L’élixir végétal de la Grande Chartreuse : un tonique de longue vie
L’élixir végétal de la Grande Chartreuse est un alcool préparé à partir de 130 plantes. Depuis le XVIIe siècle, l’histoire de cet élixir de longue vie est jalonnée d’écueils, mais sa recette a pu être jalousement préservée et gardée secrète.
[Mis à jour le 09/07/2018]
Les origines connues de l’élixir végétal de la Grande Chartreuse remontent à 1605 quand le maréchal François Annibal d’Estrées, évêque comte de Noyon, fait don d’un manuscrit aux moines de la Chartreuse de Vauvert, rue d’Enfer, à Paris. Le précieux recueil contient une recette, celle d’un tonique à base de plantes. D’où le maréchal tient-il ce document ? Nul ne le sait. Certains avancent toutefois des hypothèses : Michel Steinmetz, auteur de « Chartreuse, une histoire de liqueur », pense qu’il aurait pu rapporter le manuscrit d’un voyage à Constantinople.
Toujours est-il que les moines commencent à utiliser une partie de la recette, celle-ci étant très complexe. Ce n’est qu’en 1737 que la formulation définitive – et toujours utilisée de nos jours – aurait été fixée. Le frère Jérôme Maubec, moine apothicaire au monastère de la Grande Chartreuse, près de Grenoble, étudie le manuscrit. Dans sa composition entrent 130 plantes médicinales, du sucre, de l’alcool. On n’en sait pas plus : l’élixir à 69° aux vertus dynamisantes et digestives a gardé son secret. Et cela malgré bien des vicissitudes.
Ainsi, lorsque la Révolution éclate en 1789, le manuscrit original est confié à un moine qui, arrêté, est emprisonné à Bordeaux. Il réussit malgré tout à faire sortir le précieux document de prison. Dans ce contexte instable, les moines cèdent la recette à un certain Liotard, pharmacien à Grenoble… qui ne l’exploite pas. Et à sa mort, en 1816, les moines récupèrent leur recette.
En 1903, refusant de se soumettre à la loi anticléricale sur les associations et les congrégations religieuses, les Chartreux sont expulsés de France. Ils s’installent alors à Tarragone, en Espagne, où la production de l’élixir reprend. Dans les années vingt retour en France, d’abord à Marseille, où l’élixir est appelé Tarragone, puis à Fourvoirie, au monastère de la Grande Chartreuse en 1929. Dernier coup du sort, un éboulement détruit la distillerie en 1935, obligeant les moines à déménager la production à Voiron. C’est toujours là que l’élixir est produit.
Recette: Le smoothie digestif au curcuma
En fin de repas, quelques gouttes d’élixir végétal de la Grande Chartreuse, dans une tisane ou sur un sucre, favorisent la digestion. Si vous supportez difficilement l’alcool, voici une préparation également très agréable à déguster et qui soulagera votre estomac. Son ingrédient principal : le curcuma. Cette épice est connue et reconnue pour ses bienfaits sur la digestion. Et pour le rendre encore plus efficace, il est associé à l’ananas (qui contient de la bromélaïne) et du poivre (pipérine) et un aliment gras (lait de coco).
Recette pour 6 à 8 verres
- 3 cuillères à café de curcuma en poudre
- la chair d’un ananas
- du lait de coco selon la quantité de boisson souhaitée
- 1 pincée de poivre.
Préparation : Mixer les ingrédients avec suffisamment de lait de coco pour que le mélange devienne liquide. Réserver au frais avant de déguster.
Article extrait de notre hors-série sur les Remèdes d'autrefois disponible ici.