Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Calculs rénaux : la nutrition à la rescousse

Calculs rénaux : la nutrition à la rescousse

Les calculs rénaux, qui concernent 12 % de la population, ont le fâcheux défaut de récidiver de façon fréquente. Mais une alimentation préventive est possible. Le point avec Sandra Gressard, diététicienne et nutritionniste spécialisée en néphrologie.

Le calcul rénal est un agrégat de cristaux issus de la filtration rénale. Au cours de sa migration du rein vers la vessie, il peut entraîner l’obstruction des conduits par lesquels passe l’urine. Cela provoque des douleurs extrêmement vives dans la région lombaire et abdominale. De plus, une fois la crise passée, les récidives sont fréquentes. « Le taux de rechute est de 10 à 23 % dans l’année, 50 % après cinq à dix ans et même 75 % dans les vingt ans qui suivent », précise Sandra ­Gressard, diététicienne nutritionniste, auteure de Bye bye calculs rénaux. En cause, certains déséquilibres alimentaires et le stress, qui favorisent l’acidification des urines. Elles se chargent alors en cristaux qui s’agglomèrent au fil du temps jusqu’à former la petite « pierre » responsable de la crise (lithiase urinaire). Mettre en route une alimentation anticalculs s’avère donc indispensable dès lors qu’on y est prédisposé.

Quels compléments alimentaires ?

Si, malgré une végétalisation de l’alimentation, le pH sanguin reste trop acide (de l’ordre de 5), le médecin pourra prescrire un complément adapté à base de citrates, de potassium et de ­magnésium. À l’inverse, il est ­déconseillé de se supplémenter en vitamine C, dont la prise favorise la production d’oxalates endogènes. Ne pas dépasser la dose journalière de 100 à 150 mg, à puiser dans les fruits et légumes.

Parmi les principaux facteurs protecteurs, il convient de boire régulièrement, tout au long de la journée, des boissons de qualité afin que les urines ne soient pas trop concentrées. « Cela permet d’éviter les seuils de cristallisation de leurs différents composés tels que le calcium, les oxalates, les phosphates, l’acide urique, etc. », précise notre spécialiste. Seuils vite atteints dès lors qu’on ne boit pas un minimum de 2,5 litres par jour (voire 3,5 litres en présence de certaines lithiases). La nutritionniste conseille, pour ceux qui sont prédisposés aux calculs, de s’hydrater toutes les deux heures… « Y compris la nuit, pour les personnes prédisposées : boire deux petits verres d’eau est conseillé, afin de se lever pour uriner », poursuit ­Sandra...

­Gressard. Privilégiez les eaux plates, de source ou minérales, les eaux gazeuses sans sucre et pauvres en sel (Perrier, Salvetat, San Pellegrino…), les soupes et bouillons de légumes, le thé, les infusions de plantes. D’ailleurs, certaines d’entre elles étant drainantes et alcalinisantes, elles préviennent la formation de calculs : c’est le cas du pissenlit, du bouleau (feuilles et sève), de la piloselle, de l’aubier de tilleul, de la verge d’or… Évitez en revanche l’alcool, les sodas et jus de fruits, trop sucrés. Sur recommandation d’un professionnel de santé, un verre d’eau riche en bicarbonate (Saint-Yorre) peut être recommandé, mais pas plus : cette eau est alcalinisante mais sa richesse en sel implique de la consommer avec modération.

