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Maladie de Raynaud : les huiles essentielles à la rescousse

Maladie de Raynaud : les huiles essentielles à la rescousse
Maladie de Raynaud : les huiles essentielles à la rescousse

Certaines huiles essentielles ont des propriétés qui n'appartiennent qu'à elles… Si elles sont réchauffantes et favorisent l'afflux sanguin, elles auront leur place dans la prise en charge de la maladie ou du syndrome de Raynaud, l'affection des doigts froids !

La maladie et le syndrome de Raynaud se manifestent lorsque le corps est exposé au froid, et plus rarement en cas de stress… Dans de telles circonstances, environ 12 % des hommes et 20 % des femmes en sont atteints. Cette affection bénigne chronique affecte la circulation sanguine au niveau des extrémités, plus fréquemment les doigts. Elle peut être douloureuse et invalidante, il est donc impératif de soulager les personnes qui en sont atteintes grâce à des méthodes simples, naturelles et efficaces.

Maladie ou syndrome de Raynaud

Tous les systèmes physiologiques de notre corps, les systèmes digestif, nerveux, cutané et muqueuses, cardio-vasculaire… sont conçus pour s’adapter à des variations externes, comme le changement météo, ou internes comme la glycémie, la pression artérielle… De plus, notre organisme fonctionne correctement à une température avoisinant les 36,6 °C. Quand la température extérieure diminue, il doit mettre en place différentes stratégies afin de la stabiliser. L’une d’entre elles consiste à resserrer toutes les artérioles, ces petites artères situées juste sous la peau, au niveau des extrémités. Ce mécanisme de défense a pour objectif de limiter la déperdition de chaleur en périphérie tout en augmentant l’afflux de sang dans les artères plus profondes. Dans la maladie de Raynaud, dès qu’il fait froid, sans que l’on sache pourquoi, les nerfs devenus hypersensibles provoquent une vasoconstriction excessive et brutale, ce qui entraîne une diminution du calibre des artérioles, empêchant le sang de circuler normalement. Puis elles reprennent leur forme et se dilatent lorsque le spasme disparaît. Tandis que dans le syndrome de Raynaud, la cause doit être déterminée grâce à un interrogatoire et un examen médical approfondi afin de gérer au mieux la crise ou de la traiter. Le stress est aussi un facteur déclenchant à ne pas négliger.

Qu’il s’agisse d’une maladie ou d’un syndrome de Raynaud, les symptômes sont les mêmes. Ils touchent surtout les doigts sauf le pouce, mais aussi parfois les orteils, le nez, les lèvres et les oreilles. Au début de la crise, la personne atteinte peut ressentir des picotements, un engourdissement voire une insensibilisation. Puis, ses doigts deviennent blancs car la circulation sanguine est altérée et dans certains cas plus graves, ils peuvent devenir bleus par manque d’oxygène. Dès que le sang afflue à nouveau, des fourmillements et douleurs peuvent apparaître, mais ils sont bon signe !

Huile essentielle rubéfiante

Même si les symptômes sont identiques, la maladie de Raynaud (forme primaire la plus fréquente) a ceci de particulier qu’elle touche principalement les adolescents et les jeunes adultes. Elle disparaît naturellement dans 60 % des cas. Il n’existe pas de traitement, mais les symptômes sont bien soulagés par l’aromathérapie. Le syndrome de Raynaud (forme secondaire), lui, apparaît souvent autour de la quarantaine. Il peut être dû à des maladies auto-immunes comme la maladie de Sharp, le syndrome de...

Gougerot-Sjögren, un lupus, des sclérodermies… mais aussi à une arthrite rhumatoïde, de l’athérosclérose, des troubles thyroïdiens… Certains métiers favorisent le développement de cette affection comme ceux qui nécessitent la manipulation de produits froids voire gelés ou l’utilisation d’outils générant des vibrations comme les scies ou les marteaux-piqueurs. La prise de traitements médicamenteux comme les bêtabloquants, la chimiothérapie, la pilule contraceptive… et de certains médicaments contenant de la pseudoéphédrine ou de la phényléphrine peuvent entraîner l’apparition de ce syndrome.

 

Quand on sent une crise arriver, la première chose à faire est de stimuler la circulation, plus précisément la microcirculation, et de réchauffer les doigts grâce à l’application d’huiles essentielles (HE) ayant des propriétés spécifiques. La reine dans ce domaine est celle d’écorce de cannelier de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum). Elle contient du cinnamaldéhyde, un aldéhyde aromatique dermocaustique qui la rend hyperémiante – elle favorise l’afflux de sang là où elle est appliquée. Cette propriété la rend aussi réchauffante. Le camphre, une cétone, est réputé pour être rubéfiant, c’est-à-dire qu’il dilate les vaisseaux permettant au sang de circuler. Il est aussi antalgique et antispasmodique. Deux huiles essentielles en contiennent en quantité suffisante : celles de romarin à camphre (Salvia rosmarinus CT camphre) et de lavande aspic (Lavandula latifolia). La première sera préférée à la seconde car elle contient aussi du 1,8-cinéol, vasodilatateur et vasorelaxant (il dilate et relaxe les vaisseaux sanguins).

Ma formule

Soulager la maladie et le syndrome de Raynaud

Par Pascale Gélis-Imbert, docteure en pharmacie

Propriétés : Hyperémiante, rubéfiante, réchauffante, antispasmodique, antalgique.

