La sève de bouleau en self-service !
La sève de bouleau, détoxifiante et tonifiante, peut être récoltée directement sur l'arbre par vos soins. Ce geste à la fois écologique et économique vous permet de retrouver plus d'autonomie et de faire une cure au plus près de la nature.
Le pic épeiche connaît la valeur nutritionnelle de la sève de bouleau : au printemps, on peut l’observer perforer le tronc pour boire l’eau qui remonte dans l’arbre. Faites comme l’oiseau ! Vous reconnaîtrez facilement cet arbre grâce à son écorce blanche et lisse qui se détache en lanières horizontales. Il pousse dans tout l’Hexagone, sauf dans les plaines du Sud-Ouest et en région méditerranéenne. C’est une plante pionnière qui se plaît dans les forêts de feuillus et de conifères mais aussi dans les marais, les landes et les pâturages.
Les deux principales espèces en France pouvant donner cette sève sont le bouleau verruqueux (Betula verrucosa), blanc brillant, et le bouleau pubescent (Betula pubescens), à l’écorce plus mate et aux rameaux portant de fins poils. Un spécimen adulte produit jusqu’à 200 litres par jour ! Les quelques litres que vous prélèverez n’auront donc aucune incidence sur la santé de l’arbre. Néanmoins, ne récoltez que la quantité suffisante à votre cure, généralement un litre par semaine sur vingt et un jours. Et veillez à utiliser des ustensiles désinfectés et à refermer correctement le trou.
La période de récolte est courte, alors ne tardez pas : selon la région et l’altitude, vous disposerez d’une fenêtre de trois semaines, entre fin février et fin mars. L’idéal est d’avoir un bouleau dans son jardin. Sinon, demandez l’autorisation aux propriétaires d’un terrain sur lequel vous aurez repéré un beau spécimen. Le milieu doit être exempt de toute pollution. Vous ne pouvez en tout cas pas prélever la sève de bouleau dans une forêt publique, où cela est interdit.
Le reste de l’année, le bouleau présente de nombreux autres usages qui s’inscrivent dans une démarche zéro déchet. L’écorce peut servir de papier dans des créations végétales. Imputrescible, elle servait jadis à transporter les aliments et vous pouvez l’employer, une fois séchée, pour tapisser le fond de vos bocaux de plantes médicinales : elles apprécieront ce tissu qui repousse l’humidité et élimine les germes.
Récoltez votre sève de bouleau
À la fin de l’hiver, avant que les premières feuilles n’apparaissent, choisissez un spécimen d’au moins 30 cm de diamètre et procédez comme suit.
- Percez un trou de 2 à 3 cm de profondeur, avec une perceuse manuelle ou un tournevis désinfecté.
- Introduisez une petite tubulure en plastique flexible bien propre, de même diamètre que le trou. Ce tuyau doit permettre d’atteindre le contenant, que vous poserez au pied de l’arbre.
- Comptez quelques heures pour que le récipient soit rempli en fonction du débit, qui est variable.
- Une fois l’opération achevée, refermez le trou afin de protéger l’arbre d’attaques d’insectes ou de parasites attirés par la sève sucrée : fabriquez une « cheville » soit avec du liège de récupération, soit avec du bois de bouleau, et recouvrez de cicatrisant naturel (cire, résine de conifère ou argile).
- La sève se conserve 4 jours au frais, ou plus longtemps avec quelques clous de girofle ou congelée. Lorsqu’elle devient trouble ou change de goût, elle n’est plus consommable.
Un stage de vie sauvage
Jonathan Czödör Ichmoukametoff, dit « John C. », propose dans sa ferme des Pyrénées-Atlantiques un stage consacré au bouleau. La sève n’est pas le seul trésor de cet arbre : le bois (brindilles et écorces) est aussi utile. Il brûle facilement, même vert et mouillé, en raison de l’huile essentielle qu’il contient. Idéal pour la cuisine sauvage ! « La pellicule de la mue de bouleau, qui forme une sorte de papier très fin, permet de réaliser des pansements en les combinant avec la sève antiseptique de conifère », illustre aussi John C.