Qat: une euphorie coûteuse en eau
Le qat (Catha edulis) commence à poser un sérieux problème au Yémen car sa culture absorbe près de 60 % des ressources hydriques du pays, vidant peu à peu les nappes phréatiques. Quand on sait que chaque Yéménite ne dispose que de 120 m3 d’eau par an (2 % de la moyenne mondiale), on comprend l’inquiétude des autorités. Le qat est une plante venue d’Éthiopie dont la culture et la consommation se sont répandues à partir du XVe siècle dans une partie du monde arabe, en particulier dans l’actuel Yémen. Sa feuille, riche en alcaloïdes, a des propriétés euphorisantes et stimulantes comparables aux amphétamines, elle est mâchées longuement, à l’instar des feuilles de coca en Amérique du Sud. Sa consommation a considérablement augmenté ces dernières années, au point d’occuper 12 % des terres arables du pays. La culture du qat rapportant quatre fois plus que toute autre culture, le gouvernement n’a pas réussi à ce jour à la juguler ni à limiter le développement de forages de puits illégaux.