Calmer l’hypertension liée au stress avec les huiles essentielles
Les maladies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle (HTA) sont l’un des premiers problèmes de santé publique en Occident. Les facteurs sont multiples et bien souvent difficiles à juguler. Toutefois, sur l’un d’entre eux, le stress, les huiles essentielles peuvent agir. Voici comment retirer le meilleur des actifs aromatiques pour combattre cette pathologie.
Le plexus cardiaque qui se resserre, le coeur qui s’emballe, des sensations de palpitations ou d’arythmies, des oppressions thoraciques qui diminuent l’amplitude respiratoire, des maux de tête et des vertiges parfois fréquents, une tension nerveuse intérieure qui altère le sommeil... Autant de signaux qui évoquent un état de stress et une tension artérielle anormalement élevée. Or la tension est un indicateur essentiel de bonne santé, en renseignant sur la force qu’applique le sang sur les parois vasculaires artérielles. Elle se mesure en deux temps : une tension des artères pendant la phase de repos du cœur (diastolique), soit le moment où il reçoit le sang, et une tension des artères lors de l’impulsion cardiaque (systolique), quand le cœur envoie le sang vers les poumons.
La tension artérielle, le rythme cardiaque et le débit sanguin sont des paramètres en perpétuelles variations pour permettre l’adaptation de l’organisme à son environnement. Ainsi, le débit sanguin augmente lorsque les vaisseaux diminuent de diamètre et se rigidifient. La tension artérielle monte instantanément, permettant une meilleure irrigation et oxygénation des tissus et organes pour subvenir aux besoins. Les pressions systolique et diastolique doivent cependant rester dans des normes physiologiques (14 mmHg pour la systolique et 90 mmHg pour la diastolique). Au-delà de ces seuils, lorsque l’hypertension artérielle (HTA) s’installe sur le long terme, elle favorise l’apparition d’une fatigue du cœur qui travaille plus que la normale et d’une altération des parois vasculaires qui, mises à l’épreuve en permanence, auront tendance à se rigidifier. Les artères les plus fréquemment touchées sont celles qui irriguent les reins, le cerveau (la carotide), le cœur (les coronaires) et les membres inférieurs. Les risques d’insuffisance rénale, d’accidents vasculaires cérébraux, d’artériopathie des membres inférieurs et d’infarctus du myocarde sont donc nettement augmentés.
Le chef d’orchestre neurovégétatif
Si dans l’immense majorité des cas, l’hypertension artérielle est dite « essentielle » – c’est-à-dire qu’elle n’est due à aucune cause apparente –, plusieurs facteurs augmentent sa prévalence. Parmi eux, le surpoids, l’âge, qui amène une perte d’élasticité des vaisseaux, la sédentarité, les excès alimentaires, les hyperlipidémies et... le stress. Dans tous les cas, la commande principale d’autorégulation exercée par le système nerveux autonome (ou végétatif) se perd, le réseau vasculaire ne se relâche plus, il n’a plus de moment de répit et de reconstitution et la pompe cardiaque n’a d’autre solution que de se plier à cette tension permanente.
Pour maintenir l’état de bonne santé, le système nerveux autonome possède deux pôles: un activateur, appelé système sympathique, qui n’est autre que le système de l’adrénaline et du stress, et un ralentisseur, appelé para-sympathique, qui met au repos l’organisme. Ils forment un duo très complémentaire: un côté yang et un côté yin, dirait-on en médecine chinoise, où chacun a un rôle essentiel. Lorsque cette harmonie est cassée en raison du surmenage ou bien d’un contexte psychoémotionnel défavorable, le premier des symptômes est l’augmentation de la tension artérielle et les troubles du rythme cardiaque : premiers signes qui doivent alerter pour éviter l’escalade vers les pathologies cardiovasculaires, voire métaboliques (diabète, hyperlipidémie).
