L’effet cocktail prouvé par une étude
Le docteur Séralini l’avait dénoncé dans sa recherche retentissante sur les pesticides, et depuis plusieurs années, il n’est pas le seul à affirmer que les molécules toxiques ou xénobiotiques (perturbateurs endocriniens, médicaments, additifs chimiques) prises isolément sont bien moins nocives pour la santé que lorsqu’elles sont combinées. C’est le fameux effet cocktail que refusent de prendre en compte nos systèmes d’évaluation toxicologique, alors qu’ils sont à l’origine de nombreux troubles physiologiques et métaboliques comme cancers, obésité ou diabète. Or des chercheurs du Centre de biochimie structurale de Montpellier ont étudié l’effet conjoint d’un œstrogène (entrant dans la composition d’une pilule contraceptive) et d’un perturbateur endocrinien (entrant dans la composition d’un insecticide) sur nos cellules. Leur conclusion est sans appel : en activant simultanément ces deux molécules, la toxicité était plus forte, y compris quand les concentrations des deux molécules étaient plus faibles. Le travail ne fait que commencer, car rappelons que nous sommes exposés à quelque 150 000 composés chimiques au quotidien.