Sénat
Mission d’information
sur l’avenir de l’herboristerie
Une mission d’information du Sénat va plancher sur l’avenir de l’herboristerie, profession dont le diplôme a été supprimé en 1941. Présent ce week-end au Congrès des herboristes à Bayonne, le sénateur Joël Labbé en a présenté les grands objectifs. Il remettra son rapport en septembre.
Les choses sont-elles en train de bouger pour redonner enfin un statut officiel aux herboristes ? « Nous allons remettre à plat tous les enjeux de l’herboristerie de façon à avancer pas à pas vers un consensus et redonner un cadre légal à l’exercice de cette profession », nous a confirmé le sénateur écologiste Joël Labbé.
C’est à son initiative qu’une mission d’information vient de voir le jour au Sénat, sur le thème « L’herboristerie et les plantes médicinales, des métiers et des filières d’avenir ». Constituée de 27 membres de différentes obédiences politiques sous la présidence de Corinne Imbert, sénatrice LR de Charente-Maritime, la mission va, dans les semaines qui viennent, procéder à une série d’auditions de professionnels : producteurs, herboristes de comptoir, pharmaciens, etc.
« Jusqu’à fin juillet, l’objectif est de bien cerner les différents aspects de la problématique en regardant aussi la situation spécifique outre-mer, par exemple à La Réunion ou en Guyane, qui connaissent une tradition spécifique de la médecine par les plantes. Il me semble aussi important d’auditionner les professionnels des pays qui ont trouvé une solution. Je pense au Canada, à la Belgique et à l’Allemagne, où l’herboristerie bénéficie d’un vrai statut », précise Joël Labbé, qui sera également le rapporteur de la mission.
Les pharmaciens sont contre
Les enjeux agro-économiques devront aussi être évoqués car, comme le rappelle le sénateur, « 80 % des herbes médicinales sont importées actuellement ». Enfin, des équilibres professionnels seront analysés finement.
On le sait, le Conseil de l’Ordre des pharmaciens a manifesté plusieurs fois son opposition à la renaissance de la profession d’herboriste. Se pose la question du niveau de formation jugé nécessaire pour répondre à la demande croissante de conseils de la part des consommateurs. De l’eau a coulé sous les ponts depuis la suppression du diplôme d’herboriste en 1941 !
Bref, beaucoup d’investigations sont nécessaires, et le sujet est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Rappelons d’ailleurs que plusieurs tentatives précédentes n’ont pas abouti, notamment celle du sénateur PS Jean-Luc Fichet, qui apportera sa contribution puisqu’il fait partie du bureau de la Mission.
« Il y a urgence, souligne le sénateur Labbé, car cette démarche ne peut être dissociée de la problématique plus large du réchauffement climatique et des problèmes de la biodiversité. » La volonté étant, semble-t-il, au rendez-vous, gageons que ce travail en amont permettra d’avancer. Le rapport doit être rendu en septembre.