Comment protéger ses intestins
des parasites
Notre organisme, et plus particulièrement nos intestins, peuvent héberger des paraistes, commes les oxyures, sans le soupçonner. Ce problème, répandu chez les enfants mais aussi les adultes, est souvent passé sous silence. Il est pourtant aisé d'en venir à bout, en choisissant judicieusement le traitement.
Évoquer le fait d’avoir des vers intestinaux est tabou pour la plupart d’entre nous. Dans l’inconscient collectif, leur présence est liée à la saleté ou à une mauvaise hygiène de vie. En réalité, avoir des vers est souvent corrélé à des gestes d’enfants ou un environnement, et respecter quelques règles suffit pour les éviter.
Les vers intestinaux, parasites de notre système digestif, ont besoin de coloniser un être vivant, un « hôte » homme ou animal, pour se développer et se reproduire. Les parasitoses, notamment du fait d’oxyures, nécessitent notre attention, car leur présence dans l’intestin peut occasionner d’autres troubles comme de l’irritabilité, des maux de ventre, des problèmes de sommeil ou de la fatigue.
Dans les pays tempérés, notamment en France, on rencontre aussi le ténia, l’ascaris ou, plus grave, la douve du foie – des parasites moins fréquents toutefois. Les traitements naturels pour se vermifuger existent, dont l’efficacité dépend de l’importance de l’infestation et du bon état de santé global de l’individu.
Les signes qui doivent nous alerter
L’oxyure, dont le nom scientifique est Enterobius vermicularis, est le parasite le plus fréquent, en particulier chez les enfants de 3 à 10 ans. Il est extrêmement contagieux : selon les études, 25 % de la population mondiale seraient les hôtes de ce type de vers. Rond et blanc, mesurant 5 à 10 millimètres de long, l’oxyure vit à l’intérieur du gros intestin ou du côlon.
La nuit, la femelle sort du rectum et dépose de nombreux œufs sur le pourtour de l’anus. Ce rituel nocturne provoque d’intenses démangeaisons au niveau de la zone anale. Quand l’enfant se gratte, des œufs se nichent sous ses ongles et, en portant ensuite les doigts à la bouche sans y penser, il entretient l’auto-infestation.
Les œufs d’oxyures éclosent au bout de six heures lorsqu’ils sont fixés à la muqueuse anale, mais peuvent survivre jusqu’à vingt jours dans les vêtements ou la literie. Après éclosion, les larves des vers retournent dans le gros intestin. Les enfants contaminés se plaignent de démangeaisons au niveau de l’anus et dorment souvent mal, donc sont fatigués et agités. Les petites filles peuvent souffrir en outre de démangeaisons vaginales et d’une inflammation externe des organes génitaux.
Hôtes intermédiaires ou définitifs
Le ténia ou ver solitaire est un ver plat constitué de segments ou anneaux ; il peut mesurer jusqu’à 8 m de long. La présence de tels anneaux dans les selles, ressemblant à des nouilles plates et blanches de 1 à 2 cm de large, permet souvent de diagnostiquer une contamination. Son nom scientifique est Taenia saginata lorsqu’il est transmis par de la viande de bœuf non cuite, et Tenia solium lorsque son « hôte intermédiaire » est le porc – 0,5 % de la population française serait contaminée par ce dernier. Cette faible proportion est due à la mise en place de mesures d’hygiène, ainsi qu’à des contrôles vétérinaires réalisés sur la viande de porc… mais pas sur celle de bœuf.
Deux autres types de parasitoses se rencontrent également : les ascaris du chien (Toxocara canis) ou du chat (Toxocara cati), qui infectent de 7 à 15 % des enfants. Les hôtes définitifs de ce parasite sont les chiens et les chats ; les adultes et les enfants les ingèrent par leurs mains entrées en contact avec un sol contaminé (terre, bacs à sable…) ou à l’occasion de caresses sur les animaux. La présence d’ascaris dans l’intestin grêle peut provoquer des...
douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, un amaigrissement, de la fatigue et une toux.
Enfin, la douve du foie, Fasciola hepatica, parasite, comme son nom l’indique, le foie. Si elle est très rare en France, l’homme peut être un de ses hôtes accidentels, la contamination se faisant par l’ingestion d’aliments souillés par des bovins ou des ovins. Le parasite présent dans l’intestin traverse la paroi pour se loger dans le foie qui augmente de volume lentement. Des douleurs, parfois une jaunisse avec de la fièvre, sont d’autres symptômes qui nécessitent de consulter un médecin.
Un traitement à base d’huiles essentielles peut être envisagé en préventif comme en curatif, en particulier contre les oxyures et le ténia. On s’appuiera alors sur les familles chimiques qui ont un impact réel. Dans la formule que nous indiquons (ci-dessous), nous avons opté pour cinq huiles, dont la camomille noble, le tea tree et le giroflier, combinées dans un suppositoire – la forme la plus adaptée aux enfants, car ces huiles essentielles sont puissantes. Une fois le traitement pris, soyez attentif à l’amélioration des symptômes et envisagez si nécessaire un suivi médical.
