La longue évolution des fleurs
Des chercheurs de l’Inra viennent de reconstituer le génome de l’ancêtre commun des plantes à fleurs. Ainsi, ce sont 20 000 gènes communs qui commandent les fonctions élémentaires des plantes. L’étude apporte un éclairage sur l’adaptabilité de ces plantes, capables de dupliquer leur génome et donc d’avoir plusieurs copies de leur patrimoine génétique. Ainsi, le blé tel qu’on le connaît aujourd’hui possèderait trois copies du génome ancestral des céréales. C’est, selon le chercheur Jérôme Salse, ce qui expliquerait la remarquable capacité d’adaptation des plantes à fleurs et leur évolution rapide : elles représentent 90 % des espèces végétales sur Terre. Ce travail a également permis de dater l’émergence de l’ancêtre commun des plantes à fleurs : -214 millions d’années. Fait étonnant car la plus vieille plante recensée aujourd’hui n’a « que » 127 millions d’années. Selon Marc-André Selosse, professeur au Muséum d’Histoire naturelle, « les plantes à fleurs sont plus anciennes qu’on ne le pense ; leur existence est restée confinée à des niches écologiques jusqu’à ce que les conditions favorables à leur développement soient réunies ». Les fleurs n’ont pas encore dévoilé tous leurs secrets.