Premier feu vert pour le cannabis thérapeutique
Un comité d’experts scientifiques mandaté par l’ANSM a jugé « pertinent » d’autoriser le cannabis à but thérapeutique dans le traitement de certaines maladies.
Déjà autorisé à des fins médicales au sein de 22 pays de l’Union Européenne, l’usage du cannabis pourrait être prochainement légalisé en France. C'est en tout cas ce qu'a recommandé ce jeudi le Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) créé début septembre par l'Agence française de sécurité du médicament (ANSM). Cette réflexion s’inscrit dans l’optique d’évaluer l’intérêt du cannabis thérapeutique. Un sujet sur lequel la ministre de la santé Agnès Buzyn s’est montrée favorable.
Treize personnalités neutres du monde de la santé se sont réunies pour trancher sur la question. Après avoir décrypté les études, entendu les malades et le corps médical, les experts ont jugé pertinent l’usage thérapeutique du cannabis dans les cas suivants : douleurs réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d'épilepsie, des soins de support en oncologie, des situations palliatives et les contractions musculaires affectant les malades de sclérose en plaques.
Sous forme de gélules, tisanes et suppositoires
La voie d’administration fumée ne sera pas celle envisagée pour l’usage du cannabis thérapeutique. En effet, la consommation de joint est jugée dangereuse et toxique pour les poumons, en plus d’être incohérente avec la lutte contre le tabagisme. Dans le cas ou le cannabis thérapeutique est autorisé, ce serait donc sous forme de gélules, de tisanes ou suppositoires.
Le comité d’experts a également abordé la question du suivi des patients traités par le cannabis médical, afin de s’assurer du bénéfice de la consommation de ce dernier, ou au contraire, de ses risques et effets indésirables.
Une autorisation prévue pour 2019
L’ANSM doit rendre sa décision finale d’ici septembre prochain. Le traitement ne devrait donc pas être disponible avant fin 2019. Reste également à régler la question de la prescription, de la procuration et du remboursement éventuel du cannabis thérapeutique. Résultat, les patients devront encore attendre quelques mois avant de pouvoir être soulagés grâce au cannabis médical.