Dossier
Les pouvoirs des fleurs (5/5)
Forme la plus aboutie du règne végétal, les fleurs dominent nos écosystèmes. Présentes dans nos mythes fondateurs comme dans nos médecines traditionnelles, elles ont su devenir des partenaires puissants et subtils auprès desquels l’homme a de longue date puisé inspiration et ressources : santé, beauté, gastronomie, spiritualité. Et si nous allions voir si la rose, la passiflore, le gattilier, le lotus…
Les plantes messagères
Microcosme et macrocosme sont toujours en résonance, affirment les traditions. Ondes et vibrations permettent des échanges d’informations, avance de son côté la physique quantique. C’est dans cet espace que se déploie le mystère des élixirs floraux. « L’eau dans laquelle on a transféré le taux vibratoire d’une fleur appartient à un univers de médecine quantique, d’information, là où le temps et l’espace n’ont pas cours », résume Philippe Déroide, créateur du laboratoire d’élixirs floraux Deva.
Égyptiens, chamanes, initiés du Moyen Âge, dont Hildegarde de Bingen, Goethe, nombreux sont ceux qui ont avancé que les fleurs – considérées comme l’apogée énergétique d’un cycle végétal – étaient subtiles. Mais il a fallu le docteur Bach, bactériologiste anglais, pour officialiser les élixirs il y a moins d’un siècle, affirmant ce que la science a validé depuis. « Il y a interactions entre système nerveux central et immunitaire, et prendre soin des émotions fait partie d’un cycle vertueux », dit Évelyne Monsallier, responsable du Centre Bessential à Lyon. Des émules de Bach sont apparus partout : Afrique du Sud (Ian White), Alaska (Steve Johnson), Écosse (Marion Leigh à Findhorn), Hawaï, États-Unis, Himalaya, créant de nouveaux élixirs utiles aux émotions de notre époque. Ainsi, l’hibiscus, support de sexualité féminine, répond à un souci non pris en compte dans l’Angleterre post-victorienne ; le trèfle...
rouge vise les peurs collectives ; le lotus travaille quant à lui « l’ego spirituel » des nouveaux chercheurs de sagesse trop pressés...
Tout se fait autour d’échanges vibratoires, d’où l’importance de la sensibilité du cueilleur d’origine : « Parfois averti par un rêve, depuis longtemps au contact direct avec la nature, capable de sentir ou voir l’aura des plantes, il a surtout une énorme humilité, qui vient de Humus, la terre. Sinon, la fleur ne s’adressera pas à lui ! », estime Ève Apprill, du magasin Art’Stella, à Paris.
Plusieurs milliers d’élixirs ont depuis rejoint les 38 originels de Bach, ainsi que des composés. Ce n’est sûrement pas un hasard,dans un monde complexe et inquiet, où l’on réclame toujours plus d’informations ! Reste l’intrigante question de Peggy Rada, importatrice d’élixirs : les humains ont-ils découvert des fleurs avec de nouvelles indications émotionnelles, ou les fleurs se sont-elles décidées à délivrer des messages nécessaires à l’état du monde ? Un peu des deux, sans doute. Une vraie alchimie que des études comparées, en cours, sur l’ADN des plantes et des humains, pourraient peut-être éclairer un jour. D’ici là, écoutons les fleurs. Plus de la moitié d’entre nous sont, paraît-il, capables d’identifier, sans rien savoir a priori, leurs vertus officialisées dans un élixir.
Question d’inspiration
Quatre critères liés à la plante peuvent inspirer un préparateur d’élixir floral. Tout d’abord, sa forme (ainsi une gueule-de-loup se trouve être utile à celui qui a grand besoin de s’exprimer), puis son geste (celui de l’impatiens qui pousse vite et s’étend partout, ou celui de l’ipomée qui s’ouvre et se ferme avec le soleil et soulage du jetlag), sa couleur (chacune d’entre elle sayant des fréquences vibratoires spécifiques liées à des émotions), et enfin, son environnement. Ainsi, venant d’un univers austère, le rhododendron aidera à traverser les crises. Cela dit, l’état d’esprit du cueilleur fait qu’il entre en contact avec la plante qu’il lui faut ! Ian White, créateur des élixirs australiens, partit un jour dans le bush, préoccupé par un besoin d’intuition augmentée. Il y découvrit Bush Fuchsia, qui rééquilibre le cerveau !
L’Africaine revêche : l'Hydnora Africana
Reine de l’adaptation des régions arides d’Afrique du Sud, l’Hydnora africana a de quoi surprendre. Sans chlorophylle, feuilles ou racines apparentes, c’est une plante souterraine strictement parasitique dont les fleurs mettent près d’un an à émerger de terre. Malgré son apparence peu ragoûtante et son odeur nauséabonde, elle produit de petites baies de 8 cm aux propriétés astringentes utilisées en infusion pour le traitement des peaux difficiles, mais également pour l’entretien des filets de pêche. Ces fruits, qui produisent près de 20 000 graines, sont dégustés traditionnellement après une légère cuisson au feu de bois.