Impact neurovégétatif par voie olfactive
L’aromathérapie constitue un outil particulièrement adapté et efficace sur l’HTA liée au stress. Dans ces circonstances de défaillance nerveuse et de perte des processus d’autoréparation du corps, elle n’a de cesse de réharmoniser et de...
réveiller les forces d’autoguérison. Dans cette indication neurovégétative, une des portes d’entrée préférentielle des huiles essentielles (HE) est la voie olfactive. Les molécules volatiles vont cheminer par le biais du nerf olfactif pour atteindre le système nerveux central, le cerveau, qui est l’endroit privilégié pour obtenir un impact neurovégétatif. Par ce biais, l’aspect informationnel des HE a en plus un retentissement intérieur et profond. Associé à l’impact moléculaire sur les neurotransmetteurs, notamment la sérotonine, le GABA (acide aminobutyrique) et l’acétylcholine, le retentissement nerveux est instantané et puissant. Tous les rythmes sont modifiés : le corps physique se relâche, les pulsations cardiaques ralentissent et la fréquence respiratoire aussi.
Les HE les plus ciblées sur l’HTA seront choisies parmi les plus grandes huiles essentielles antistress. Ainsi l’HE de lavande fine, celle d’ylang-ylang ou encore celle de marjolaine des jardins sont très puissantes pour réguler les battements du cœur, calmer les palpitations ou encore pallier divers problèmes d’arythmie. L’ylang-ylang est la plus hypotensive des huiles essentielles, lorsque l’élévation de la tension est imputable à un stress et une défaillance neurovégétative. C’est l’HE du lâcher prise par excellence, le lâcher du mental, des nerfs, du cœur et des vaisseaux.
L’influence de la respiration
Respirer les huiles essentielles en les déposant à l’intérieur de ses poignets puis en les inhalant profondément est aussi un exercice respiratoire très utile dans l’indication précise de l’HTA. En effet, la régulation du rythme cardiaque et de la pression artérielle par le système nerveux autonome est influencée par la respiration. Introduire dans la synergie des actifs aromatiques à tropisme respiratoire, comme l’HE d’encens, apaisante et sédative, favorise aussi la cohérence cœur-poumons tout en ouvrant la cage thoracique. Cette formule débloque le plexus respiratoire, ralentit le rythme des respirations et celui des battements. Enfin, pour affiner la synergie, nous faisons appel à une HE citralée comme celle de litsée citronnée, gage d’un effet vasodilatateur hypotenseur. L’impact vasculaire s’ajoute aux autres propriétés neurovégétatives et cardiaques. Pour en bénéficier pleinement, il est conseillé d’associer à la voie olfactive la voie cutanée (application sur la zone des poumons et du cœur ou la colonne vertébrale) ainsi que la voie interne (ingestion selon la posologie). Par ces trois portes d’entrée, la tension intérieure n’aura plus de prise.
Bon geste
Prendre six respirations en une minute est un rythme qui reflète un organisme à l’équilibre. Pour y parvenir, pratiquer l’exercice suivant afin de vous caler tout en favorisant la détente profonde.
Exercice respiratoire
Inspirer profondément et lentement en comptant jusqu’à 4, puis expirer en comptant jusqu’à 6. Ce petit exercice favorise la cohérence cœur poumon, ralentit les rythmes cardiaque et respiratoire et fait baisser la tension artérielle. À tester en n de journée (moment où la tension est plus élevée) avec la synergie aromatique de la formule ci-après déposée sur les poignets.
Ma formule pour faire baisser la tension
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Propriétés : Vasodilatatrice, hypotensive, régulatrice du rythme cardiaque, régulatrice du système neurovégétatif favorisant la mise au repos de l’organisme, déstressante.
Indications : Tension nerveuse et hypertension artérielle, stress cardiovasculaire avec palpitations et/ou arythmies, troubles du rythme cardiaque en rapport avec un déséquilibre psychoémotionnel.
