Les cueilleurs se dotent d’une charte
L’Association française des professionnels de la cueillette des plantes sauvages (AFC) vient de publier sa charte professionnelle. Consultable sur son site, elle aborde quatre thèmes : la protection de la ressource, le respect de la réglementation, les savoirs et savoir-faire et la déontologie du métier. « La charte a été écrite par et pour les cueilleurs, commente Thomas Echantillac, président de l’AFC, qui poursuit : Elle montre que nous sommes conscients de notre responsabilité sur la biodiversité. » Avec la demande croissante en ingrédients végétaux de la part des consommateurs, les industriels recherchent de plus en plus de matière première et poussent certains cueilleurs à surexploiter les ressources naturelles. Deux plantes sont particulièrement menacées : l’arnica et la gentiane. L’AFC, composée d’une cinquantaine de professionnels qui font de la cueillette leur activité principale, vient donc de donner un cadre à cette exploitation du végétal.
En plus de la charte, l’AFC a produit cinq fiches techniques de plantes. Il reste encore beaucoup de travail en ce sens puisqu’environ 750 espèces végétales différentes sont cueillies en France ! « Ces documents sont le fruit d’enquêtes de terrain qui rendent compte de nos pratiques actuelles », explique Thomas Echantillac. L’association a aussi mis en ligne une fiche intitulée « S’installer en tant que cueilleur ? » : elle répond aux interrogations de jeunes ou de personnes en reconversion, attirés par la nature. Ces avancées n’auraient pas été possibles sans le projet FloreS, une « recherche-action » financée par l’université de Lausanne (Suisse) et la Fondation d’entreprise Hermès. « Pendant quatre années, nous avons permis à ces professionnels isolés les uns des autres de se rencontrer, de définir les valeurs qu’ils partagent ou encore de lister les bonnes et les mauvaises pratiques », raconte Claire Julliand, coordinatrice du projet FloreS. Prochain grand chantier pour l’AFC : créer un label. « Pour les cueilleurs qui vivent totalement ou en partie de la cueillette, le respect de la ressource est aussi important que la reconnaissance de leur éthique », estime Claire Julliand. À venir aussi, des ateliers de sensibilisation du grand public. www.cueillettes-pro.org