Les pommes de terre germées ont la patate !
Ne jetez plus vos pommes de terre germées au compost ! Elles ont leur place au potager. Et leur composition permet de préparer une colle saine pour vos travaux pratiques, ainsi qu'un cataplasme antidouleur.
Il est fréquent que nos pommes de terre se mettent à verdir et à germer lorsqu’elles ne sont pas stockées dans un lieu suffisamment obscur, frais et aéré. Or le germe de la pomme de terre est impropre à la consommation, car il contient un alcaloïde toxique, la solanine, que le tubercule produit pour se protéger contre les champignons et les insectes nuisibles. Les symptômes de l’intoxication chez l’humain sont des maux de tête et de ventre, voire des vomissements. Si les germes sont peu nombreux, on peut les cuisiner à condition de retirer toutes les jeunes pousses ainsi que les parties vertes.
Et pourquoi ne pas profiter de ces plants germés au jardin ? La pomme de terre est réputée repousser les adventices, car sa vigueur les étouffe. C’est donc une plantation idéale pour lancer une zone de culture dès le mois d’avril ou en mai. Choisissez un emplacement bien ensoleillé et ventilé pour éviter le mildiou. Plantez en lignes espacées de 75 cm, à 35 cm d’intervalle sur la ligne et à...
; 10 cm de profondeur. Placez chaque tubercule verticalement, les germes vers le haut. Si une pomme de terre présente plusieurs germes, vous pouvez la couper en deux ou trois morceaux. Dès que les plants ont atteint 25 cm, procédez au buttage pour favoriser la production de nouveaux tubercules. La récolte aura lieu 70 à 120 jours après plantation : dès que le feuillage se fane, arrachez-le et fouillez délicatement le sol à la main puis laissez sécher sur le sol avant le stockage.
Une autre façon de valoriser les pommes de terre germées est de profiter de leur richesse en amidon pour fabriquer de la colle. Ce n’est pas par hasard que l’on préfère préparer une purée à l’aide d’une simple fourchette plutôt qu’au mixeur : lorsqu’on travaille trop l’amidon, on obtient une consistance collante. Cette molécule représente 10 à 20 % de la masse d’une pomme de terre. Gardez en tête que les variétés à chair ferme (Amandine, Nicola, Charlotte, Rosa) contiennent moins d’amidon que celles qui sont farineuses (Bintje, Caesar, Manon, Marabel, Vitelotte).
DIY : Fabriquer une colle végétale
Cette recette vous rappellera peut-être la colle « Cléopâtre » à base d’amidon de pomme de terre, à l’odeur inoubliable, vendue dans un pot muni d’un bouchon-spatule. De nombreux écoliers l’ont employée depuis sa création dans les années 1930.
- Épluchez une pomme de terre, râpez-la dans un bol.
- Ajoutez 3 c. à soupe d’eau, mélangez et laissez reposer quelques minutes.
- Filtrez à l’aide d’un chinois fin ou d’un tissu pour récupérer l’amidon.
- Chauffez à feu doux 4 cuillerées à soupe du liquide récupéré dans une casserole en mélangeant régulièrement jusqu’à épaississement. Ne faites pas bouillir.
- Laissez refroidir la colle quelques minutes et utilisez-la avant qu’elle ne sèche. Elle sert essentiellement pour le papier, et s’applique à l’aide d’un pinceau. Son effet est réversible, par simple humidification.
Réaliser un cataplasme contre les maux de dos
En cas de douleurs dorsales, faites cuire six pommes de terre et placez-les encore chaudes dans un grand torchon que vous replierez. écrasez les tubercules pour former un cataplasme de 2 cm d’épaisseur. Allongez-vous sur le ventre et demandez à quelqu’un de le déposer sur la zone douloureuse du dos. Ce cataplasme produit une chaleur diffuse qui dissipera vos tensions.