Adénome de la prostate, ne pas rester impuissant
Autour de la cinquantaine, l’hypertrophie de la prostate, appelée aussi adénome bénin, s’inscrit dans un processus de vieillissement plus ou moins rapide. L’aromathérapie constitue un outil de prévention, et même un soutien énergétique et psychoémotionnel, car ce désordre fonctionnel peut aussi profondément bousculer l’équilibre masculin.
Fréquentes envies d’uriner, surtout la nuit, diminution de la puissance du jet mictionnel, difficulté à vider complètement la vessie, pouvant même aller jusqu’au blocage vésical, infections urinaires récidivantes, troubles de l‘éjaculation et baisse de la libido : voilà l’expression de l’hypertrophie prostatique, appelée aussi adénome bénin, qui concerne près d’un homme sur deux après 50 ans. Le risque que cet état inflammatoire congestif chronique bascule à un moment donné vers une tumeur cancéreuse ajoute une dimension angoissante. D’autant plus que le geste chirurgical peut altérer les fonctions urinaires et érectiles de manière définitive. L’esprit de prévention, d’entretien, de ralentissement du processus et de soutien psychique s’inscrit dans l’utilisation des huiles essentielles. Cette solution est aussi la seule à avoir une action préventive pour permettre à l’homme en pleine force de l’âge de ne pas perdre l’estime de soi et de se rassurer dans sa vie intime et sexuelle.
L’activité sexuelle, outil de prévention
La prostate, étymologiquement « qui se tient devant », est une glande située juste à la sortie de la vessie. L’urètre, le petit tuyau qui amène l’urine de la vessie vers l’extérieur, la traverse. Ainsi, ses dysfonctionnements impactent directement le système urinaire et la fonction érectile masculine. La prostate participe en effet à la fabrication du sperme. Pour entretenir l’intégrité de ce tissu prostatique, son élasticité, sa tonicité, et éviter l’adénome (c’est-à-dire la congestion et le gonflement), il est important de veiller à stimuler l’élimination et à décongestionner régulièrement tous les organes du petit bassin. Les stases et les ralentissements circulatoires (de fluides et d’énergie) sont en médecine traditionnelle chinoise synonyme de mort. L’activité sexuelle constitue donc un outil de prévention évident, ainsi que la diurèse (l’évacuation de l’urine) qui tonifie la circulation et gère les microfoyers inflammatoires.
Dans l’univers aromatique, toutes les essences de conifères à la fois douces et vivifiantes seront particulièrement adaptées pour reconnecter localement cette partie du corps à la circulation et à la vie. L’HE de pin sylvestre est une incontournable du ralentissement prostatique. Cortisone-like, elle stimule la synthèse de cortisol, l’hormone anti-inflammatoire endogène. Légèrement rubéfiante, elle relance la microcirculation et participe à la décongestion des tissus et des vaisseaux. L’appliquer sur le petit bassin et le bas du dos apporte un réchauffement favorable de la zone génito-urinaire, remonte l’énergie du rein et donne un regain de virilité.
Une autre HE de conifère, celle de cyprès de Provence, complète l’action du pin sylvestre. Elle est une excellente décongestionnante de la glande prostatique. Par effet vasoconstricteur veineux, elle tonifie et décongestionne les parois vasculaires, et régule aussi le fonctionnement vésical, utile en cas d’énurésie chez l’enfant ou d’incontinence. L’HE de vétiver est un bon complément. Grande stimulante circulatoire et glandulaire, elle apporte en plus de la dimension circulatoire un soutien fonctionnel de la glande. Cette essence de racine donne par ailleurs du corps et de la consistance au registre olfactif de la synergie, subtil, corsé et viril.
Pallier les effets du temps
L’hypertrophie de la prostate est un phénomène qui s’installe petit à petit, allant dans le sens d’une involution de la fonctionnalité prostatique et urinaire. Chercher à ralentir le vieillissement cellulaire de ces tissus particulièrement sensibles aux marques du temps est également nécessaire...