Le calcium alimentaire protège

Une idée fausse conduit à limiter les aliments pourvoyeurs de calcium tels que les produits laitiers ou les eaux calciques. Mauvais calcul, explique notre experte, car le ­calcium ­alimentaire est protecteur. Au cours de la digestion, il se lie avec les oxalates pour favoriser leur élimination dans les selles. Il doit être lui aussi apporté de façon suffisante et régulière, au cours des repas. Si tel n’est pas le cas (apport de moins de 600 mg par jour), l’organisme ira le puiser dans les os, favorisant une déminéralisation. Le calcium sanguin (calcémie) puis urinaire (calciurie) augmente alors de façon anarchique, favorisant la lithiase. Pour obtenir cet apport en calcium, Sandra Gressard recommande de consommer un produit laitier à chaque repas, car c’est la source de calcium la mieux assimilée. Et de compléter avec une eau riche en calcium si, au cours de certaines journées, vous ne pouvez pas consommer de produits laitiers (Contrex, Hépar, Courmayeur, Saint Antonin…). Ou avec des végétaux qui, pour certains, fournissent un calcium bien assimilable. C’est le cas des choux chinois et frisé, épinards et épinards chinois, brocolis, rhubarbe, haricots blancs et rouges, haricots pinto, amandes et graines de sésame. Sur indication médicale, pensez également, en cas de carence, à vous supplémenter en vitamine D, indispensable à la bonne assimilation du calcium. Enfin, misez sur les fruits et légumes dont la richesse en fibres, potassium, citrate et magnésium est alcalinisante et complète l’action protectrice du calcium alimentaire.

L’équilibre acide-base et le pH sanguin sont un autre élément indispensable à maîtriser. On surveille sa consommation de protéines, dégradées sous forme d’urée après la digestion. En excès, l’urée acidifie le sang et les urines et diminue leur concentration en citrate, un élément protecteur. « En cas de prédisposition aux lithiases, il ne faudrait pas dépasser 0,8 à 1 g de protéines par kilo de poids corporel et par jour, en concertation avec votre professionnel de santé », note la spécialiste.

Que penser des oxalates d’origine alimentaire ?

Une idée fausse est encore aujourd’hui largement véhiculée : en cas de lithiase, il conviendrait de supprimer certains aliments riches en oxalates alimentaires, tels que les épinards, l’oseille, la rhubarbe, le chocolat, la betterave ou les fruits oléagineux. Faux, rétorque notre spécialiste, mais prenez-en de petites quantités et évitez de cumuler leur consommation sur une même journée.

Bien répartir ses apports de calcium sur une journée

Les apports en calcium doivent être bien répartis sur la journée, et en quantité suffisante (800 à 1 000 mg par jour). On trouve une part de calcium (150 mg) dans :

Laitages

  • 1 yaourt
  • 100 g de fromage blanc
  • 15 cl de lait demi-écrémé

Fromages

  • 40 g de camembert
  • 30 g de roquefort
  • 20 g de comté, parmesan, gruyère ou emmental

Eaux

  • 75 cl de Vittel
  • 1 litre de Salvetat
  • 33 cl d’Hépar

Fruits et légumes

  • 100 g de chou frisé cuit
  • 20 à 25 amandes
  • 4 à 5 noix du Brésil
  • 4 à 5 figues séchées

Prévenir l’acidification des urines

D’autres facteurs d’acidification sont dans le collimateur : l’excès de graisse, de sel et de sucre ajouté, la consommation de produits alimentaires transformés et riches en additifs, la junk food… Autant d’aliments qui sont responsables de la production d’oxalates endogènes. Il s’agit de déchets métaboliques peu solubles excrétés par les reins et dont l’accumulation dans les urines favorise les calculs. « Si l’on prend occasionnellement un repas déséquilibré ou trop copieux, on veillera à bien diluer ses urines en buvant plus d’eau que d’habitude. Cela permettra d’éviter une concentration urinaire en éléments cristallisants », conseille Sandra Gressard.

Par ailleurs, dernier point à surveiller : le stress ! Il est là encore source d’acidification et peut affecter durablement la santé rénale en impactant le métabolisme, le système nerveux et hormonal et en favorisant l’inflammation. Enfin, « bouger est un véritable médicament naturel, à tout point de vue, y compris contre la lithiase », encourage notre experte.

À lire

Bye bye calculs rénaux, de Sandra Gressard (éd. Thierry Souccar).

Cet article est reservé aux abonnés.
Pour lire les 78% restants de cet article,
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter Plantes & Santé
Recevez chaque semaine nos conseils de bien-être par les plantes, astuces et recettes à faire vous même pour retrouver Equilibre et Santé
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité