L’huile d’argan : une peau neuve et des artères jeunes
D'origine marocaine, l'huile d'argan est utilisée dans les traditions les plus anciennes. Les recherches récentes montrent tout son intérêt dans la protection et la préservation de la peau, mais également en prise interne pour prévenir cholestérol et maladies cardiovasculaires.
[Mis à jour le 15/05/2018] L’arganier est un arbre qui pousse presque exclusivement au Maroc. Nul ne sait pourquoi il ne se plaît que sur cette terre où il représente 70 % des forêts. Les Berbères disent qu’il rejette les autres arbres. Il est également dit qu’il est « l’arbre résistant », car il résiste aux mutilations et agressions, aux chèvres qui se hissent sur ses branches pour dévorer ses jeunes pousses et même aux
bouleversements climatiques. Les gens de cette région en ont d’ailleurs fait un symbole de liberté. Dès le VIIe siècle, les Berbères, connaissant les vertus uniques de l’huile de leur arbre, en ont commencé la commercialisation avec les Phéniciens. Le rayonnement des bienfaits de cette huile s’est propagé avec rapidité et constance. Jusqu’à Molière, qui baptise « Argan » le médecin de la pièce Le malade imaginaire.
Contre le cholestérol et les maladies cardiovasculaires
En 2004, soucieux de mettre scientifiquement à jour les vertus de leur précieuse huile, les autorités de santé du Maroc ont mené deux études d’envergure pour mesurer les qualités effectives de l’argan sur la santé.
La première a porté sur deux populations : l’une consommant de l’huile d’argan, l’autre pas. Elle a conclu que les concentrations sériques des consommateurs par rapport aux non-consommateurs sont significativement moins riches en C-LDL (le mauvais cholestérol) et plus riches en antioxydants tels que la vitamine E. L’huile d’argan contient jusqu’à 660 mg/litre de tocophérol, soit deux fois plus que l’huile d’olive.
La deuxième enquête a porté sur soixante étudiants en bonne santé dont le régime alimentaire ne comprenait pas d’argan. Les chercheurs leur ont demandé de prendre chaque matin une ration de 25 g d’huile d’argan. Après trois semaines, les analyses ont indiqué une baisse significative des triglycérides (TG, facteurs de risques de maladies cardiovasculaires) et une augmentation nette des C-HDL (bon cholestérol) ainsi que de la vitamine E. Le docteur en biochimie appliquée à la nutrition qui a mené ces études – le professeur Abdelfattah Derouiche – a reçu en 2004 le quatrième « Prix de la compétition jeunes chercheurs en recherche clinique », décerné par la Société française de cardiologie. Ces enquêtes ont ainsi démontré que deux cuillères à soupe d’huile d’argan par jour remplacent avantageusement le beurre et les graisses animales. Ces propriétés sont dues à la fraction lipidique, qui représente 99 % de la composition totale, particulièrement riche en acides gras insaturés : acide oléique et acide linoléique. L’un comme l’autre réduisent la quantité de cholestérol plasmatique dans l’organisme et évitent son dépôt dans les artères, diminuant ainsi le risque d’infarctus.
L'argan pour la protection de la peau et reconstruction du derme
Les acides gras insaturés sont, en outre, précurseurs des hormones prostaglandines qui régulent, en particulier, les échanges membranaires entre les cellules. Ils agissent ainsi sur la perméabilité de l’épiderme. Avec l’âge, leur carence conduit à un vieillissement cutané, caractérisé par le desséchement et à la perte d’élasticité de la peau qui favorise l'apparition des rides et des ridules. Les acides gras insaturés de l'huile d'argan protégent, en outre, la peau de l’évaporation, ce qui lui permet de rester hydratée. La peau (même grasse) acquiert élasticité, douceur et éclat. Par ailleurs, la capacité de l’argan à protéger et régénérer le derme est précieuse: il réduit les traces de brûlures (légères) et les cicatrices, stoppe les dermatites et les problèmes d’acné.
Comment utiliser l'huile d'argan ?
Usage externe : en massage, pour éliminer les pellicules, contre la chute des cheveux, contre l’acné, les brû- lures légères, les rides et la sécheresse cutanée.
Usage interne : deux cuillères à café par jour, contre le cholestérol et l’athérosclérose.
A lire aussi :