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Le Jardin du Tomple : un vallon enchanté

Le Jardin du Tomple : un vallon enchanté

Au pied du mont Lozère, à 450 mètres d'altitude, en suivant une petite route en lacets qui descend au fond d'une vallée sauvage, se niche le Jardin du Tomple, un lieu rempli de poésie qui aurait pu inspirer Rimbaud. Dans ce trou de verdure où chante une rivière, il révèle autour d'un grand mas cévenol, un savant désordre botanique riche de 5 000 espèces de plantes vivaces et d'arbustes.

Au cœur du Parc national des Cévennes, le jardin du Tomple reflète la passion commune pour les roses de Françoise Tabusse et de sa fille Véronique Lacaze. « En 1995, nous avons commencé à en planter une trentaine sur les faïsses (terrasses en pierre sèche en ­occitan) », raconte, cette dernière. « En nous inspirant de l'esprit des jardins anglais, nous avons choisi des espèces anciennes et rares : des Fantin Latour, Cécile ­Brunner, Louise Odier, ­Roxburghii plena, Félicité pour ne citer que quelques-unes des 350 variétés qui forment la roseraie. » Au fil du temps, les prairies du domaine destinées à l'élevage caprin ont été transformées en un jardin de près de trois hectares. La géologie à la limite du granite et du schiste a permis d'adapter, malgré des températures qui peuvent être rudes l'hiver, des plantes méditerranéennes et des plantes vivaces de basse montagne. Ce sol acide a même favorisé la mise en place d'une collection de l'espèce Hydrangea (connue aussi sous le nom horticole ­d'hortensia), onze variétés différentes offrant une pleine floraison en été. « Nous vivons dans notre jardin et avec notre jardin comme avec un être à part entière. Nous prenons soin de lui et il nous transmet force et plénitude », explique Véronique. Un sentiment que les propriétaires espèrent transmettre aux visiteurs.

Toutes sortes de vivaces

Dès l'entrée, le plan détaillé nous plonge dans ce théâtre végétal. Des petites allées serpentent entre les six espaces thématiques aux noms poétiques qui composent le jardin. En passant sous les arceaux et les colonnes recouverts d'églantiers ou de clématites, on découvre le Jardin du merle et son ruisseau de pluie, et plus loin le Jardin du pigeonnier, avec une petite mare. « Nous sommes en fond de vallée, dans laquelle serpente une petite rivière, l'Amalet qui, même au plus chaud de l'été, garde fraîcheur et humidité dans les allées du jardin », précise Véronique Lacaze. L'arrosage est fait par ­l'intermédiaire d'un béal, un canal construit il y a plus de 300 ans pour la ferme. Une pompe récupère l'eau, qui provient de la rivière et permet d'arroser le site. Bassin, canal, et mare rythment les parcours très libres proposés dans ce jardin labellisé remarquable en 2015.

Les massifs sont bordés de sureaux, de viornes ou de deutzias, ces cousins des seringas en plus colorés. Au gré des allées, l'on découvre le Bois du chien. Dans ce verger, une soixantaine de cornus forment une collection d'arbustes remarquables avec leur port étalé et au feuillage flamboyant en automne. Au printemps, ce sont les collections de pivoines, japonaises ou hybrides simples ou doubles qui attirent le regard. Les vivaces fleurissent au rythme des saisons : hémérocalles, ancolies, hellébores, sauges, iris, campanules forment une palette de couleurs éclatantes de mai à juin. Et pour garder la précision botanique, chaque plante est étiquetée avec son nom latin.

À l'ombre d'un micocoulier

Les plantes aromatiques – menthe, sarriette, thym, lavande, mélisse, sauge, ou romarin – se retrouvent éparpillées au milieu des massifs et livrées au bourdonnement incessant des insectes. Le jardin du Tomple est signataire de la charte du jardinier écoresponsable. Il ne subit aucun traitement chimique, est enrichi avec des engrais naturels, et les travaux de ­désherbage et de binage sont réalisés à la main. En dehors des allées, les pelouses ne sont pas tondues. Elles sont devenues des prairies ­naturelles dans lesquelles poussent des graminées, comme les carottes sauvages, ou l'angélique, mais aussi le fenouil et la camomille pour le plus grand ­bonheur des abeilles, des papillons et des oiseaux.

Le jardin est aussi un lieu de création. Au tournant d'une allée, apparaissent des sculptures réalisées à partir d'objets détournés par Stéphane, le compagnon de Véronique et également jardinier. Des bancs et des chaises disposés çà et là invitent le visiteur à prendre le temps d'admirer cette bulle de nature avec le mont Lozère qui culmine à l'horizon. Pour terminer la balade, l'on boit une tisane maison qui est offerte à l'ombre d'un beau micocoulier ou bien dans une yourte, selon la météo du jour. L'occasion d'échanger ses impressions et des conseils entre amoureux des jardins.

Informations pratiques

Comment y aller : En voiture, le jardin du Tomple est situé à 38 kilomètres au nord d'Alès, direction Villefort. Sur la D906 à la sortie de Génolhac, suivre direction Concoules. À 1,5 kilomètre, prendre la petite route sur la droite (panneau indicatif). En train, la gare la plus proche est Villefort.

Horaires : Ouverture du jardin du 1er mai à fin septembre.

Visite et tarifs : Visite libre 5 €, enfant 3,50 €. Visite guidée de 10 à 12 € en groupe de 10 personnes. Possibilité de pique-niquer dans le jardin. Chiens admis en laisse.

Boutique de créations d'objets, de sirops et de confitures.

Hébergement : Possibilité de loger sur place. 140 € les deux nuits, 180 € pour trois nuits. Gîte de 4 personnes avec terrasse privative et piscine dans un espace protégé. La semaine en haute saison, 475 € et en basse saison 380 €. Petite restauration possible.Tél. : 04 66 61 19 49. veronique.lacaze649@orange.fr

Des cornouillers aux couleurs flamboyantes à redécouvrir

Les cornus ou cornouillers sont une famille d'arbustes à croissance rapide aux feuillages flamboyants à l'automne. Dans l'Hexagone, deux espèces poussent naturellement. Le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) aux rameaux rouges à la floraison blanche et aux baies noires toxiques est utilisé pour la vannerie. Le cornouiller mâle (Cornus mas) avec une floraison jaune (ci-contre) très mellifère donne des fruits rouges comestibles, semblables à des petites cerises. On peut les cuire pour faire des confitures acidulées ou les faire macérer pour un vin apéritif. Le bois des cornus est dur comme de la corne et était recherché notamment pour la fabrication des cannes.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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