Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Réalisez vos tissus tie and dye avec des végétaux

Recette maison de tye and die naturel aux plantes
Recette maison de tye and die naturel aux plantes

Très tendance, le célèbre tissu tie and dye se réinvente aujourd’hui pour se décliner sur vos vêtements, vos sacs en tissu ou votre linge de maison. Aurélia Wolff, artisane teinturière, nous détaille comment réaliser vos propres pièces selon un procédé simple et avec des colorants végétaux naturels comme l’oignon, le curcuma ou l’avocat.

Popularisée durant les années hippies, la technique de teinture artisanale tie and dye – littéralement nouer et teindre – consiste à teindre un tissu clair de touches colorées aux motifs géométriques ou abstraits en nouant le tissu puis en le plongeant dans de l’eau bouillante avec des colorants. Depuis deux ans, elle est revenue à la mode et se décline avec des lignes plus ethniques et des teintes souvent plus pastel et discrètes que les célèbres tee-shirts aux motifs « soleil » et aux couleurs flashy des années 1960.

Afin d’éviter d’acheter à prix d’or une housse de coussin ou un tote bag reprenant ces jolis motifs ou d’utiliser des colorants issus de la pétrochimie, réalisez très facilement chez vous un atelier tie and dye 100 % végétal et non toxique grâce aux conseils avisés de notre experte. Facile à faire et très ludique avec les enfants, cet atelier vous prendra une à deux heures.

Chemisier, torchon, housse de coussin : quel tissu choisir ?

Body de bébé, tee-shirt, chemisier, torchon de cuisine, drap, sac en tissu, coussin, etc., le support de votre teinture tie and dye n’aura de limites que votre imagination. En revanche, comme le conseille Aurélia Wolff, oubliez le polyester et autres fils synthétiques, seuls les tissus naturels comme la soie, la laine, le coton ou le lin peuvent être utilisés. Sachez que la laine et la soie prennent très bien la teinture, mais que les couleurs pénètrent moins facilement dans le coton et le lin, ce qui donnera une couleur au rendu final un peu plus pâle.

Votre tissu doit également être de couleur claire (blanc ou beige) afin de permettre aux contrastes colorés de s’y imprimer. Enfin, vous pouvez tout à fait recycler une pièce de tissu existante afin de lui donner un coup de neuf : on appelle cela « up-cycler ».

Tee-shirts tie and dye réalisés durant un atelier animé par Aurélia Wolff pour la marque Etam. Couleur rose obtenue avec de la garance (Rubia tinctorium) et couleur jaune obtenue avec de la gaude (Reseda luteola).

Tie and dye : la recette ultra-facile à base de colorants végétaux

Pour réaliser votre atelier tie and dye maison avec les couleurs rose, jaune ou kaki, il vous faut le matériel suivant :

  • une pièce de tissu de couleur claire (blanc ou beige) ;
  • des ficelles, des pinces à linge ou des élastiques ;
  • une casserole d’eau suffisamment grande pour accueillir votre pièce de tissu ;
  • une cuillère en bois ;
  • 20 à 30 grammes de matériau végétal naturel colorant par pièce de tissu (par exemple : poudre de curcuma, pelures d’oignon ou peaux d’avocat).

Pour commencer, nous vous proposons ici de vous initier au tie and dye très simplement avec de la poudre de curcuma, des pelures d’oignon ou des peaux d’avocat, car ces colorants naturels ne nécessitent pas de fixateur de teintureet peuvent donc être réalisées très simplement. La poudre de curcuma vous donnera un jaune très flashy, les pelures d’oignon un jaune plus pâle et orangé et les peaux d’avocat un beau rose.

Tissu tye and die réalisé avec du curcuma

Suivez ensuite ces différentes étapes :

  1. Serrez votre tissu, à sec, avec des élastiques, des pinces à linge ou des ficelles afin d’obtenir des motifs ronds, carrés ou plus aléatoires (voir paragraphe ci-dessous).
  2. Faites chauffer une casserole pleine d’eau (mais avec suffisamment de place pour y plonger ensuite votre tissu) avec le curcuma, les pelures de 4 à 5 oignons ou les peaux de deux avocats émiettées et parfaitement exemptes de chair. Laissez bouillir durant une heure à une heure et demie afin de bien extraire les colorants. Pour l’oignon ou le curcuma, 15 minutes suffisent.
  3. Filtrez votre eau.
  4. À l’aide de la cuillère en bois, trempez directement dans l’eau filtrée votre pièce de tissu préalablement nouée. Laissez bouillir un quart d’heure à une heure selon l’intensité de couleur que vous désirez obtenir (par exemple, un tissu qui sera très souvent lavé, comme un vêtement, ou un tissu très exposé à la lumière du soleil, comme un coussin, nécessiteront un temps de trempage assez long afin de moins perdre leur couleur dans le temps).
  5. Laissez refroidir l’eau 5 à 10 minutes.
  6. Rincez votre pièce de tissu et faites-la sécher comme un tissu classique, mais à l’ombre.

