Hyperactivité : faire face avec les plantes et l'alimentation
L’hyperactivité se remarque plus souvent chez les enfants mais peut persister à l'adolescence ou à l'âge adulte. Ce trouble, aujourd'hui plutôt appelé "trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité" (TDAH) n'a pas de réel traitement curatif. Cependant, quelques mesures préventives sont liées à l'hygiène de vie, et certaines plantes pourraient aider à en diminuer les symptômes.
[Mis à jour 20/08/2021] Les difficultés scolaires de certains enfants trouvent leur source dans leur hyperactivité. L’enfant ne parvient pas à se concentrer en classe, les devoirs à la maison n’en finissent pas et se terminent très tard. On a l’impression qu’il ne comprend rien… Parfois, il n’est pas particulièrement turbulent, ce qui rend le diagnostic encore plus difficile.
Ce trouble peut également être observé chez le nourrisson dès les premiers mois. Les enfants nés prématurément, ayant manqué d'oxygène au moment de la naissance ou ayant eu une méningite d’origine bactérienne sont aussi susceptibles de développer ce trouble.
Hyperactivité et alimentation
Ce qu'il faut faire :
- Évitez certains colorants et additifs alimentaires
Certains colorants artificiels dits "azoïques"(E102, E104, E110, E122, E124 et E129 présents généralement dans les bonbons, sodas et sauces industrielles) et certains additifs comme le benzoate de sodium (E 211, conservateur) sont soupçonnés d'exacerber l’hyperactivité chez certains enfants.
Ces dernières années, suite à la publication de nombreuses études allant dans le même sens, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a préconisé de limiter les doses quotidiennes des colorants azoïques et oblige désormais les industriels à apposer la mention "peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez l’enfant" sur les produits en contenant.
D'autres approches alimentaires pour atténuer l'hyperactivité sont proposées par certains professionnels et chercheurs. Même si nous manquons de preuves scientifiques pour attester formellement de leur efficacité, voici celles qui s'avèrent les plus prometteuses :
- Une supplémentation en zinc, fer et magnésium pourrait aider à diminuer certains symptômes de l'hyperactivité. Plusieurs études indiquent que les enfants atteints de TDAH souffrent de carences en ces minéraux et qu'une supplémentation durant trois mois peut permettre de réduire des troubles liés à l'hyperactivité.
Prévenir la carence en fer :
Le fer est un élément essentiel à la synthèse de la dopamine, un neurotransmetteur qui stimule dans le cerveau les régions responsables de l’attention, du sens de l’organisation et du contrôle des mouvements. Pour pallier une carence en fer, efforcez-vous d’apporter dans l’alimentation des légumes feuilles. Vous pouvez compléter ces apports par la prise quotidienne de spiruline : cette algue contient 6 fois plus de fer que les céréales et 45 fois plus que les épinards.
En parallèle, il est intéressant d’assurer une bonne santé du foie, garant notamment d’un recyclage équilibré du fer dans l’organisme. Pour cela, privilégiez l’emploi de tisanes de plantes à la fois toniques et protectrices des fonctions hépatiques comme le chardon-Marie, le chrysanthellum ou éventuellement le desmodium. Vous pouvez vous procurer ces préparations en herboristerie ou en boutique bio.
- Un régime alimentaire sans additifs alimentaires ni salicylate (un dérivé de l'acide salicylique présent dans certaines plantes et champignons comme le saule ou la reine-des-prés et qui générerait une sorte de réaction d'hypersensibilité). Ce régime prénommé Feingold a été développé de manière empirique par le docteur américain Benjamin Feingold qui affirme avoir réussi à soigner nombre de ses patients grâce à cette approche.
- Un régime alimentaire avec peu ou pas d'allergène (éviction des laits animaux, du blé, des noix, du poisson et du soja). Quelques études indiquent que des enfants, notamment ceux dont les parents ont des antécédents de ce type d'allergies, peuvent réduire leurs symptômes grâce à ce type de régime.
Des plantes pour atténuer l'hyperactivité ?
Au-delà d’une alimentation saine, essentielle, quelques plantes peuvent également aider à accompagner les symptômes de l’hyperactivité :
- L’ashwagandha (racine). Cet adaptogène d’origine indienne, utilisée depuis 2000 ans en médecine ayurvédique, ne dispose pas d’autorisation à la vente en France mais sa consommation est possible et on peut s’en procurer aisément.
Plante vertueuse sur bien des plans, l’ashwagandha agit comme un équilibrant du système nerveux. Le « ginseng indien » se montre très efficace pour lutter contre nombre d’affections nerveuses, contre l’anxiété mais aussi l’insomnie. Il combat le stress et favorise les capacités de mémorisation et d’apprentissage. À prendre généralement à raison d’une gélule par jour, le matin.
- En compléments, le ginkgo biloba et le ginseng donnent de bons résultats selon certaines études. Selon une étude canadienne réalisée en 2001, ces produits améliorent l’état des hyperactifs en favorisant une meilleure irrigation sanguine du cerveau.
- Le pycnogénol, un antioxydant extrait de l'écorce de pin maritime (Pinus pinaster) s'est également montré efficace selon certaines études et ce dès un mois de prise.
La pomme, un allié naturel
La pomme est un modérateur du système nerveux. Ce fruit réputé calmant lutte notamment contre les migraines et les insomnies – on conseille encore dans nos campagnes de croquer une pomme avant le coucher.
La pomme accélère l’élimination des toxines et des métaux lourds (notamment le plomb) grâce à la pectine. De plus, la pomme est riche en potassium, phosphore, calcium, en oligo-éléments ainsi qu’en antioxydants (vitamines B surtout et quercétine).
En complément des autres mesures précisées ci-dessus, elle peut donc être une alliée précieuse à intégrer dans le régime alimentaire de votre enfant souffrant de TDAH. Choisissez-la de préférence bio, et faites sécher épluchures et trognons, plus riches que la pulpe, dont vous tirerez profit en tisanes.
"Double-blind, placebo-controlled study of zinc sulfate in the treatment of attention deficit hyperactivity disorder", Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry, janvier 2004.
"Traitement du TDAH à l'extrait d'écorce de pin maritime français, Pycnogenol", European Child & Adolescent Psychiatry, mai 2006.