Des mesures d’hygiène préventives
Pour éviter la contamination :
- Se laver régulièrement les mains, notamment après avoir joué avec les animaux ou après des activités d’extérieur. Le lavage doit être systématique avant de manger. Les ongles seront coupés court et non rongés ;
- Apprendre aux enfants à éviter de porter des objets sales à la bouche ;
- Ne pas laisser les petits jouer dans des endroits potentiellement contaminés par des excréments d’animaux ;
- Vermifuger régulièrement nos animaux de compagnie ;
- Ôter les chaussures à l’intérieur de la maison ;
- Bien cuire les viandes et le poisson et bien laver les fruits et les légumes, surtout s’ils sont mangés crus ;
- Nettoyer les litières, les niches, etc. au moins une fois par semaine ;
- Être à l’écoute de son enfant, ne pas négliger ses plaintes ;
- Si son enfant est infecté, laver les draps, pyjamas et sous-vêtements très régulièrement, à 60 °C de préférence. Changer de sous-vêtements tous les jours est aussi conseillé.
Et traiter toute la famille est indispensable ! Nos grand-mères préconisaient de vermifuger les enfants, en préventif, à chaque changement de lune. Sans être superstitieux, ce conseil reste d’actualité, car la lune est un bon repère temporel.
Zoom sur l’ail
L’ail (Allium sativum) fait partie de la famille des Liliacées. Il contient des vitamines, des minéraux et des composés soufrés qui lui donnent cette odeur caractéristique. Ces composés sont d’excellents antibactériens et vermifuges, l’ail est donc traditionnellement utilisé pour tuer les vers intestinaux. Prenez 150 mg à 250 mg d’extrait sec par jour (commercialisé sous forme de gélules) ou deux à trois gousses d’ail cru par jour pendant cinq jours, à renouveler trois semaines après.
Des composés aromatiques antiparasites
- Les phénols La plupart des huiles essentielles d’origan ainsi que celle de sarriette des montagnes (Satureja montana) comportent du carvacrol. La forte teneur en thymol caractérise l’huile essentielle de thym à thymol (Thymus vulgaris CT thymol). L’eugénol entre dans la composition de l’HE de clou de girofle (Eugenia caryophyllata, illustration ci-contre) en forte concentration. Ces HE sont dermocaustiques et hépatotoxiques, donc à utiliser avec parcimonie chez le jeune enfant.
- Les aldéhydes aromatiques Ils sont présents dans les huiles essentielles d’écorce de cannelle de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum) et du Vietnam. Dermocaustiques, ces dernières sont trop puissantes pour être utilisées dans la formule enfant.
- Les aldéhydes terpéniques Ils sont contenus dans la plupart des huiles essentielles dégageant une fragrance citronnée, en particulier celle de citronnelle (Cymbopogon citratus). Irritantes pour la peau et les muqueuses, ces HE doivent être diluées afin de les utiliser en toute sécurité.
- Les alcools terpéniques ou monoterpénols Le linalol est une molécule très répandue. Les HE de lavandin super (Lavandula hybrida clone super), de lavande vraie (Lavandula officinalis), de thym à linalol (Thymus vulgaris CT linalol) ou de laurier noble (Laurus nobilis, illustration ci-dessus) en sont riches. L’HE de tea tree (Melaleuca alternifolia) contient du terpinéol-4 comme celle de marjolaine des jardins (Origanum majorana). Aux posologies conseillées, elles ne présentent pas d’effets secondaires.
- Les oxydes terpéniques Le 1,8 cinéole contenu dans les HE d’eucalyptus globuleux et radié, de ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole, illustration ci-contre), de niaouli (Melaleuca quinquenervia), de laurier noble (Laurus nobilis) sont connus pour les propriétés antiparasitaires. Utiliser avec prudence chez les petits.
- Les cétones Bons antiparasitaires, ils sont cependant toxiques pour le système nerveux. Consulter un médecin avant de les utiliser.
Mes formules contre les vers intestinaux
Par Pascale Gélis-Imbert Docteur en pharmacie
Suppositoire pour des enfants de 3 à 10 ans
- HE de clou de giroflier 5 mg
- HECT* de thym à thymol 5 mg
- HE de laurier noble 10 mg
- HE de tea tree 10 mg
- HE de camomille noble 20 mg
- Excipient (Whitepsol ou ASB2X) en QSP* un suppositoire de 1 à 1,2 g.
Faire préparer en pharmacie le nombre de suppositoires nécessaires pour tous les enfants de la famille (env. 24,90 € les 18). En curatif, mettre un suppositoire matin et soir pendant quatre jours, à renouveler trois semaines après.
La camomille noble (Chamomilla nobile) possède d’intéressantes vertus antiparasitaires dues à ses composés biochimiques (aldéhydes terpéniques, monoterpénols, cétones, acides). De plus, ses pouvoirs antalgiques et calmants du système nerveux sont appréciés dans cette pathologie. À une posologie adaptée, elle est sans danger pour les jeunes enfants.
Gélule à partir de 11 ans
- HECT de cannelle de Ceylan 10 mg
- HECT de thym à thymol 10 mg
- HE de laurier noble 10 mg
- HE de tea tree 20 mg
- HE de camomille noble 20 mg
- Excipient huileux ou poudre en QSP une gélule de taille 0.
Ce type de gélule sera préparé en pharmacie, car le dosage doit être très précis. Faites plutôt appel à une pharmacie ayant l’habitude de réaliser ce genre de préparations pour obtenir des prix raisonnables.
Posologie de 11 à 16 ans : deux gélules matin et soir pendant quatre jours, à renouveler trois semaines après.
Posologie à partir de 16 ans : deux gélules, trois fois par jour pendant quatre jours, à renouveler trois semaines après.