Réchauffement climatique : les plantes montent en haut des montagnes
Pour échapper au réchauffement climatique, les plantes migrent en haut des cimes. Une grosse étude qui vient d’être publiée dans la revue Nature permet d’en prendre la mesure. Une cinquantaine de chercheurs européens ont en effet compilé toutes les données disponibles sur les plantes recensées sur 300 sommets européens, dont les Alpes ou les Carpates, depuis 145 ans. Or, dans 87 % des cas, le nombre d’espèces présentes sur les sommets s’est accru. Mais ce n’est pas tout : les chercheurs ont aussi remarqué une grande accélération du phénomène. Par exemple, entre 1957 et 1966, les domaines d’altitude ont accueilli une espèce végétale supplémentaire, mais, entre 2007 et 2016, ce sont cinq espèces qui ont migré, à cause de la hausse des températures de 2 à 3 degrés observée dans certains massifs. Le chercheur au CNRS Jonathan Lenoir explique que l’accroissement de la biodiversité aux sommets pourrait, à terme, faire « craindre que la compétition entre les plantes colonisatrices et les plantes du milieu alpin ne se fasse au détriment de ces dernières et n’entraîne l’extinction de certaines d’entre elles ». Et c’est tout l’écosystème montagnard qui est menacé, car, si les plantes des montagnes peuvent encore se réfugier au sommet des montagnes, quelle échappatoire au-delà ?