Parc floral d'Apremont : une sophistication so british
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Parc floral d'Apremont
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Parc floral d'Apremont
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Parc floral d'Apremont
Façonné au fil des années au pied du château d'Apremont, ce paysage de carte postale invite à la déambulation. Fleurs, arbres anciens et fabriques de style XVIIIe siècle composent un écrin de nature faisant la part belle aux vivaces.
Au bord de l’Allier, un chapitre de l’Histoire fleurit toujours dans le jardin estampillé « remarquable » et le village médiéval d’Apremont (labellisé Plus beaux villages de France). Les premières fondations du château local remontent au XIIe siècle. Cet environnement de vieilles pierres, aux confins du Berry, sert d’écrin au parc de cinq hectares que l’on visite comme un musée.
La châtelaine d’aujourd’hui s’appelle Louise Hurstel. Elle est l’héritière d’une lignée féminine installée dans ce domaine depuis 1722. « Dans les années 1960, raconte-t-elle, mon grand-oncle, Gilles de Brissac, a voulu redonner vie à ce lieu verdoyant idéalement situé, alors que le village fermait peu à peu ses portes après avoir été, pendant quatre cents ans, un site de carrières de pierres de taille. Paysagiste, amoureux des jardins anglais, il a pensé ce parc comme une occasion de découvrir des fleurs du monde entier. Ici comme en Angleterre, le lien entre massifs, points d’eau, fleurs et arbres se fait par la pelouse. C’est une vraie moquette, qui donne envie à chacun de retirer ses chaussures. »
Écosystème poétique
Le parc est ponctué de structures en charmilles et d’un « jardin blanc » inspiré d’un jardin du Kent, en Angleterre, où s’épanouissent rosiers aux fleurs blanches et vivaces. Aux autres extrémités du site, trois fabriques exotiques – des constructions à thème, très en vogue au XVIIIe siècle – se détachent comme autant de bijoux : le pont chinois, restauré cette année, le pavillon turc sur un point d’eau, qui évoque les rives du Bosphore, et le belvédère, sur les hauteurs du parc, conçu dans un esprit russe. Ce dernier expose huit fresques réalisées par des « voisins », des artisans faïenciers de Nevers. Partout, ici, les arbres anciens règnent en maîtres, comme ces trois tilleuls âgés de 200 ans, ces gigantesques Metasequoia glyptostroboides – une rareté en France – de 120 ans et ce cyprès chauve de plus de 70 ans.
Ode à la beauté des fleurs
Du printemps à l’automne, le parc déploie avec générosité ses fleurs, des vivaces à 90 %. La particularité de ces végétaux pérennes est de présenter une souche qui se maintient plusieurs années (en tout cas plus de deux ans). Chaque année à l’ouverture du parc, fin mars, on le voit se couvrir de brassées de pensées, de géraniums, de tulipes, de magnolias, de jonquilles sublimes et autres pivoines arborescentes. En été, les roses prennent le relais, avec les azalées, les clématites et les hibiscus. En septembre, les dahlias et leur palette infinie de couleurs assurent la relève.
Les autres fleurs sont des annuelles (elles ne vivent qu’un an). « Cette année, nous avons choisi la fleur estivale Ageratum, de l’impatiens, du muflier, mais aussi du tabac (grand et petit), qui donne de jolies fleurs tubulaires et un parfum délicat », nous explique le jardinier en chef Tony Poupin, qui veille au grain depuis vingt-deux ans. Parmi les stars du parc, les glycines blanches ou mauves forment une tonnelle odorante au-dessus d’une grande allée d’accueil de 100 m de long : féérique ! « L’hélénie, une vivace avec de grandes marguerites touffues, fleurit durant presque trois mois. Pour cela, quel travail ! Il faut la tutorer, couper toutes les fleurs fanées au fur et à mesure… mais le résultat est là », poursuit Tony Poupin.
Des Lamiacées bienfaisantes
Choisies pour leur esthétique rustique et leur adaptation aux autres vivaces, quatre sortes de sauge tapissent cette terre. Le créateur de la pépinière Arom’antique, Laurent Bourgeois, nous explique que le genre Salvia, le plus riche de la famille des Lamiacées, a donné naissance à des milliers de variétés dans le monde entier. Seule la sauge officinale (Salvia officinalis) fait référence en matière médicinale et culinaire – elle se décline toutefois en plusieurs variétés. Cette aromatique aux feuilles douces enrobées de duvet fut une plante sacrée, dont les Romains et les Grecs disaient qu’elle prolongeait la vie. Son nom vient du latin salvus, qui veut dire « bien portant ».
Dans ce lieu charmant où le temps suspend son cours, une équation reste encore à résoudre : combiner la perfection d’un jardin au grain de folie des « mauvaises » herbes. N’hésitez pas à en toucher deux mots au jardinier, car comme nous, chez Plantes & Santé, vous avez sans doute de l’affection pour ces sauvageonnes…
Leçon de sauges
Parmi les sauges du parc floral d’Apremont, Salvia officinalis purpurascens, aux feuilles teintées de vert et de violet, est particulièrement riche en molécules aromatiques. Elle est connue pour ses propriétés toniques et antibactériennes. Découvrez aussi la sauge Officinalis tricolore, reconnaissable à ses feuilles bordées de blanc crème. Deux autres variétés sont des hybrides, des cultivars non comestibles et uniquement décoratifs : Salvia nemorosa Caradonna, dont la floraison commence en mai, et Salvia verticillata Purple Rain, qui fleurit tout l’été. Enfin, on trouve dans ce jardin la sauge de Jérusalem, une variété ainsi baptisée pour sa ressemblance avec les sauges mais qui n’est, en fait, pas du genre Salvia. Il s’agit d’un Phlomis fruticosa, aux nombreuses vertus médicinales (contre la toux notamment).
Infos pratiques
- Site Internet : www.apremont-sur-allier.com/fr/parc-floral
- Adresse : Le Parc floral, 18150 Apremont-sur-Allier.
- Ouverture : du 31 mars au 30 septembre, tous les jours de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30. Les 18 et 19 mai, Fête des plantes.
- Hébergement : La maison de l’Allier, gîte de style médiéval