Dossier
Santé des cheveux des solutions décoiffantes (1/5)
Cheveux abîmés, cassants ou trop gras, blanchiment, chute ou alopécie jugée trop précoce... Autant de symptômes qui reflètent souvent l’état de santé général d’une personne. Nous vous proposons ce mois-ci de prendre soin de votre système capillaire, de sublimer sa nature, et par là même, la vôtre !
Mystérieuse chevelure Tout savoir sur les cheveux
Chaque civilisation a donné à la chevelure une place particulière. Marqueur de rang social ou d’appartenance incarnant, selon les époques, tantôt la puissance virile tantôt la féminité, objet de séduction comme de péché, les cheveux ont toujours symbolisé plus et autre chose qu’eux-mêmes. Songez qu’un temps, teindre ses cheveux ou les boucler pouvait entraîner l’excommunication par l’Église catholique ! Si on les a, tour à tour, tordus en d’improbables coiffures selon modes et convenances, tondus pour exprimer la déchéance ou l’anticonformisme, voilés par pudeur, soumission ou croyance, c’est qu’ils disent quelque chose de notre identité sociale. Du Samson de la mythologie grecque aux amulettes contenant les boucles de l’être aimé, on a même pu considérer un temps que les cheveux conservaient l’énergie de leurs propriétaires. Et cette idée n’est sans doute pas si saugrenue, pas seulement socialement, mais aussi...
biologiquement.
En effet, les 100 000 à 150 000 cheveux qui surmontent notre crâne sont le reflet de notre patrimoine génétique, de nos équilibres métaboliques, nerveux ou hormonaux, mais aussi de notre environnement. Vestige de crinière animale, conservée par l’homme pour se protéger du froid et du chaud au moment de son passage à la station debout, notre chevelure connaît un cycle de vie beaucoup plus complexe qu’on ne pourrait le croire, fait de phases dormantes et actives alternant de manière cyclique. Pour que de sa racine émerge un cheveu poussant en moyenne de 15 cm par an, pas moins de quinze types de cellules différentes (cellules souches, mélanocytes, kératinocytes...) sont mobilisées et coopèrent au quotidien. Cinquante à cent de nos cheveux meurent et naissent chaque jour, et leur durée de vie, de 3 à 7 ans, dépend beaucoup du soin que vous leur apportez. Nutrition et soins adaptés sont donc nécessaires pour préserver au maximum son capital capillaire et conserver de beaux cheveux au naturel. Des traditions les plus anciennes aux découvertes les plus récentes, les plantes étaient et demeurent au cœur du soin du cheveu. Débroussaillons ensemble cette jungle capillaire.
Comme au 17e siècle!
Dans "La chymie charitable et facile", un livre publié en 1666, la chimiste du 17e siècle Marie Meurdrac s’appuie sur son expérience, les acquis de la physique et les principes de Paracelse pour ses conseils cosmétiques au public féminin : « Vous prendrez racines de vigne blanche, racines de chanvre et trognon de choux tendres, de chacun deux poignées : faites sécher puis brûlez, et des cendres faites une lessive. Avant de se laver la tête de cette lessive, il faut frotter avec du miel, et continuer l’un et l’autre trois jours de suite ». On remarque la pertinence scientifique dans l’utilisation du chou puisqu’il est riche en dérivés soufrés, dont on sait aujourd’hui qu’ils sont indispensables à la pousse du cheveu. Maintes fois réédité, l’ouvrage de la chimiste a aussi connu beaucoup de succès outre-Rhin.