Indications : Soin aromatique pour soulager la maladie et le syndrome de Raynaud.

Voie locale

  • HE de cannelle de Ceylan Cinnamomum verum 75 gouttes
  • HE de romarin à camphre Salvia rosmarinus 50 gouttes
  • HE de gaulthérie couchée Gaultheria procumbens 50 gouttes
  • HE d’hélichryse italienne Helichrysum italicum 25 gouttes
  • En quantités égales : Macérat huileux de pâquerette + HV de calophylle QSP 100 ml

Procédé de fabrication : Mettre les quantités d’HE correspondantes dans un flacon en verre brun de 100 ml préalablement nettoyé. Remplir la moitié du flacon avec du macérat huileux de pâquerette, puis compléter avec de l’huile végétale de calophylle. Mélanger et placer une étiquette décrivant son contenu et sa date de fabrication.

Posologie : Mettre 5 à 6 gouttes du mélange dans le creux de la main et masser vos doigts dès les premiers symptômes.

Précautions d’emploi : Aucune, car ce mélange aromatique est utilisé pendant une courte période de temps.

1 ml = 25 gouttes HE = huile essentielle HV = huile végétale QSP = quantité suffisante pour

Un soulagement immédiat

L’HE de gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens), anti-inflammatoire, sera aussi très intéressante dans cette affection car son action révulsive permet de retenir le sang en surface. Une quatrième huile essentielle sera ajoutée, en faible quantité, pour ses effets très bénéfiques sur la microcirculation : l’HE d’hélichryse italienne (Helichrysum italicum), qui contient entre autres des cétones, des italidiones et des esters, est aussi antispasmodique, antalgique et anti-inflammatoire. Ce mélange sera dilué dans du macérat huileux de pâquerette (Bellis perennis), qui remplace celui d’arnica car il présente les mêmes propriétés vulnéraires et anti-inflammatoires. De plus, cette plante n’est pas menacée, contrairement à l’arnica. On y ajoute aussi de l’huile végétale de calophylle (Calophyllum inophyllum) qui présente un tropisme pour la microcirculation qu’elle soutient. Cette synergie aromatique, avec toutes ses activités complémentaires, permettra de stimuler, réchauffer et apaiser les symptômes de la maladie et du syndrome de Raynaud.

L’application sur les doigts ou autres organes touchés de la synergie aromatique, dès l’apparition des premiers symptômes, soulagera immédiatement, toutefois, elle sera plus efficace si elle est associée à la prise orale d’extraits hydroalcooliques ou d’EPS de gingko (Ginkgo biloba) et de feuilles de cassis (Ribes nigrum). Ces deux plantes permettront d’agir au long cours pour stimuler la microcirculation.

Quelques conseils d’hygiène de vie qui peuvent faire la différence

  • En hiver, n’hésitez pas à superposer plusieurs couches de vêtements pour ne pas avoir froid. Portez des gants en soie et par-dessus des moufles en laine (ou des gants avec des chauffe-mains), des chaussettes épaisses, une écharpe et un bonnet.
  • Évitez les changements brutaux de température, été comme hiver, y compris lorsque vous ouvrez votre congélateur.
  • Arrêtez le tabac, qui augmente les risques de crise et les symptômes. Pendant quelque temps, essayez d’arrêter le café, à remplacer par la chicorée.
  • Dès que vous sentez une crise arriver, placez vos mains au chaud sous vos aisselles ou achetez une boisson chaude et réchauffez vos mains avec le gobelet, puis massez-les avec la synergie aromatique ci-dessus.
  • Bougez régulièrement : la marche stimule la circulation.
  • Si vous êtes sujet au stress, apprenez à vous apaiser grâce à la méditation, la cohérence cardiaque ou la sophrologie.
  • Si vous travaillez avec des outils produisant des vibrations, massez-vous les mains régulièrement.
  • Évitez de porter des bagues trop serrées.

Des tisanes en complément

En médecine naturelle, il est toujours intéressant d’associer une activité systémique (dans tout le corps) à une activité locale aromatique. Ce mélange de plantes pour tisane permettra d’agir au niveau de la circulation sanguine, en complément du massage à base d’huiles essentielles.

Propriétés : Le romarin est un excellent draineur hépatique qui soutiendra l’activité du mélilot sur le système veineux. L’olivier est un anti-inflammatoire et un protecteur de la sphère vasculaire qui sera tonifié de manière très efficace par la présence de la chaleureuse cannelle. La mélisse et le mélilot sont très apaisants pour le système nerveux central.

Ingrédients : 40 g de sommités fleuries de romarin (Salvia rosmarinus) • 40 g de sommités fleuries de mélilot (Melilotus officinalis) • 30 g de feuilles de mélisse (Melissa officinalis) • 30 g de feuilles d’olivier (Olea europea) • 1 bâton de cannelle (Cinnamomum zeylanicum).

Recette et mode d’emploi : Mettez 3 c. à soupe du mélange de plantes dans 1 litre d’eau frémissante, puis ajoutez le bâton d’écorce de cannelier. Laissez infuser une dizaine de minutes à couvert. Buvez le litre dans la journée, pendant 15 jours, lors des trois mois les plus froids.

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