. Certaines essences constituent des trésors de jeunesse et de préservation de l’équilibre vital. De par leurs propriétés antioxydantes, elles sont gages de ralentissement des phénomènes de vieillissement. Elles agissent entre autres en restaurant les constantes biologiques comme le pH des tissus et leur degré d’oxydation.
L’HE de clou de girofle, produite par la distillation du bouton floral stoppé avant floraison, en plein épanouissement, gonflé des forces de vie et de reproduction, est sûrement l’une des plus porteuses sur ce registre de lutte contre le temps, avec de belles propriétés antioxydantes. Une goutte de cette essence dans toute synergie aromatique est non seulement une clé olfactive (et même gustative) qui rehausse les autres fragrances, mais aussi un catalyseur du potentiel thérapeutique aromatique. En contact avec les tissus humains, elle les tonifie et les détend en même temps pour une juste tonicité, elle purifie les flores bactériennes vitales, les débarrasse des organismes pathogènes puis anesthésie et réchauffe simultanément. Elle restaure aussi l’intégrité des tissus vieillissants et les préserve des méfaits du temps. Sa dermocausticité pose cependant certaines précautions d’emploi.
Charges symboliques
En cette période d’andropause, la « rouille » qui s’installe dans les tissus et les organes fait vagabonder l’esprit. La prostate a d’autre part une valeur symbolique incontestablement masculine et virile, cette glande n’existant pas chez la femme. Ses fonctions physiologiques sont aussi typiquement masculines puisqu’elle fabrique le liquide séminal, dans lequel baignent les spermatozoïdes fabriqués par les testicules. Le dysfonctionnement de la prostate atteint donc la mobilité des spermatozoïdes, responsable d’infertilité masculine. L’homme est touché en plein dans son identité.
Si la graine est la descendance, elle est aussi un concentré de racine et d’origine. Dans l’univers aromatique, les essences de conifères connectent inconsciemment à la source originelle. Apparus il y a 300 millions d’années, ces végétaux sont les premiers à avoir synthétisé la première molécule aromatique et, comme un fait exprès, ils sont aussi la première espèce aromatique à structure glandulaire. Ils introduisent la reproduction sexuée grâce au vent et aux pollens. La pomme de pin et le genre botanique Pinus se rapportent ostensiblement au masculin et au phallus. Les pins sont sûrement les conifères qui expriment le mieux l’effort de l’homme pour s’élever. Minces, grands, rectilignes, fournis à la cime, ils dépassent volontiers tous les autres arbres de la forêt pour aller chercher la lumière et la chaleur. S’appuyer sur la vibration olfactive de l’essence vivifiante de Pinus sylvestris contribue à donner de l’impulsion, de la vigueur, de la rectitude dans les pensées et le corps physique. Cette approche subtile semble être indissociable de l’approche purement organique pour que l’énergie soutienne la matière. Dans les périodes où le masculin suscite des interrogations, (andropause, mais aussi adolescence) l’homme peut s’aider pour garder le gouvernail dans l’axe en respirant cette HE, de préférence diluée à 20 % dans une huile végétale de noyau d’abricot, ou utiliser cette vibration comme parfum de peau. À renouveler à la demande et selon les besoins.
Hygiène intime au masculin : massage prostatique
La stagnation de liquide séminal dans la prostate ainsi que l’atrophie de ses fonctions participent à l’installation d’un état inflammatoire et congestif. Le massage est bien connu pour ses vertus drainantes et circulatoires. Il est aussi recommandé pour les organes internes, la respiration abdominale étant un des meilleurs moyens pour les masser de l’intérieur. En ce qui concerne la prostate, son massage peut s’inscrire dans un geste d’hygiène intime masculine qui se fait par voie rectale. Mains propres, ongles coupés, en automassage ou effectué par un urologue ou un partenaire conciliant, la prostate de la taille d’une grosse noix, se repère sous le doigt à environ 6-7 cm de l’anus, côté antérieur (vers les testicules).