Obtenez une coloration kaki ou un gris taupe 

Aurélia Wolff durant un atelier de teinture végétale.

Pour obtenir d’autres couleurs, Aurélia Wolff propose une étape supplémentaire. Pour transformer la coloration rose obtenue avec l’avocat en un beau gris taupe, ou le jaune foncé de votre oignon en kaki, réalisez une eau ferreuse dans laquelle vous allez à nouveau plonger votre tissu.

Pour ce faire, procurez-vous du sulfate de fer en jardinerie ou faites une « soupe de clous » en faisant tremper, la veille ou l’avant-veille, une poignée de clous composés à 100 % de fer dans un récipient contenant environ 500 ml d’eau et 100 ml de vinaigre blanc.

Une fois l’étape de teinture terminée, ôtez les ficelles, les élastiques et les pinces à linge du tissu, rincez-le et laissez-le refroidir 10 minutes afin d’éviter un choc de température. Dans une casserole, mélangez 1 g de sulfate de fer dans 500 ml d’eau, ou sortez votre « soupe de clous », puis trempez votre tissu dans ce mélange durant une à 2 minutes. Sortez votre tissu de ce bain, rincez-le plusieurs fois jusqu’à ce que l’eau de rinçage soit claire, puis faites-le sécher à l’ombre.

En bonus, cette étape vous permettra d’obtenir une couleur qui tient mieux dans le temps.

Comment nouer le tissu pour obtenir des motifs circulaires, triangulaires ou carrés ?

Durant ses ateliers shibori (terme qui désigne en japonais l’acte de ficeler le tissu avant de le teindre), Aurélia Wolff conseille aux participants de s’entraîner sur des chutes de tissu afin de voir à quoi ressemblent les motifs qui sont créés en pinçant, en pliant, en tordant ou en nouant la pièce. Les Japonais affectionnent tout particulièrement les pliages, c’est-à-dire le fait de plier sur une ou deux épaisseurs le tissu pour obtenir des motifs géométriques carrés ou triangulaires (cf. photo ci-dessous).

Pour obtenir cet effet, pliez votre tissu en accordéon dans un sens, puis dans l’autre, et serrez-le entre deux plaques de bois grâce à un serre-joint ou à une pince forte avant de l’immerger dans le bain de teinture.

Pour des motifs circulaires, optez plutôt pour des nœuds répétés réalisés avec des élastiques. Enfin, vous pouvez également plier de façon totalement aléatoire votre tissu pour en faire une boule ficelée et vous laisser surprendre !

Camomille, millepertuis, garance : les plantes idéales pour le tie and dye

Spécialiste des couleurs naturelles faisant pousser ses plantes elle-même, Aurélia Wolff a testé de nombreuses variétés et nous livre ses préférées. Toutefois, contrairement aux teintures « faciles à faire » avec l’avocat, l’oignon ou le curcuma, ces colorations végétales avec les plantes nécessitent une étape de fixation (appelée le « mordançage »), plus technique, pour laquelle il est recommandé de se former avant de se lancer : « Si vous réalisez un bain d’eau bouillante avec une plante, vous allez obtenir une eau très foncée, mais une fois que vous ressortirez votre tissu, la couleur sera très pâle et aura très mal pris. »

D’autres plantes font de très belles couleurs. Les fleurs de cosmos donne un beau orange, l’immortelle du jaune, utilisez de la sauge pour un vert « mousse », le néflier pour un roux-brun ou encore tous les arbres à tanin type chêne, châtaignier ou noyer qui vous permettront d’obtenir respectivement du fauve, du brun ou du beige.

Côté plantes médicinales (qui sont également souvent tinctoriales), on retrouve le millepertuis ou la camomille qui permettent d’obtenir un beau jaune. En revanche, toutes les plantes à infusion de type verveine donnent des couleurs très claires et sont donc peu recommandées.

Il y a également la garance pour obtenir des nuances de rose, la gaude pour un jaune pétard et les plantes à indigo (Indigofera tinctoria, suffruticosa, arrecta, cyanescens, Cheiranthus fenestralis ou Polygonum tinctorium) pour un bleu profond. Leur seul défaut est qu’elles ne se trouvent généralement pas dans nos jardins. La vergerette du Canada, que l’on trouve, elle, sur tous les bords de chemin, donne un beau jaune pâle qui tend parfois vers le vert selon la matière du tissu coloré.

Pour aller plus loin…

Whole.fr : le site Internet d’Aurélia Wolff sur lequel vous retrouverez tous ses ateliers en présentiel qui se tiennent dans le 13e arrondissement de Paris ou ses webinaires pour apprendre la coloration végétale.

Le livre : Aurélia Wolff, Teintures végétales, Eyrolles, 2018.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter Plantes & Santé
Recevez chaque semaine nos conseils de bien-être par les plantes, astuces et recettes à faire vous même pour retrouver Equilibre et Santé
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité