Essences chaudes pour saison froide
Les huiles essentielles peuvent nous apporter à chaque changement de saison un soutien, voire une régulation de l’organisme pour qu’il fonctionne d’une manière optimale et gère au mieux les changements de temps. Alors que l’automne arrive, certaines huiles essentielles vont nous permettre de nous caler sur le rythme lent de la saison froide.
Fatigue, faiblesse immunitaire, moral en berne et sommeil perturbé sont vécus par certains comme une fatalité quand arrive la fin de l’été. Et pourtant, lorsque le corps physique se cale sur le rythme de la nature et que les systèmes les plus fragilisés par les variations climatiques et énergétiques du moment sont soutenus, l’individu est mieux dans sa tête et dans son corps. Quand le froid arrive, l’énergie yin invite à l’intériorisation, à la profondeur, au silence et au repos. Ce n’est donc pas le moment de stimuler notre organisme. Il est important de se caler physiquement et psychiquement au rythme lent et profond : on traversera d’autant mieux la période hivernale que nos systèmes de protection et d’adaptation seront optimisés. Dès l’automne, l’aromathérapie nous invite à nous occuper de notre « maison intérieure». Il y a une huile essentielle qui nous plonge dans le yin et l’énergie féminine matricielle, c’est celle de fragonia. Elle travaille tant au niveau de la psyché que de la matière, dans le même dessein.
Cette énergie d’intériorisation est le moment opportun pour trouver l’apaisement, la réconciliation, la protection vis-à-vis de l’extérieur mais aussi de son monde intérieur. Elle nous permet d’affirmer ce que l’on est au plus profond de soi-même, de dire non aux forces de destruction, et d’approuver les forces de vie. Il en est une autre qui nous invite à nous plonger dans le yin de l’hiver de par son niveau vibratoire, c’est celle de myrrhe amère. À la différence du fragonia, à la fragrance douce et sensuelle, celle de la myrrhe est chaude et sucrée. Elle réchauffe et amène une sensation d’enveloppement bienveillant. Elle ramène sur soi-même en nous glissant dans une bulle. Au temps des pharaons, son utilisation dans le soin des morts pour la momification permettait aux défunts de s’élever pour quitter d’une manière fluide la vie terrestre. Par le lâcher-prise qu’elle nous apporte, elle calme le conflit intérieur et favorise la réconciliation, premier pas vers une bonne immunité.
Régulation et non stimulation
L’immunité est bien la capacité à identifier et à tenir en respect les organismes pathogènes. En allopathie, on cherche plutôt à stimuler ce système. La démarche aromatique a une approche plus harmonisante et tient compte du caractère global de l’immunité. Hormones, système nerveux, digestion, psyché et émotions sont autant de paramètres qui influencent notre capacité à faire barrage à l’agresseur. Qui n’a pas vécu une poussée d’herpès ou une infection ORL au moment où le système nerveux lâche au début des vacances. Certes le 1,8 cinéole, mais aussi le linalol ou les alcools terpéniques – contenus dans les huiles de kunzea, fragonia, eucalyptus radié, ravintsara – possèdent des propriétés sur le système immunitaire. Mais ces huiles vont toujours dans le sens d’une modulation et d’une régulation favorisant la capacité de reconnaissance du soi et du non-soi, tant sur le plan de la matière que du subtil. Fragonia et encens, utilisés juste avant la période hivernale, opèrent une régulation fine sur les taux circulants d’anticorps responsables de la défense des muqueuses, et améliorent la résistance globale aux infections ORL. Leurs propriétés décongestionnantes et asséchantes des muqueuses participent à l’équilibre de toute la sphère respiratoire. La douce fragrance aromatique de l’huile essentielle de fragonia lui donne un avantage notoire par rapport à celle de tea tree, utilisée bien souvent dans les mêmes indications virales ORL. Son parfum amène le ravissement, invite à la douceur.
Des huiles très complémentaires
En observant d’un point de vue botanique et symbolique la myrrhe et l’encens, on saisit rapidement la complémentarité de ces HE. Issues toutes les deux d’arbres de la famille des Burséracées, elles sont obtenues par distillation du latex aromatique. Pour l’encens, c’est l’incision de l’écorce qui le libère. Pour la myrrhe, cette sécrétion, nommée stacté, se fait de manière spontanée offrant la première qualité de l’HE de myrrhe. Dans tous les cas, ce suc circulant est bien la matière précieuse de défense et de réparation du végétal. Mais, dans un cas, le mécanisme de défense s’exprime de manière passive et, pour l’autre, fait suite à une agression.
Voilà un bel équilibre yin/yang qui nous mène vers une immunité globale adaptée à notre nature tant sur le plan psychologique que sur celui de notre terrain immunitaire. Si l’on se place sur un registre directement physiologique, on constate que les deux huiles sont là aussi très complémentaires. Cette synergie balaie les états de fatigue et de faiblesse dans une période de l’année qui nous propose simplement un retour vers la source.
Se caler sur la nature
L’hiver est le moment opportun d’opérer un cheminement d’une autre nature, de trouver son propre rythme, une cohérence avec soi-même. L’impact psycho-olfactif des huiles essentielles restitue l’information énergétique du végétal et permet à l’organisme de se caler sur le rythme de la nature. Des HE sacrées, comme celle de myrrhe amère et d’encens, aux propriétés immunitaires et anti-infectieuses bien établies, sont un formidable levier psycho-neuro-immunitaire. Appliquez sur la peau, tel un baume protecteur, ciblez sur les zones les plus en lien avec la vitalité et l’immunité : les poumons, le thymus, l’ensemble des ganglions lymphatiques sous les oreilles de chaque côté du cou, la voûte plantaire, mais aussi le nez. Ce bain olfactif doux et revitalisant apporte, aux moments les plus froids, une lumière intérieure purifiante et pacifiante.
Ma formule aroma : S’adapter à la saison nouvelle
Propriétés : soutien du système immunitaire, calmante du système nerveux, réharmonisante.
Indications : prévention des infections hivernales, des fatigues hivernales, faiblesse immunitaire.
Ingrédients :
- HECT de kunzea (Kunzea ambigus) : 10 gouttes
- HECT de fragonia (Agonis fragrans CT cinéole) : 20 gouttes
- HECT de myrrhe amère (Commiphora molmol) : 20 gouttes
- HECT d’encens (Boswellia carterii) 10 gouttes
- Huile végétale de noyau d’abricot : QSP 10 ml
HECT : huile essentielle chémotypée.
Préparation :
- Verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées dans un flacon en verre teinté de 10 ml muni d’un compte-gouttes.
- Compléter le flacon avec l’huile végétale, refermer à l’aide du bouchon et agiter.
Voie olfactive :
- Déposer 2 gouttes de cette synergie à l’intérieur des poignets et respirer profondément 3 à 5 fois de suite, en restant attentif aux effets physique et psychique de la fragrance.
- Répéter à volonté dans la journée.
Voie cutanée :
- Déposer quelques gouttes de cette synergie sur le thorax, le cou et/ou la voûte plantaire, ou encore sous le nez pour bénéficier d’une fragrance plus prononcée.
- Répéter 3 à 6 fois par jour.
Contre-indications : grossesse et allaitement.
Encens-myrrhe : une synergie protectrice
L’huile essentielle d’encens (de nature yang) s’occupe à merveille de l’ensemble de notre système respiratoire, par ses capacités antivirales, anticatarrhales, voire antiasthmatiques. Elle possède aussi des propriétés calmantes lors des grosses crises de panique ou des plus graves dépressions. Elle sait donc prendre soin du tonus global d’un individu en période hivernale en favorisant la défense de l’interface pulmonaire, mais aussi sa vitalité psychique. L’huile essentielle de myrrhe (de nature yin) est antiseptique, elle aidera notre organisme à lutter contre les infections, les virus, les parasites.
Coup de fatigue : Remonter l’énergie du rein
Dans la majorité des cas, les coups de fatigue de l’hiver viennent d’une baisse d’énergie de l’organe rein. Celui-ci se recharge en effet pendant la saison froide, il est donc sujet aux déséquilibres. Sans pour autant qu’il s’exprime par des symptômes de type urinaire, son niveau énergétique peut être en berne. Il est donc recommandé d’en prendre soin. L’épinette noire, ce conifère des pays froids dont les branches toujours vertes retiennent la neige et diminuent les risques d’avalanche, est aussi bienveillante pour l’Homme. Son huile essentielle ressource le rein et les glandes surrénales, les soutient dans leurs fonctionnalités. Particulièrement recommandée en prévention de l’asthénie, en cas de convalescence ou de douleurs chroniques, l’HE d’épinette noire peut aussi être associée à celle de pin sylvestre.
À faire :
- Déposer 3 gouttes d’HE d’épinette noire et 3 gouttes d’HE de pin sylvestre (ou 6 gouttes d’épinette noire), diluées avec 3 gouttes d’huile végétale de noyau d’abricot dans le creux de la main et faire pénétrer sur les reins.
- À répéter deux fois par jour pendant 15 jours pour se sentir revitalisé.
Se ressourcer : Plonger en douceur dans le sommeil
La nuit est faite pour se ressourcer, se recaler et repartir sur de bonnes bases. En hiver on a besoin de plus de sommeil. Or, bien souvent, lorsque le système nerveux est trop sollicité, le sommeil est perturbé et le cycle infernal commence, avec la spirale de fatigue physique et psychique, d’insomnie et de faiblesse immunitaire. Pour favoriser le sommeil, le moment du coucher doit être comme un sas de décompression. Certaines HE ont des propriétés hypnotiques qui favorisent l’endormissement. Le soir, le massage paravertébral est particulièrement efficace. Les HE touchent directement le système nerveux.
À faire :
- Dans un flacon de 10 ml, mélanger : HE de petit grain bigaradier 1 ml, HE de ravintsara 2 ml, HE de lavande fine 1 ml, huile végétale de noyau d’abricot jusqu’en haut du flacon.
- Le soir, au moment du coucher, demander à ce que l’on vous masse doucement, du haut vers le bas de la colonne vertébrale, avec une dizaine de gouttes de cette synergie, puis respirer la fragrance à pleins poumons.
- Si besoin, déposer 4 gouttes dans la bouche pour compléter.