Une plante carnivore contre le frelon asiatique
Si les plantes ont la faculté de préserver la vie, elles peuvent aussi avoir celle de l’ôter, et parfois à bon escient. C’est le cas de la Sarracenia, une plante carnivore originaire d’Amérique du Nord capable d’attirer et de tuer en quantité des frelons asiatiques, un fléau installé sur 70 % du territoire français. Cette découverte fortuite a été faite à l’automne dernier au Jardin des plantes de Nantes. Sarracenia serait ainsi parvenue à « inventer un piège très sélectif », explique Romaric Perrocheau, le directeur du Jardin, qui, en observant l’intérieur de quelque deux cents urnes (ou feuilles) a recensé dans chacune « en moyenne trois frelons asiatiques et trois mouches, mais jamais aucune guêpe, aucune abeille, ni aucun frelon européen ». Pas suffisant pour éradiquer un nid de frelons, certes, mais une piste intéressante pour mettre au point « une super-molécule attractive » comme appât. Elle pourrait compléter le prototype inédit de piège 100 % sélectif actuellement testé à Tours et probablement commercialisé dès 2016.
Green submarine
« La ferme de Nemo », l’agriculture de demain ?
20 000 plantes sous les mers, une utopie? Quand on parle de plantes terrestres, cette idée relève plus de l’hérésie! Cela n’a pourtant pas arrêté Sergio Gamberini, PDG d’Ocean Reef, qui a lancé dans le nord-est de l’Italie une expérimentation de culture sous-marine de basilic. Son projet « La ferme de Nemo» entame déjà son quatrième été : à une centaine de mètres du rivage et 8 mètres de profondeur, trois cloches en plastique fixées au fond de l’eau offrent autant de bulles d’air dans lesquelles sont installés des bacs de terreau. Stabilité thermique, hygrométrie assurée par la condensation, oxygénation assurée par la photosynthèse et protection naturelle contre les parasites offrent un environnement de culture idéal. Cet été, des laitues vont aussi être récoltées, et des champignons, des tomates, des fraises et des haricots vont être plantés. L’objectif : développer le projet et l’exporter vers les côtes arides du globe. Une expérience futuriste, mais pas que: le «basilic sous-marin» a été retenu comme l’une des vingt innovations mises en avant par l’Italie à l’Exposition universelle de Milan.