À faire
Mettre sur le doigt 3 à 5 gouttes de la synergie suivante préalablement réalisée dans un flacon de 50 ml : HE de vétiver 1 ml, HE de pin sylvestre 1,5 ml, huile végétale de calendula pour remplir un flacon de 50 ml. Par des allers retours délicats, insister surtout sur ses bords et non sur sa partie centrale. Ces gestes permettent l’écoulement du liquide séminal résiduel par l’urètre et libèrent ainsi la glande de toute rétention. Il est conseillé de procéder ensuite à une miction et si possible une éjaculation pour finaliser le massage. Cette hygiène intime masculine peut compléter l’utilisation des suppositoires à base de lédon du Groenland.
Séquelles d’opération : restaurer et reconstruire
Les traitements du cancer de la prostate peuvent avoir de lourdes séquelles sur le long terme, à la fois urinaires et sexuelles. Si une opération se révèle nécessaire (valable aussi selon la localisation de la tumeur), la réparation des tissus nerveux et vasculaires en aromathérapie est réservée à une immortelle, mise au service de l’homme, à savoir l’hélichryse italienne.
À faire
Appliquer l’hélichryse italienne pure sur le bas- ventre et le bas du dos au moins 3 fois par jour. Commencer la veille de l’opération pour préparer les tissus au traumatisme et poursuivre si besoin plusieurs semaines, jusqu’à la restauration des fonctions urinaires et sexuelles si la physiologie le permet. Toutefois, si le geste chirurgical ou la localisation de la tumeur a perturbé les bandelettes neurovasculaires qui irriguent la prostate, les conséquences peuvent être difficilement récupérables, voire irréversibles : incontinence, impuissance et même rétraction du pénis.
Un luxe incontournable
Difficile de ne pas évoquer l’huille essentielle (HE) de lédon du Groenland pour le traitement, et a fortiori pour la prévention de l’hypertrophie prostatique. Si son prix risque de vous freiner au départ, il serait dommage de s’en priver, surtout en matière d’accompagnement sur le long terme. Voilà sûrement la plus puissante HE décongestionnante rénale, prostatique et aussi hépatique. Elle a la faculté de libérer ces tissus du feu inflammatoire et de leur permettre de retrouver leur fonction organique. Pyélonéphrite, prostatite et même hépatites peuvent bénéficier de ces magnifiques propriétés. Administrée de préférence par voie interne (pour le foie) ou par voie rectale (pour la prostatite), son action sera optimale.
À commander à la pharmacie, des suppositoires de 3 g selon la formule :
Par Aude Maillard, aromathérapeute
- HE de lédon du Groenland 50 mg
- HE de cyprès de Provence 50 mg
- HE d’hélichryse italienne 50 mg
- HV de calendula 100 mg
2 à 3 fois par jour selon le niveau de congestion, en cure de 3 semaines.
Ma formule-Prévenir l’hypertrophie de la prostate
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Propriétés : décongestionnant de la zone génito-urinaire, tonique circulatoire et glandulaire, gestion des phénomènes inflammatoires, prévention des processus oxydatifs.
Indications : prévention de l’hypertrophie de la prostate, de la congestion pelvienne et de tous les troubles associés : inflammation et/ou infection des voies urinaires, troubles de l’éjaculation, douleurs pelviennes.
Voie cutanée
HECT de pin sylvestre (3 ml)
Pinus sylvestris
HECT de vétiver (2 ml)
Vetiveria zizanioides
HECT de cyprès de Provence (2 ml)
Cupressus sempervirens
HECT de clou de girofle (3 ml)
Eugenia caryophyllata
Macérat lipidique de calendula (QSP 30 ml)
Indications
Prendre un flacon en verre teinté de 30ml muni d’un compte-gouttes, y verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées, compléter jusqu’en haut du flacon avec le macérat de calendula, refermer soigneusement et agiter.
Mode d’utilisation
En prévention: 20 gouttes en massage du bas-ventre et du bas du dos, 2 fois par jour, en cure de 3 semaines, à renouveler tous les 2 à 3 mois à partir de 45 ans.
Précaution d’emploi
Réservé à l’adulte. Cette synergie ne peut se substituer au diagnostic médical.