Gommer la cellulite avec les huiles essentielles
La cellulite, les capitons et la peau d’orange sont les tracas de nombreuses femmes. À l’arrivée des beaux jours, cette préoccupation esthétique se double d’un souci de santé quand la chaleur rend la circulation sanguine moins fluide. Les huiles essentielles traitent parfaitement ces problématiques tout en se mettant au service de la beauté féminine.
Difficile de venir à bout de ces disgrâces bien rebelles…Trouver des actifs amincissants n'est en soi pas le véritable problème. Caféine, latoires se trouvent se trouve à foison dans la nature et dans de nombreux produits de l'industrie plus ou moins chimique. Du côté des huiles essentielles (HE), les problèmes qui se posent sont doubles : d’une part, prévoir un dosage suffisant pour que les actifs puissent opérer et d’autre part, trouver un support pour les conduire suffisamment loin dans le tissu cutané, là où se loge le problème à résoudre. Il faut donc utiliser les huiles essentielles dans les règles de l’art et de façon juste pour que nos formes s’harmonisent rapidement et efficacement. Une chose est sûre, le produit maison présentera peut-être moins d’agréments cosmétiques (texture, présentation) mais sera plus efficace que le produit tout fait, car il pourra être spécifiquement adapté à toutes ces exigences. Il faut croire en l'efficacité des huiles, qui n'éprouvent aucune compassion envers les adipoctes captionnés qu'elles déstockent, en plus de décongestionner le réseau lymphatique et sanguin.
Un stock bien gardé
Localisée sur les hanches, les cuisses ou le ventre, la cellulite est une altération du tissu cutané le plus profond, à savoir l’hypoderme. Elle se présente comme des zones fibreuses, à l’aspect de masse inerte grumeleuse, souvent douloureuses à la palpation. Ces zones manquent d’échanges cellulaires et de circulation et sont marquées par de la rétention d’eau et l’accumulation de tissus adipeux. La cellulite touche spécifiquement la femme et ne s’observe que sur certaines zones du corps.
Manifestement, ces adiposités, disgracieuses et flasques, sont apparentées à une distension du volume des adipocytes, les cellules sollicitées pour le stockage des graisses. La cellulite s’accompagne donc systématiquement d’adipose, de fibrose et de rétention d’eau, signes de ralentissement circulatoire.
Son étiologie ne semble pas en rapport direct avec le surpoids, ni avec une alimentation hypercalorique puisqu’elle peut toucher des jeunes femmes minces. Elle s’apparente plus à un déséquilibre d’ordre hormonal et circulatoire, et se localise sur des zones en résonnance avec les influences hormonales sexuelles. Par ailleurs, la femme est conçue pour pouvoir subvenir aux besoins alimentaires de son bébé pendant l’allaitement ; son corps possède ainsi la faculté de stocker les lipides (même s’ils ne sont pas en excès) et de les rendre directement disponibles pour la lactation. Ces tissus adipeux profonds semblent parfois se charger inutilement et même s’enkyster. Amener les actifs in situ est un pari qui n’est pas de prime abord évident... Le choix des HE est ici déterminant et stratégique, puisqu’il faut mener plusieurs combats de front sur les graisses, la fibrose et la rétention d’eau.
Les essences à la source
Lorsqu’une goutte d’HE pure est déposée sur la peau, on constate qu’elle a la faculté de disparaître en l’espace de quelques secondes. Cette observation simple souligne son extrême affinité pour le tissu cutané. C’est un gage d’efficacité pour traiter la cellulite, les huiles gagnant même le réseau sanguin en quelques minutes pour se retrouver dans la circulation générale. Le support huileux dans lequel sont diluées certaines HE...
leur sert de véhicule (en anglais, les huiles végétales (HV) se nomment d’ailleurs carrier oil, littéralement «transporteur d’huile»). Privilégier des matières végétales fines et pénétrantes est ainsi primordial pour ne pas freiner la progression des actifs. L’HV de noyau d’abricot est de loin la plus fine, tandis que la calophylle est aussi intéressante pour ses propriétés fluidifiantes. Mais l’HE de prédilection est sans aucun doute celle de cèdre de l’Atlas, de loin le must pour traiter capitons et adiposité. De par sa teneur en sesquiterpénols (atlantol), elle possède un tropisme particulier pour la paroi des vaisseaux sanguins et lymphatiques qu’elle va décongestionner et désenflammer. Sa teneur en cétones (atlantone) lui confère un haut pouvoir lipolytique permettant un déstockage des excès de graisse, au niveau même des adipocytes.
Le cèdre de Virginie, aussi appelé genévrier de Virginie, décongestionnant vasculaire et désinfiltrant, vient renforcer cette action en apportant d’autres sesquiterpénols, notamment le cédrol. Il prévient les ecchymoses et c’est un grand phlébotonique. Dans la synergie, les deux HE de romarin (à camphre et à cinéole) offrent des propriétés très différentes, mais ont pour point commun la circulation et la réoxygénation des tissus encombrés. À elles deux, elles désinfiltrent et affinent. Le camphre est une molécule qui brûle les graisses et le cinéole est un activateur de mouvement. Il apporte de la tonicité musculaire et circulatoire et permet aux tissus de retrouver leur aisance et leur fonctionnalité, à savoir la contractilité pour les muscles et la fluidité circulatoire pour le réseau sanguin.
Enfin, l’HE de gaulthérie couchée, un dérivé salicylé aux propriétés anti-inflammatoires, réchauffe la zone en activant la microcirculation. Si cette synergie est particulièrement efficace sur les aspects capitonnés et matelassés de la peau, il n’est tout de même pas pleinement satisfaisant de se contenter de gommer un symptôme sans chercher à aller à la source du problème. Déjouer les faiblesses du terrain Les HE ont de multiples propriétés, et celles- ci semblent parfois très éloignées les unes des autres. Par exemple, les HE de cèdre de l’Atlas et de cèdre de Virginie sont œstrogène-like : elles ont des affinités avec les mêmes récepteurs que ceux sur lesquels se fixent les œstrogènes naturels et elles induisent les mêmes effets. A priori, ces propriétés ne sont pas en rapport direct avec l’élimination de la cellulite. Or l’expertise clinique suggère que ces propriétés hormone-like sont aussi régulatrices de la sensibilité des récepteurs aux hormones, comme si le passage de ces molécules naturelles laissait dans leur sillage le retour de la mesure et l’équilibre. Donc gommer sa cellulite avec les HE est non seulement un gage d’efficacité, mais sûrement aussi de prévention de la récidive, ou tout au moins d’un effet modérateur et ralentisseur du phénomène.
Automassage
Des gestes adaptés permettent de remettre en circulation les fluides qui stagnent. Une fois la synergie déposée sur la cuisse, commencez par l’enserrer avec les deux mains juste au-dessus du genou et remontez vers le haut de la cuisse par des mouvements de rotation. Ensuite, pincez la peau comme pour décoller les zones fibreuses, puis faites des glissés profonds avec la pulpe des doigts, toujours en remontant vers le haut de la cuisse. Pour terminer, percutez fermement les zones avec la paume de la main. Restez plus doux sur les endroits douloureux pour éviter les hématomes.
Ma formule - Chasser les capitons
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Propriétés : Désinfiltrante, lipolytique, décongestionnante, raffermissante et tonifiante circulatoire veineux et lymphatique.
Indications : Cellulite, capitons, zones d’engorgement (dos, hanches, cuisses, genoux...).
HE de cèdre de Virginie ( 2 ml )
Juniperus virginiana
HE de cèdre de l’Atlas ( 5 ml )
Cedrus atlantica
HE de romarin à camphre ( 3 ml )
Rosmarinus officinalis CT camphre
HE de romarin à cinéole (2 ml)
Rosmarinus officinalis CT cinéole
HE de gaulthérie couchée ( 1 ml )
Gaultheria procumbens
Huile végétale de calophylle ( 10 ml )
Huile végétale de noyau d’abricot ( QSP 50 ml )
Prendre un flacon en verre teinté de 50 ml muni d’un compte-gouttes, y verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées, rajouter les huiles végétales jusqu’en haut du flacon puis agiter.
Voie cutanée : En massage des zones concernées avec la quantité suffisante et nécessaire, 2 fois par jour.
Contre-indications : Jeunes enfants, sujets épileptiques, femmes enceintes, allaitantes et antécédents de cancers hormonodépendants ou mastose.
Drainage lymphatique à la palmarosa
En complément de tous les actifs (brûleurs de graisses, circulatoire et tonique veineux), lorsque la rétention d’eau touche l’ensemble du corps et fait le lit de la cellulite au niveau des zones rebelles, il y a un réflexe aroma à privilégier pour se donner un peu plus de légèreté, en complément de la synergie proposée en local. Pour favoriser la circulation le matin, il est utile de s’envelopper d’un film aromatique pour tonifier le mouvement de la lymphe. L’HE de palmarosa est sûrement la plus adaptée. Elle convient en plus aux femmes présentant un antécédent de cancer hormonodépendant puisqu’elle n’a pas d’effet œstrogénique.
À faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Pour bénéficier des bienfaits de l’HE de palmarosa, diluez- la à 10 % : dans un flacon de 100 ml, versez 10 ml de cette huile et complétez avec 20 ml d’HV de calophylle (à éviter en cas de traitement anticoagulant), puis avec l’HV de reine-des-prés ou, à défaut, avec l’HV de noyau d’abricot. À appliquer sur les jambes, le ventre et si besoin les bras, et à renouveler le soir. En cure de 15 jours.
Compulsions alimentaires : un substitut olfactif
La silhouette ne s’affinera pas si, par ailleurs, il y a des envies irrépressibles de manger. La nature volatile et gustative des HE peut être mise à profit pour apporter un substitut au plaisir. Pour cela, le registre des essences d’agrumes est particulièrement adapté, plus particulièrement celui du pamplemousse et de l’orange douce. Il serait dommage de se priver du Citrus paradisii, ce « messager du paradis », et de l’orange douce, une véritable madeleine de bonheur à la fois pour les papilles et les narines. Toutes deux à zéro calorie.
A faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Dans un flacon de 10 ml, versez environ 45 gouttes d’essences d’agrumes et complétez jusqu’en haut du flacon avec une HV de noisette. Cette synergie est à utiliser à chaque compulsion alimentaire de deux manières distinctes : en déposant 1 goutte à l’intérieur des poignets et en respirant profondément 5 fois de suite, ou en mettant 2 gouttes en bouche. À répéter à l’envie.
Attention : Ne convient pas en cas de traitement aux anticoagulants oraux.
Attention : Également à ne pas exposer les poignets au soleil : ces HE appliquées sur la peau sont photo-sensibilisantes.