol en prévoyant un espace de 30 à 40 cm entre chaque bulbe. Recouvrez avec la terre puis tassez juste assez pour éviter les poches d'air. Arrosez modérément.
Entretien
Surveillez le début de la végétation car les limaces en sont friandes ! Pour les repousser, entourez le lis de marc de café ou de coquilles d'œufs brisées. Un autre prédateur fait des ravages : le criocère du lis, reconnaissable à sa couleur rouge. Préventivement, vous pouvez planter de l'armoise ou de la tanaisie près de vos lis. Enlevez les larves et les insectes manuellement – ce qui n'est pas chose facile… Dans ce cas, pulvérisez une décoction de tanaisie sur le feuillage ou un mélange constitué d'eau (500 ml), d'huile de neem (30 ml) et d'un peu de savon noir. Enfin, le lis redoute l'excès d'humidité. Au cours des arrosages, attention de ne pas mouiller les fleurs dont la blancheur vire alors à la couleur rouille.
Multiplication
Elle s'accomplit aisément pendant la période de repos lorsque les feuilles sont fanées. Déterrez un gros bulbe et prélevez quelques bulbilles sur le pourtour du bulbe, en veillant à les replanter aussitôt. S'il n'y a pas de bulbilles encore formées, séparez délicatement quelques écailles à la circonférence du bulbe que vous replanterez aussitôt en mini-serre dans un terreau léger mélangé à du sable. Disposez les écailles verticalement en les enfonçant seulement à la moitié de leur hauteur. Recouvrir la mini-serre et laissez en place environ trois semaines jusqu'à la formation des bulbilles et de leurs racines que vous détacherez très précautionneusement. Repiquez chaque bulbille peu...
profondément dans un pot en terre légère. Arrosez en pluie. Vous les planterez en pleine terre, la saison suivante. Les bulbes peuvent être prélevés à tout moment pour l'usage médicinal.
Ce que dit la science
Les qualités médicinales du lis blanc se sont développées par le biais de ses usages populaires qui l'ont rendu célèbre grâce à quelques préparations fabriquées avec les pétales et les bulbes. Bien que ces pratiques de soin soient tombées en désuétude, leur efficacité bien réelle incite à les redécouvrir ! Les atouts thérapeutiques du lis blanc n'ont pas fait l'objet de beaucoup d'études scientifiques. Cependant, on lui attribue des propriétés antiseptiques, antifungiques, cicatrisantes, émollientes et vulnéraires, en lien avec sa composition chimique (flavonoïdes, tanins, saponosides et huile essentielle). D'autre part, des propriétés antitumorales (sur des cellules de cancer du sein) ont été décrites et étudiées in vitro ; ces propriétés seraient corrélées à des principes actifs isolés (polysaccharides et alcaloïdes). Récemment, d'autres études (in vitro aussi) portant sur des extraits alcooliques de feuilles et de bulbe (riches en flavonoïdes et composés aromatiques volatils) ont permis de confirmer l'action anti-inflammatoire du lis blanc (via une modulation des cytokines interleukines IL6 et IL8) et de valider une activité antidiabétique très intéressante car d'une efficacité jugée supérieure à celle de l'insuline. Ainsi, de nombreux composés du lis blanc pourraient être promus à un bel avenir thérapeutique.
Attention
Le parfum des lis est rapidement entêtant, notamment dans une pièce fermée, occasionnant chez les personnes sensibles des maux de tête, des vertiges ou des malaises.
À l'atelier
Il fut un temps où chaque famille détenait dans ses placards un bocal dans lequel avaient macéré les pétales de lis blanc et s'en servait facilement pour soigner les petites lésions cutanées. Voici deux façons de le préparer pour profiter au mieux des propriétés du lys en fonction de la nature de la blessure.
Macérat huileux de lis
- Après avoir coupé les fleurs bien épanouies (les puristes le font en lune décroissante), mettez de côté les pétales en veillant à ce qu'ils soient sans tache ou sans pollen. Déposez-en une belle poignée dans un bocal de verre blanc.
- Versez dessus l'huile végétale bio (abricot, amande douce, jojoba, olive, rosier muscat, ou tournesol) de façon à recouvrir complètement les pétales. Fermez le récipient. Laissez macérer trois semaines en agitant de temps en temps.
- Vous pouvez laisser les pétales dans l'huile et les retirer au fur et à mesure de vos besoins. En revanche, n'en préparez pas trop d'avance car il faudra renouveler votre fabrication chaque année. Vous pouvez également filtrer le macérat et ne garder que l'huile qui aura les mêmes propriétés vulnéraires.
Mode d'emploi : Appliquez 1 pétale de lis ou un peu d'huile de lis sur toutes les lésions type brûlures légères, gerçures, crevasses, engelures ou encore sur les
Eau-de-vie de lis
- Déposez les pétales frais entiers (non coupés), sans attendre leur flétrissement – les principes actifs du lis blanc sont volatils – dans un bocal de verre à fermeture hermétique (type bocal de stérilisation).
- Ajoutez l'alcool de fruit (de préférence non coloré, à 40 ou 45 °) jusqu'en haut du récipient en recouvrant généreusement tous les pétales. Fermez et laissez agir (au minimum trois semaines). Conservez à l'abri de la lumière.
- Lorsque les pétales deviennent translucides, c'est le signe que la préparation est prête à l'emploi. Entreposez le bocal dans votre armoire à pharmacie afin de l'avoir sous la main.
Mode d'emploi : Sortir un pétale de lis du bocal en l'égouttant délicatement et le déposer sur la plaie (même si celle-ci suppure) ou la blessure. Maintenez jusqu'au lendemain à l'aide d'un tissu blanc souple. Ça pique un peu mais le résultat est là !
Autres préparations
Une lotion de beauté antirides
Versez 200 ml d'eau bouillante sur 12 pétales de lis frais et laissez infuser deux heures avant de filtrer. La lotion refroidie, à utiliser matin et soir, se conserve quelques jours dans le réfrigérateur.
Variante : ajoutez, en plus, une quantité équivalente en pétales de rose avant de procéder à l'infusion.
Un cataplasme anti-inflammatoire
Autrefois, le bulbe de lis était la partie la plus employée. Rendu comestible par la cuisson, il était réputé en interne comme diurétique et expectorant. Toutefois, l'usage externe restait le plus courant. Le bulbe était cuit sous la cendre, entouré d'un papier mouillé ou cuit dans l'eau ou dans du lait avant d'être écrasé et pilé. Appliqué en cataplasme chaud, il permet de traiter les inflammations et contusions cutanées, mais aussi de hâter la maturation et la cicatrisation des abcès, furoncles, panaris, cors, etc.