La nouvelle réglementation bio
Après quatre ans de négociations, le texte de la réglementation de l’agriculture biologique donnant droit au label AB a été approuvé le 20 novembre par le Conseil des ministres de l’Union européenne. Le résultat se révèle mitigé. « On est passés à côté d’un texte vraiment catastrophique, mais le compromis trouvé est décevant sur plusieurs points », indique Fiona Marty, chargée des affaires européennes à la FNAB. Des avancées ont tout de même vu le jour : les petits paysans pourront ainsi utiliser des variétés anciennes hors catalogue, tandis que les coûts de la certification pourront être mutualisés. Cependant, plusieurs éléments entachent le texte. Ainsi, dans une même ferme, des parcelles en conventionnel et d’autres en bio peuvent toujours cohabiter : c’est ce qu’on appelle la « mixité ». L’autre sujet de désaccord concerne les adjuvants et coformulants, produits que l’on ajoute aux pesticides pour augmenter leur efficacité. D’une liste fermée, on passe à une autorisation générale, car l’agriculture bio pourra aussi utiliser ceux acceptés en agriculture conventionnelle. Enfin, la question de la quantité de résidus de pesticides dans les produits n’a pas été tranchée. L’idée d’un seuil à ne pas dépasser reste difficile à mettre en place, plusieurs études montrant que la contamination ne vient pas seulement des agriculteurs eux-mêmes, mais aussi de l’environnement.