HECT d’ylang-ylang (3 ml)
Cananga odorata
HECT de lavande fine (2 ml)
Lavandula angustifolia
HECT d’encens (3 ml)
Boswelia carterii
HECT de litsée citronnée (2 ml)
Litsea citrata
Huile végétale de noyau d’abricot (QSP 30 ml)
1 ml = 25 gouttes. HECT : huile essentielle chémotypée. QSP = Quantité suffisante pour.
Préparation : Prendre un flacon en verre teinté de 30 ml muni d’un compte- gouttes capillaire, y verser les HE selon les quantités indiquées, compléter avec l’huile végétale, fermer et agiter.
Voie olfactive : Déposer 2 gouttes de la synergie à l’intérieur des poignets et procéder à 5 respirations consécutives. Opter si possible pour l’exercice respiratoire proposé dans l’encadré page précédente.
Voie cutanée : 5 à 15 gouttes en massage du plexus cardiaque, 3 à 6 fois par jour selon le niveau d’HTA. Le soir au coucher, faire un massage paravertébral en faisant pénétrer la synergie de chaque côté de la colonne, au niveau des deux gouttières paravertébrales.
Voie sublinguale : 5 gouttes directement en bouche, en n de repas, 3 fois par jour. Ces trois voies d’administration sont à renouveler toutes les 5 minutes, 4 fois de suite, en cas de montée importante d’HTA suite à un stress intense.
Précautions d’emploi : Pour les femmes enceintes après le premier trimestre et les femmes allaitantes, ne retenir que la voie olfactive, 4 fois par jour, 5 jours sur 7.
En complément de l’allopathie
L’hypertension artérielle (HTA) familiale ne répond pas aux mêmes exigences que celle en rapport avec le stress. En effet, l’étiologie est multifactorielle. Bien souvent, l’HTA provient de facteurs génétiques mais aussi de mode de vie sédentaire et d’une alimentation trop industrialisée, trop grasse et raffinée. L’approche aromatique vise à travailler sur la qualité du sang et l’intégrité des vaisseaux, et tient compte des intentions métaboliques, digestives, stimulantes hépatiques, hypolipémiantes et vasodilatatrices. Elle peut venir parfaitement en complément des traitements allopathiques hypocholestérolémiants et antihypertenseurs pour leur donner un second souffle.
À faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Préparer la synergie HE de livèche 1 ml, de céleri 1 ml, d’hélichryse italienne 3 ml, de litsée citronnée 3 ml, d’ylang- ylang 2 ml. Utiliser à raison de 4 gouttes, à la fin des repas, 2 à 3 fois par jour selon le niveau d’hypertension, dans une petite cuillère à avaler avec un peu d’huile de lin. En cure de 15 à 20 jours par mois au long cours, en surveillant au moins une fois par semaine la tension artérielle le matin au réveil et en parallèle de mesures diététiques.
Automassage aromatique relaxant
Privilégier l’application des HE sur les points d’acupuncture crée une passerelle entre la médecine chinoise et l’aromathérapie. En plus des différents modes d’application de la formule proposée (page précédente), elle peut être appliquée sur deux points déterminants pour l’équilibre cardiovasculaire. Ces points font « sortir le chaud du cœur » et améliorent l’énergie du poumon. Stimulés par de simples pressions répétées une dizaine de fois, ils provoquent une détente instantanée du plexus cardiaque et procurent un relâchement nerveux et respiratoire.
À faire
Par Aude maillard, aromathérapeute
Ces deux points correspondent au méridien maître cœur, MC9 (sur le bord interne de l’ongle du petit doigt de la main) et MC7, appelé Shen Men, (à l’intérieur de la paume de la main, à la base de l’os cubital, sur le bord externe). Masser par pressions répétées 10 fois de suite, avec le pouce de la main opposé, avec une goutte de la synergie de notre formule. À renouveler sans modération en journée et au coucher.