Les monocultures, proies des phytovirus
Les végétaux, comme les humains, sont victimes de virus. Or, les maladies virales représentent 50 % des maladies émergentes chez les plantes ! Mosaïque du tabac, virus X de la pomme de terre, sharka qui dévaste les arbres du genre Prunus… Comment appréhender ces épidémies contre lesquelles les agriculteurs n’ont pas de moyen de lutte ? Un chercheur français du CIRAD (Centre international de recherche agronomique pour le développement) a étudié ces phytovirus et a enfin vérifié une hypothèse ancienne : les plantes cultivées sont plus fréquemment infectées que les végétaux « sauvages » du fait de la concentration au même endroit d’individus ayant le même patrimoine génétique. Parallèlement, il a découvert que les familles de virus étaient les mêmes dans les deux écosystèmes, cultivé et naturel : il s’échange donc des virus entre les deux milieux. Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette étude : aux monocultures, préférons les cultures en mélange comme le préconise la permaculture. Il serait également judicieux d’étudier les virus présents dans les populations végétales naturelles bordant les parcelles agricoles pour mieux anticiper l’émergence des maladies virales en agriculture.