28 000 médicinales fleurissent dans le monde
Pois mascate, Mucuna pruriens. Selon une institution botanique anglaise, plus de 28 000 plantes médicinales sont couramment utilisées dans le monde. Des milliers de nouvelles espèces viennent grossir chaque année cet immense réservoir de traitements, dont nous sommes loin d’exploiter tout le potentiel.
Dans le monde, 28 187 plantes médicinales sont couramment utilisées. Ce chiffre provient du rapport « État des plantes du monde », publié fin mai par les jardins botaniques royaux de Kew, au Royaume-Uni. Cette institution botanique a en effet répertorié l’ensemble des noms utilisés pour chaque plante afin de comptabiliser le nombre total d’espèces. « L’utilisation de plantes issues des médecines traditionnelles progresse depuis une décennie. Dans de nombreux pays, on a recours aux plantes pour les soins de base », rappelle Kathy Willis, coordinatrice du rapport. C’est le cas en Asie, Afrique et Amérique du Sud, mais aussi en Europe. Un rapport de l’OMS note qu’en Allemagne, 90 % de la population utilise les plantes en plus de la médecine allopathique. Selon les recherches des jardins botaniques de Kew, la médecine traditionnelle chinoise – où la pharmacopée à base de plantes occupe une place importante – représentait un marché de plus de 83 milliards de dollars en 2012.
« Certes, il faut se montrer prudent avec les chiffres, mais la tendance est bien à l’augmentation d’un marché déjà très important aujourd’hui », reprend Kathy Willis. Étonnamment, pourtant, seules 4 478 espèces dans le monde sont citées dans des revues médicales, tandis que peu sont intégrées dans les différentes pharmacopées des pays. Les populations utilisent donc les plantes sans qu’elles soient transformées en médicaments.
La logique pharmaceutique peut expliquer ce constat. Ainsi, si les molécules actives d’une plante sont jugées insuffisamment efficaces pour produire un médicament, la plante sera mise de côté. « Sur 1 000 plantes dites médicinales utilisées par les peuples indigènes, une seule pourrait faire l’objet d’un médicament », estime Olivier Escuder, expert flore du Muséum national d’histoire naturelle. Le critère de la rentabilité est souvent mis en avant.
Des milliers de nouvelles espèces viennent grossir chaque année cet immense réservoir de traitements, dont nous sommes loin d’exploiter tout le potentiel. testant les utilisations médicinales de nombreuses plantes. « La Chine est dans le top 3 de l’identification de nouvelles espèces », commente Kathy Willis.
Chaque année, on découvre de nouvelles plantes, parmi lesquelles certaines se révèlent fabuleuses comme médicinales. Au nombre des trouvailles récentes, neuf espèces du genre Mucuna, découvertes au Mexique et en Équateur, ainsi qu’à Bornéo, en Nouvelle-Guinée et aux Philippines, pourraient se révéler intéressantes pour le traitement de la maladie de Parkinson. Dans le rapport 2017, l’équipe de Kew indique que 1 730 espèces ont été décrites et nommées durant l’année 2016. « On découvre et décrit entre 1 500 et 2 000 espèces chaque année. Cela varie en fonction du nombre d’expéditions réalisées », rappelle Olivier Escuder. « L’hypothèse actuelle est qu’il doit rester environ 50 000 espèces végétales à découvrir. »